dimanche 28 août 2011

L'Odyssée de Kino

(Genco – 2003)



Je vais ici vous parler de l'une de mes œuvres favorites, l'un de mes plus grands coups de cœur, mais malheureusement inconnu: L'Odyssée de Kino.

L'Odyssée de Kino (Kino no Tabi, de son vrai nom) est avant tout un roman (light novel, pour être précis) signé Keiichi Sigsawa (aussi « connu » pour Allison, une série de romans dont l'adaptation animée, Allison to Lillia, et les romans sont inédits en France). Commencée en 2000, la série compte 14 tomes aujourd'hui. Inédite en France, Tokyopop, éditeur germano-américain, a commencé à la traduire dans la langue de Shakespeare mais a du s'arrêter dans cet élan généreux juste après le premier tome à cause de certains problèmes avec les éditeurs japonais.
Ainsi, le seul moyen pour quelqu'un ne pratiquant pas la langue du pays du Soleil Levant de connaître cette œuvre est de regarder l'adaptation animée licenciée par Kaze que je m'apprête à critiquer.

Kino, accompagnée d'Hermès, une moto parlante, voyage de pays en pays dans le magnifique monde dans lequel elle vit. Son monde est certes beau mais ce n'est pas de la beauté telle qu'on la conçoit habituellement: c'est la beauté de l'imperfection, de la laideur et de l'injustice. Kino et Hermès visitent donc différents pays, chacun portant leur part d'imperfection, où ils ont pour règle de ne rester que trois jours. Ainsi, ils ont suffisamment de temps pour voir ce qu'il y a d'intéressant à voir dans ce pays, mais pas assez pour s'y attacher, afin de continuer à voyager encore et encore, car une voyageuse est faite pour l'aventure...

Présenté sous le format de 13 épisodes, chacun d'eux nous montre un ou deux pays. Et quels étranges pays! Chaque trait humain, chaque tendance de notre société est représenté dans chaque pays et c'est à travers les discussions des deux protagonistes et des actes des habitants qu'ils se révéleront.

Hermès et Kino, en pleine discussion sur les étranges mœurs du pays qu'ils visitent.

Ça doit faire deux mois que je travaille sur cette critique, et j'avoue que j'ai énormément de mal à savoir pourquoi j'apprécie autant cet anime. Déjà, j'aime beaucoup le principe: on a vraiment envie de suivre et de continuer à suivre les aventures de Kino à travers les pays si étranges qu'elle visite.
Les deux personnages principaux sont plutôt attachants et les débats philosophiques dans lesquelles ils se lancent sont intéressants, sans être prise de tête.
L'univers est évidemment ce qu'il y a de plus travaillé, mais d'un autre côté, pas tant que ça. Chaque pays a sa spécificité mais l'univers, dans son ensemble, n'est pas vraiment cohérent, puisque, d'un pays à l'autre, on peut aller d'une ambiance moyen-âgeuse à de la science-fiction. Néanmoins, cela ne gène vraiment pas et au contraire laisse plus de liberté à l'auteur qui nous offre un univers onirique à l'instar d'un Galaxy Express 999 ou du Petit Prince.
On peut donc qualifier L'Odyssée de Kino d'anime contemplatif, puisque laissant une grande place à l'observation et aux dialogues. L'action y est en effet peu présente, sans y être absente non plus; la vie sur les routes peut ne pas être de tout repos.

Kino sait se défendre quand il le faut.

En ce qui concerne la forme, le dessin est plutôt soigné et même si le design s'éloigne un peu des illustrations d'origine du roman, il correspond bien à l'œuvre. Vous avez peut-être remarqué sur les screenshots les traits horizontaux; ceci n'est pas du à la mauvaise qualité de mon écran ou de mon DVD mais bien d'un choix du studio d'animation. J'ignore comment ils ont eu l'idée (c'est la première fois que je vois ça dans un anime...), mais cela accentue l'ambiance onirique, pour une raison qui m'échappe, de l'œuvre. Quant à l'animation, elle n'est pas exceptionnelle, mais elle n'a pas vraiment besoin de l'être après tout.
D'un point de vue musical, pas vraiment de bonnes surprises de ce côté-là. Elles sont transparentes et j'avoue les avoir oubliées (je viens de revoir un épisode il y a un quart d'heure pour pouvoir continuer cette critique, alors ce n'est pas le temps qui a fait cela...). Pour les opening et les ending, là non plus, pas beaucoup d'éclat; ils ne sont ni bons, ni mauvais.

Pour ceux qui s'interrogerait sur l'épisode zéro et les deux OAVs signalés au début de la critique (sur l'image), ils sont inédits en France. L'épisode zéro est semblable à n'importe quel autre épisode. Le premier OAV, Kino no Tabi - Nanika wo Surutameni, traite d'une partie du passé de Kino alors que le second, Kino no Tabi - Byouki no Kuni - For You, est comme un autre épisode à la différence que ce n'était plus le studio Genco aux commandes mais le studio Shaft. Mon seul regret est la disparition des traits horizontaux (oui, j'y tiens) mais sinon, l'OAV est plutôt bon.


En conclusion, L'Odyssée de Kino est une ode à la laideur, à l'imperfection et à l'absurdité humaine, ainsi qu'à la beauté qui en résulte. Les pays visités sont intéressants, les personnages principaux sont attachants, l'animation est correct et le graphisme est bon. C'est vraiment le genre d'anime qu'on regrette d'avoir fini, puisqu'on préférerait continuer à suivre les aventures des deux héros.
Les seuls défauts que j'ai pu relever ne sont pas du à l'œuvre elle-même mais à sa commercialisation: déjà, le fait qu'on n'est le droit qu'au premier tome du roman en anglais est injuste (le lire en japonais est assez difficile, malgré mes efforts...) et en plus, Kaze vend les DVD vraiment chers, ce qui n'encourage pas les non-initiés à s'y intéresser... (même si j'avoue que le coffret est magnifique...)
C'est donc un anime que je conseille à tout le monde, y compris à ceux que tout ce qui touche à la japanimation barbe au plus au point, tant il me semble qu'il est hors norme et fantastique.

mardi 23 août 2011

Ivanhoé

(Walter Scott – publié en 1819)


Quand j'étais petite, j'écoutais Nino Ferrer. Dans la chanson intitulée Alexandre, il parle de faire « un coupe-papier avec l'épée d'Ivanhoé ». La première chose que je me suis dit en écoutant ceci, avec toute la curiosité candide possible, c'est; « c'est qui Ivanhoé ? ». Ne connaissant pas wikipédia et n'étant pas amie des dictionnaires à l'époque, j'ai eu une réaction plus radicale: j'ai acheté le roman (3€ le livre de 500 pages... Ah, le bon vieux temps des livres pas chers...). Le temps est pas mal passé, la relecture des Garfield satisfaisant très bien ma version enfant; ce n'est qu'une petite dizaine d'années plus tard que j'ai (enfin) abordé ce roman, tentant de répondre à la question innocente que je me suis posée il y a fort longtemps.



Car oui, qui est Ivanhoé ? Eh bien, avant tout, c'est un chevalier. Le roman se passe ainsi au XIIe siècle, pendant le règne du Prince Jean, frère de Richard Cœur de Lion, pendant que ce dernier était prisonnier des musulmans. Le récit gravite donc autour d'un personnage central qu'est Ivanhoé, un croisé et fidèle du roi d'Angleterre captif, rentrant dans son pays natal.
Je dis bien gravite, car il y a de nombreux personnages aussi différents les uns des autres mais tous liés plus ou moins étroitement avec Ivanhoé: Rébecca, une jeune femme juive, Cédric, ancien seigneur saxon en opposition avec le pouvoir en place, Isaac d'York, père de Rébecca, Wamba, le bouffon de Cédric, De Bracy, chevalier ayant fait allégeance au Prince Jean, Noir Fainéant, mystérieux chevalier anonyme, Locksley, insolent archer, et j'en passe. Et étonnamment, l'auteur arrive à les rendre tous plutôt intéressants avec évidemment des personnages qui brillent plus que d'autres; mais chacun a son heure de gloire.

Un défaut tout de même au niveau des personnages. Sans ambages, le héros, Ivanhoé, passe complètement inaperçu devant la force de caractère des figurants. C'en est à se demander lequel, entre Wamba, par exemple, et Ivanhoé est le héros! Ivanhoé ne voit sa personnalité que peu développé, mais pour le peu qu'elle ne l'est, il m'a tout l'air du stéréotype parfait d'un preux chevalier insipide. Il n'a que peu d'apparition dans ce roman, ne fait pas trop avancer l'intrigue, puisse que ce sont les figurants qui s'en chargent, et, en gros, ne sert à rien. Ah, si, de point de gravité. C'est l'œil du cyclone pour les personnages: Alors que les autres sont turbulents et actifs, l'œil ne fait rien, et il ne s'y passe rien. Mais sans l'œil, pas de cyclone, j'imagine.

Parlons un peu de l'ambiance générale. Ivanhoé est l'un des premiers romans historiques et grâce au succès qu'il a eu à l'époque, a même servi de tremplin pour l'essor du genre. Il retranscrit donc avec plus ou moins de fidélité l'ambiance du Moyen-Âge anglais sous le régence du Prince Jean: la persécution des juifs, la tentative d'usurpation du trône d'Angleterre par le Prince Jean pendant l'absence de son frère et la rivalité des saxons et des normands, née depuis la défaite, lors de la bataille d'Hastings (1066), des saxons, qui sont contraints d'être dirigés par les vainqueurs, notamment, sont des aspects sur lesquels insiste beaucoup l'auteur dans son œuvre (même si la rivalité « normo-saxonne » n'a pas était prouvé...). De plus, si vous aimez les contes de chevalerie, vous retrouverez ici l'ambiance si particulière de ces légendes, grâce à notre cher héros stéréotypé à souhait. On retrouve aussi des histoires célèbres du Moyen-Âge dont on ne connait pas forcément l'origine telles que celle de Robin des Bois ou encore du chevalier noir.
D'un point de vue de l'histoire...Ce n'est pas tellement important. Je veux dire, il n'y a pas vraiment de fil conducteur. Il y a une multitude d'évènements qui s'entremêlent, des personnages qui se croisent, s'affrontent, s'entraident selon leurs propres intérêts et convictions et au milieu de tout ça, il y a le héros qui vit sa vie en subissant ce qui se passe autour de lui et évitant tous les dangers avec une chance de pendu. Et le pire (ou le meilleur) dans tout cela, c'est que ça reste très cohérent.

Voilà que j'ai fini avec le fond, alors parlons de la forme. Comme je l'ai dit plus haut, le livre fait dans les 500 pages pour une édition poche. Cela peut effrayer certains. D'autant plus que au niveau du style d'écriture, il n'a pas spécialement le talent de nous faire oublier que c'est long. Disons que si vous avez lu du Balzac, vous pouvez imaginer facilement le style d'écriture de Scott. Certains sont capables de le lire, l'apprécient même, d'autres l'abhorrent de tout leur être. Le style balzacien étant pour moi le style du roman de base, je ne saurais vous dire si c'est horrible ou pas: c'est basique, tout simplement. (Du moins, pour un romancier: Je ne vais pas demander à un adolescent d'écrire aussi bien qu'un Balzac ou un Scott: Ils ont fait de nombreuses études pour ça et ils travaillent sur leurs romans pendant des années; ce n'est pas comparable.)



En conclusion, Ivanhoé est un roman historique traitant du Moyen-Âge anglais, décrivant les aspects de cette période avec brio. On peut aussi louer l'auteur pour avoir créer des personnages aussi humains et dignes d'intérêt, ce qui donne de la force à l'intrigue, puisque c'est autour d'eux et grâce à leurs actions qu'elle se construit. Néanmoins, Wilfried d'Ivanhoé reste le personnage le plus insipide et inintéressant de l'histoire (tellement qu'il n'est même pas cité dans la quatrième couverture de mon édition; c'est un signe). On peut aussi désapprouver la longueur de l'œuvre ainsi que son style, propre à son époque, qui ne fait pas l'unanimité, même si cela ne me dérange pas.
Je ne peux vous dire si je le conseillerais ou non, mais si vous aimez le Moyen-Âge et les histoires avec des personnages au caractère bien trempé, que la longueur et le style du XIXe siècle ne vous fait pas peur, alors Ivanhoé pourra sans aucun doute vous convenir.

mercredi 17 août 2011

Metropolis


(Fritz Lang – 1927)


(Je m'excuse d'avance pour la qualité variable des screenshots; ils ne sont pas de moi, vu que je l'ai vu au cinéma, je n'ai pas pu en prendre...)

L'histoire du film est presque aussi intéressante que le synopsis, dans le cas de Metropolis. En janvier 1927, Metropolis fut programmé dans sa version complète dans quelques salons comme cela se faisait à l'époque. Néanmoins, devant le manque de succès, les producteurs décidèrent de tronquer le film pour la sortie nationale en été.
A cause de cela, beaucoup de parties essentielles du film ont été perdues pendant des décennies. Cependant on découvrit à Buenos Aires un négatif du film presque complet en 2008. Celui-ci a été acheté par un producteur brésilien qui a vu le film en version complète en janvier 1927.
Ainsi, la version que j'ai vu est la version où la reconstitution du film est la plus aboutie (il manque une scène) et qui dure 2h27 alors que l'original dure 2h33 (longueur exceptionnelle pour l'époque, au passage).

Voici pour l'anecdote, passons au film en lui-même. Métropolis est d'abord le nom d'une ville séparée entre la ville haute, où les dirigeant vivent dans le luxe et la ville basse, les Profondeurs, où les travailleurs s'acharnent à faire fonctionner la ville.

Les deux parties de la ville, aussi opposées que complémentaires.

Maria, habitante de la ville des travailleurs, rêve d'égalité et emmène des enfants d'ouvriers dans le « club des fils » de la ville haute, leur présentant les personnes présentes comme leurs frères. Ce qui marqua le jeune Freder Frederson, qui tomba amoureux d'elle.
Ceci ne vous rappelle rien ? Les ouvriers d'un côté, les dirigeants oisifs de l'autre... C'est en effet une idée bien communiste! Mais plus que l'abolition des classes, Fritz Lang prône davantage la réconciliation des classes. Bien qu'à l'origine, paraît-il, il voulait faire abolir les classes dans son film, il a du en changer le contenu, à cause de l'influence de sa femme, qui penchait vers les idées fascistes, et la réconciliation des classes en est une...

Personnellement, ce que j'ai beaucoup aimé dans ce film, c'est la vision que le réalisateur a du futur. Ne connaissant pas l'informatique, il imagine d'énormes machines à vapeur dont les ouvriers doivent s'occuper constamment pour les faire fonctionner. (La genèse du steampunk, pour les connaisseurs...)
De plus, je trouve les décors extrêmement bien réalisé. L'image de synthèse n'existant pas à l'époque, l'équipe de tournage devait fabriquer les décors (certaines machines sont de cette ordre là) ou les peindre. Et l'illusion est là; on sent que la ville est vivante.
L'histoire m'a aussi bien plu. On s'attache aux personnages, la mise en scène et les acteurs y jouent beaucoup, un débat sociologique, qu'il nous plaise ou non, est ouvert, une morale est donnée. Vraiment, je trouve ce film bien réalisé et profond.
Parlons des acteurs, maintenant. Ce film étant muet, il y a deux choix: soit les acteurs sont mauvais et on ne comprend rien, soit ils sont excellents et le message passe. Vous vous en doutez, les acteurs de Metropolis sont de la deuxième catégorie. Leurs mimiques, leur jeu et même leur regard, ils font tout pour exprimer les pensées, la personnalité de leur personnage, ce qu'ils réussissent avec brio.

Comment une actrice arrive à jouer deux rôles: tout est dans le regard...

Pour la musique, l'âme des films surtout muet, je ne peux hélas pas vous le dire. Non pas qu'elle était mauvaise; au contraire, elle collait à la perfection au film et ne faisait que renforcer la profondeur du film, mais l'ayant vu en ciné-concert et ne sachant pas si les ciné-concerts, c'est la musique que l'équipe de tournage décide ou l'interprétation du pianiste (mes sources diffèrent), je ne sais, si vous le voyez un jour, si vous aurez la même musique que moi. Sachez que Jean Cambra accompagne très bien ce film.
Parlons des défauts (c'est un bien grand mot) de ce film. Tout d'abord, il est arrivé une ou deux fois que le film traine en longueur. Certaines scènes sont prolongées sans nécessité, même si c'est rare.
Autre chose, mais là, je soupçonne la reconstitution, des fois, pendant une scène, une autre scène apparaît alors qu'elle s'est déjà terminé avant, pour reprendre juste après la scène interrompue. De même, c'est assez rare, mais ça arrive. Un autre défaut technique, mais lui étant avéré: la qualité de l'image est inégale. Ceci est du au négatif récupéré à Buenos Aires: celui-ci était du 16 mm et non du 35 mm, comme le reste de la bande. Je tiens tout de même à préciser que cela ne gêne ni la compréhension, ni l'appréciation du film; je dirais même que ça rajoute du charme.
Enfin, le film est muet. Ah, les films muets! Que de préjugés négatifs sur les films muets! Déjà, le noir et blanc c'est limite, mais alors le muet! Non, sans rire, je n'avais pas du tout d'à priori sur les films muets, d'autant que j'en ai déjà vu, alors je ne peux pas vous dire que Metropolis les a détruit, mais il faut arrêter de rejeter des bons films sous prétextes du manque de moyens techniques de l'époque. C'est comme si vous me disiez que vous n'irez pas voir un film s'il n'est pas en 3D. C'est absurde! Un film peut être bon, quelque soit l'époque où il a été tourné. Certains films vieillissent mal, c'est vrai, mais le professionnalisme de la réalisation, des décors, des acteurs, dans Metropolis font que, malgré son âge, il reste un chef-d'œuvre.

Je reprends donc pour ceux qui ont arrêté de suivre et ceux qui ont la mémoire courte: Metropolis est un chef-d'œuvre. Les décors sont parfaitement bien réalisés, les acteurs sont excellents, la musique (de Jean Cambra) accompagne le film à merveille, l'intrigue est bien menée, l'histoire est profonde et ouvre un débat intéressant alors à part quelques défauts techniques dus à la reconstitution morcelées et même s'il est muet, je le conseille à tous, ne serait-ce que pour votre culture cinématographique, le film étant culte et source d'inspiration de nombreux auteurs/réalisateurs.

dimanche 14 août 2011

La nuit du renard

(Mary Higgins Clark – 1977)

Devant ma culture quasi nulle en ce qui concerne les romans policiers (j'en suis au point de me demander si j'ai lu un Agatha Christie dans ma vie, c'est pour vous dire!), je me suis dit qu'il serait temps de m'y mettre. Et comme on m'a fortement conseillé La nuit du renard, j'ai pensé que ça serait un bon début. En effet, troisième roman écrit par Mary Higgins Clark – grande auteur de policiers –, ce dernier gagne le grand prix de la littérature policière en 1980 et semble être un classique du genre.

L'intrigue se situe à New York, où Sharon Martin, fervente journaliste qui est contre la peine de mort, et Neil Peterson, fils de Steve, amant de Sharon, se font enlevés par un auto-surnommé Renard.
L'intrigue, typique d'un roman à suspens, est vraiment bien construite: à chaque chapitre – et ils sont courts – on suit des personnages différents qui sont tous liés d'une façon ou une autre à l'affaire, que ce soit en tant que témoin, victime ou même coupable. L'auteur arrive à tout entremêler magnifiquement tout en arrivant à la fin à rendre à chaque personnage son importance et son rôle. En outre, on s'attache vraiment à chacun d'entre eux; ils ont tous leur petite originalité, leur petit passif qui fait en sorte qu'on y croit vraiment.
La forme aussi est bien. Déjà, j'aime beaucoup les romans où les chapitres sont courts (je ne sais pas pourquoi; ça doit être parce qu'on peut couper la lecture plus souvent, c'est pratique...), il est plutôt court (287 pages aux éditions « Le livre de poche ») et l'auteur a une écriture agréable et plaisante à lire.

Une histoire bien construite, des personnages attachants, une belle écriture; que demander de plus, me diriez-vous. Je ne sais pas trop ce que je demande de plus, mais pour moi, ce n'est pas vraiment un chef-d'œuvre.
Certes, c'est un roman sympathique, mais je le prends plus pour un roman pour passer le temps que pour un roman où on y passe du temps. Un roman de gare, quoi. Le genre de roman que vous lisez quand vous avez trois-quatre heures de train devant vous et qu'il vous faut quelque chose pour vous occuper.
Mais pourquoi donc ? C'est sans doute à cause de l'intrigue. Les évènements sont plutôt prévisibles. C'est du vu et du revu. J'ignore si en 1977, la tournure des évènements était très originale, mais maintenant, vous regardez trois-quatre films à suspens ordinaires dans votre vie, et vous êtes au courant du déroulement de l'intrigue de La nuit du renard. De plus, le kidnappeur m'a franchement déçu. C'est un concentré de tous les stéréotypes du criminel qui soient. C'est un peu dommage, je trouve.

Pour résumer, La nuit du renard est un roman à suspens sympathique; l'histoire, malgré son manque d'originalité, est plutôt bien construite, les personnages sont tous attachants, bien que le coupable n'est qu'un gros stéréotype, le style d'écriture est maîtrisé mais pas magistral et il est relativement court. Je le conseille donc à tous ceux qui ont un peu de temps pour lire un livre sympathique mais pas extraordinaire.

vendredi 12 août 2011

Hanako et autres légendes urbaines

(Sakae Esuno – 
publié en France en 2010 par les éditions Sakka)


Dessiné en quatre tomes par Esuno Sakae (plus connu en France pour Mirai Nikki, sa seule autre œuvre majeure pour l'instant), Hanako et autres légendes urbaines traite, comme son nom l'indique, des légendes urbaines.
Cet œuvre part d'un principe assez simple: il ne faut surtout pas croire aux légendes urbaines. Car ce n'est qu'à partir du moment où vous y croyez qu'elles deviennent vraies. Néanmoins, l'agence Asô, détective des fables, pourra encore vous sauver...
On suit ainsi les différentes affaires que traite le détective Asô et ses partenaires, Hanako, légende urbaine hantant les toilettes et Kanae, simple fille ayant été sauvée par le détective lors d'une affaire.

Hanako et autres légendes urbaines est avant tout un manga épisodique. Chaque affaire peut être lu séparément et dure plus ou moins longtemps selon les histoires. Chaque affaire correspond à une légende urbaine connue (au Japon, du moins) telle que « la femme défigurée » ou « l'homme sous le lit ». Les bonus sont aussi remarquables, puisque l'auteur prend le temps d'expliquer un peu l'origine de la fable.
Chaque histoire est vraiment intéressante et les rebondissements sont nombreux. L'auteur maîtrise indubitablement bien l'enchainement des évènements et sait tenir son lecteur en haleine.
De plus, malgré son statut de manga épisodique, il ne possède pas le défaut commun à (presque) tous les mangas du genre: une fin ouverte qui aurait très bien pu continuer. Au contraire, l'histoire finale conclut à merveille l'œuvre et est riche en rebondissement. (Bien que pour pouvoir l'apprécier pleinement, il aurait fallu ne pas connaître le nombre de pages restantes et donc, les volumes reliées ne sont pas le support idéal, mais bon, lire des scans, c'est le mal, donc je ne vais pas le conseiller autrement...)

En plus de l'histoire, les personnages sont plutôt intéressants et attachants. Leurs relations évoluent au fil des affaires qu'ils traitent et on découvre aussi leur passif à travers elles. Néanmoins, seuls les trois personnages principaux sont aussi bien travaillés; les divers figurants qui apparaissent au cours des enquêtes ne sont pas vraiment dignes d'intérêt, à part qu'ils permettent l'introduction des fables et donc de l'affaire. En tant que personnage, on ne s'attache pas vraiment à eux, ce qui n'est pas plus mal, puisqu'on ne les revoit pas...

Après avoir parler du fond, parlons de la forme. Déjà, quatre tomes, c'est court, c'est bien. A tous ceux qui ont peur (ou pas assez d'argent pour) des séries longues, je fais ici un appel: Ce manga est bien et court! On a pas trop de sentiment de trop peu, non plus! (Un peu, parce que zut, mais pas trop, parce que c'est bien mené...)
D'un point de vue graphique, je trouve le style maîtrisé: on comprend bien les scènes d'action, les proportions sont respectées et le dessin n'est pas choquant. Esuno Sakae n'a pas un style graphique extraordinaire, mais il reste correct.
Non, ce que maîtrise vraiment l'auteur; c'est la mise en scène. Le découpage des pages est bon et on tourne souvent la page pour découvrir quelque chose d'inattendue.

Pour conclure et résumer, ce manga est très bon. Le principe, les affaires traitées et les personnages sont intéressants – bien que les figurants le sont beaucoup moins, même si cela s'explique par le format épisodique du manga. L'œuvre possède ainsi sa propre originalité et a, chose rare à cause du format, une fin magistrale. Le graphisme est correct mais c'est surtout la maitrise de la mise en scène et des rebondissements qui sont à souligner chez cet auteur.
De plus, le manga étant court, je peux le conseiller à tous, même aux plus pauvres d'entre nous.

mercredi 10 août 2011

Tetsuwan Birdy DECODE

(A-1 Pictures – 2008-2009)


La vie de cet œuvre a été semée d’embûches. Le manga d'origine (inédit en France), commencé en 1985, connut une adaptation animée en quatre OAV (inédite en France) pour ensuite tomber dans l'oubli de son propre auteur, Masami Yuki (plus connu en France pour son manga Patlabor, d'ailleurs), en 1988, au profit d'une autre de ses séries. C'est en 2003 que l'auteur décide de recommencer à dessiner Birdy The Mightly (inédit en France) depuis le début afin de l'adapter au nouveau public du magasine pour lequel il travaille et de finir son manga en 20 tomes. En 2008, A-1 Pictures s'inspire de la version remaniée par l'auteur pour pouvoir diffuser l'anime que je vais désormais critiquer: Tetsuwan Birdy DECODE (seule la première saison est sortie en France grâce à Ankama).


L'action se déroule sur Terre: Birdy, enquêtrice de la police de la fédération spatiale s'y est en effet rendue afin d'arrêter les agissements d'un certain criminel; Geega. Cependant, au cours de son enquête, alors qu'elle se trouve face à face avec le criminel, elle tue malencontreusement un terrien, Senkawa Tsutomu, lycéen banal à temps plein.
Afin de ne pas le laisser mourir à cause de son erreur, Birdy accepte sa conscience dans son propre corps; c'est ainsi que les vies de l'enquêtrice et Tsutomu se retrouveront entremêler, non sans difficulté...

Deux personne dans un même corps: la coopération mutuelle s'impose...

Personnellement, j'ai toujours beaucoup aimé le principe de un corps, deux personnes ou bien le fait que le héros doit essayer de vivre tout en cachant quelqu'un qui est toujours avec lui (genre Midori Days, pour ceux qui connaissent...) donc l'histoire m'accrochait déjà, avant même que je commence à regarder l'anime. Et ma foi, le reste ne m'a pas déplu non plus.
Les deux faces de la vie des héros sont tout aussi intéressantes: alors que lorsque c'est Tsutomu qui contrôle le corps, l'anime appartient facilement au genre du tranche de vie, lorsque Birdy reprend les commandes, on tourne vite à de la science-fiction mêlée à de l'action.
Le fait que l'anime possède deux facettes est aussi plutôt appréciable: on a ainsi pas le temps de se lasser d'aucun des deux aspects, d'autant que l'intrigue se déroule à un rythme assez soutenu.
L'univers est aussi plutôt bien travaillé, bien qu'un tant soit peu classique.

En ce qui concerne les personnages, les héros sont bien évidemment plus travaillés que les autres. Pour simplifier, on peut dire que la première saison se concentre principalement sur Tsutomu tandis que la deuxième porte davantage sur Birdy. Les personnages secondaires sont ni trop fades, ni exceptionnels; je dirais qu'ils sont un peu stéréotypés sans être énervants non plus.
Les ennemis sont sans doute ce qui a été le plus loupés dans cet anime; disons qu'ils sont vraiment stéréotypés et qu'ils ont une tête à dire: « Regardez-moi, je suis méchant, mhahaha ». Pour preuve, voici l'un d'entre eux (pas le plus grand, mais tout de même):

« Ha ha ha ha ha! Je suis le méchant et je veux tuer la gentille! »
(Si vous savez pas d'où ça vient, allez bosser vos références comiques...)

Néanmoins, ce défaut sera corrigé dans la deuxième saison, qui est la suite directe de la première (d'où mon choix de les rassembler en une seule critique...).
A propos de la deuxième saison, on peut remarquer un point positif assez rare dans les animes adaptés depuis des mangas à rallonge qui ne couvre pas toute la série: cela ne se finit pas avec un sentiment de « Raaah, je veux voir la suite mais je peux pas!!! ». La fin de l'anime conclut pas trop mal l'œuvre donc même si on sent que ça peut continuer, on ne se sent pas délaissé. Et ça fait tout de même plaisir...

D'un point de vue graphisme, le studio a fait un bon boulot. Les couleurs sont maîtrisées et le design est plutôt bon. On peut aussi souligner une animation fluide, notamment lors des combats, même si lors de la seconde saison, cela se fait au détriment d'un graphisme simplifié.
Parlons un peu des musiques, maintenant. La bande-son est plutôt pas mal et s'accorde bien avec l'action. Certaines musiques sont même dignes d'être écouté en dehors de l'anime, à mon sens.
En ce qui concerne les génériques, par contre, je ne les trouve pas terrible. Le début de l'ending de la première saison est sympathique, mais c'est bien tout. Bah, on ne peut pas tous avoir...


Pour conclure, Tetsuwan Birdy DECODE est un bon anime. Construite principalement autour des deux héros qui partagent le même corps, l'intrigue comporte deux facettes qui s'opposent et se complètent à la fois. L'histoire s'enchaine assez rapidement et l'univers ainsi que les personnages secondaires, bien que classiques, restent intéressants. Donc malgré le fait que les méchants de la première saison soient stéréotypés, l'anime est à conseiller à tous ceux qui ont envie de passer un bon moment sans trop se prendre la tête.

lundi 8 août 2011

A.I. Intelligence Artificielle



IMPORTANT : 
J'ai vu ce film en VO, je ne peux donc pas donner mon avis sur le doublage et il se peut que certains noms de lieux/personnages soient différents en VF par rapport à cette article.


Réalisé par Steven Spielberg (que l'on ne présente plus), A.I. S'inspire ouvertement de la nouvelle (inédite en France) intitulée Super-Toys Last all Summer Long (Les super-jouets durent tout l'été pour les anglophobes), écrite par Brian Aldiss en 1969.

L'action prend en effet place dans un futur pas si éloigné que ça, ravagé par le réchauffement climatique et où les robots ont remplacé les hommes d'abord pour les taches les plus ingrates mais aussi dans d'autres domaines. C'est dans ces « autres domaines » que Cybertronics, une société de fabrique de robots, a décidé d'exercer son art en fabricant le robot ultime, capable de ressentir le sentiment le plus humain qu'il soit: l'amour. Car, oui, dans ce futur où les naissances humaines sont contrôlées par nécessité, des milliers de couples ne désirent qu'une chose: un enfant aimant. Et c'est ce que la société, en mettant au point « David », va tenter de fournir à Monica et Henry, un couple dont l'enfant est « mort ». Mais comment aimer et être aimé d'une machine...?
Car là et tout le souci du film. Comment peut-on aimer une machine ? Même si celle-ci nous voue un amour sans limite, peut-on se prendre d'affection pour un être qui peut survivre sous l'eau, qui ne partage pas la même logique que les hommes, qui ne mange pas, ne dort pas ? C'est sans doute ces nombreuses différences qui effrayeront Monica, sa mère adoptive...

Ce regard insistant et si peu discret peut-il susciter l'affection de ses parents adoptifs, à peine remis de la perte de leur fils biologique ?

Comme vous pouvez le constater, ce film soulève de nombreuses polémiques et questions métaphysiques (car oui, il y en a d'autres, mais je ne les aborderai pas ici, pour ne pas dévoiler davantage l'intrigue). Mais ce n'est pas le seul attrait du film.
Je tire tout d'abord mon chapeau aux acteurs, particulièrement à ceux interprétant des robots pour avoir su rendre aussi bien le côté robotique et la personnalité de leurs personnages (Jude Law, je ne te connaissais pas, désormais je t'admire).
De plus, même si Steven Spielberg n'est pas toujours synonyme d'excellence (je suis navrée, je n'ai pas été très emballée par E.T l'extraterrestre, personnellement), il faut lui reconnaître une certaine maitrise du septième art, ce qui nous offre un film de qualité cinématographique acceptable : les plans sont recherchés, les scènes sont toutes justifiées d'une manière ou d'une autre et de durée suffisante.
Je ne maitrise hélas qu'assez peu tout ce qui touche l'aspect cinématographique donc je ne peut pas m'étendre plus longtemps là-dessus.
Parlons de ce qui m'a vraiment plu. L'univers. Le film durant environ deux heures et demi, le réalisateur a eu largement le temps de mettre en place un univers à la fois cohérent et complet. De plus, le deuxième acte du film (car ne croyez pas que le synopsis que j'ai mis au début de cet article raconte l'intégralité de l'histoire: le film se coupe en trois actes et je vous ai à peine ébauché le premier), s'inspirant ostensiblement de l'œuvre de Carlo Collodi, nous permet de sortir du cocon originel de la maison et de découvrir ce monde à la fois si différent mais tellement cohérent qu'il pourrait en devenir vrai.

De nos jours, lorsque nous avons une question, on « demande » à google; et bien, voici le google du futur: Doctor Know!

En ce qui concerne l'histoire, elle n'est évidemment pas originale (déjà, elle s'inspire de deux œuvres différentes) mais n'en reste pas moins intéressante voir même attrayante. Ceci est sans doute du aux personnages: déjà, David, le robot aimant interprété par Haley Joel Osment est très attachant grâce à non seulement son désœuvrement face à la complexité humaine et sociale, mais aussi grâce à sa détermination envers l'objectif qu'il s'est fixé par amour. Mais il ne faut pas délaisser les personnages secondaires qui donnent la force de ce film: des simples figurants tels que les robots rencontrés aux adjuvants importants tels que Gigolo Joe, interprété par le déjà cité Jude Law ou bien Teddy, le nounours-confident-ami de David.

Teddy, qui malgré l'ancienneté de son programme saura montrer une personnalité bien à lui.

Enfin, parlons musique, l'âme de l'ambiance des films. Ici, un nom: John Williams. Qui ne connait pas John Williams, le compositeur si célèbre des musiques de Star Wars, d'Indiana Jones, d'Harry Potter (seulement les trois premiers), des Dents de la mer et j'en passe ? Et oui, un bien grand nom.... Mais hélas, dans ce film, ce n'est qu'un nom: la musique est invisible. Pas désagréable, loin de là, mais pour tout vous dire, je l'ai oublié. On n'aura donc pas le droit d'avoir une nouvelle musique à adorer et à réécouter avec ce film. Dommage...


Concluons et résumons pour ceux qu'on a perdu en route: Ce film est vraiment bien. Des personnages attachants interprétés par des acteurs compétents, une bonne, bien que traditionnelle, structure scénaristique en trois actes, un univers travaillé et cohérent, donc, à part des musiques plus remarquables, que demander de plus ?

samedi 6 août 2011

The Saga of Darren Shan

 (Darren Shan – 2000-2006)



IMPORTANT : 
J'ai lu ce roman dans sa langue d'origine (anglais). Je ne peux me prononcer sur sa traduction.

La parade des monstres, L'assistant du vampire, et dernièrement Darren Shan, cette série porte tellement de noms en France que j'ai décidé de nommer mon article avec le titre d'origine: The Saga of Darren Shan. Pour ceux qui s'interrogeraient sur la multiplicité des titres, je dirais qu'après une tentative loupée et inachevée de Pocket junior de sortir ce best-steller international en France sous le titre de La parade des monstres, quelques années plus tard, Pika Edition décide de sortir l'adaptation manga sous le nom de Darren Shan. Devant le succès de ce dernier, Hachette jeunesse décide de reprendre la licence des romans sous le même titre. L'assistant du vampire est le titre de l'adaptation cinématographique qui est complètement passée inaperçue. Voilà bien une histoire semée d'embuches pour une simple œuvre irlandaise... Mais je ne suis pas là pour spéculer le pourquoi du comment cette œuvre a du attendre l'adaptation manga pour séduire le public français. Ici, je ne vais ni vous parler du manga ni du film (que je n'ai pas vu, de toute manière) mais bien de cette grande série de romans qu'est Darren Shan!

Darren est un garçon tout ce qu'il y a de plus normal à une exception près : il adore les araignées ! Et sa passion pour ces dernières va le mener, avec son ami Steve Leonard, à assister au spectacle du Cirque du Freak, où l'un des artistes, M. Crepsley, réalise une performance avec une araignée, Madame Octa. Son exaltation envers cette créature le mènera à la dérober à son propriétaire, sans penser aux conséquences...

Il est assez dur de faire un résumé de The Saga of Darren Shan, tant la série évolue: en douze tomes (soient quatre trilogies), les choses ont en effet bien le temps de changer! Là, par exemple, avec ce résumé, vous êtes incapables de savoir que cette œuvre parle de vampires! Car oui, pour abréger, cette série, écrite par Darren Shan, parlant de Darren Shan, est un fausse autobiographie de comment ce dernier est devenu un vampire et tout ce qui s'en suit.
Mais je sens déjà les gens qui en ont assez de la « Twilightmania » s'en aller! Ne craignez rien, cela n'a rien à voir (pour ce que j'en sais, hein; je n'ai ni lu Twilight, ni vu les films, alors...): alors que l'œuvre de Stephen Meyer parle d'une romance entre un vampire et une humaine, The Saga of Darren Shan se concentre bien plus sur la transformation du protagoniste d'humain à vampire et de sa découverte des us, coutumes et ennemis de ce peuple.

C'est d'ailleurs ce qui est assez intéressant dans ces romans: on découvre un univers plausible (un peu comme le monde de la magie dans Harry Potter, voir peut-être encore mieux ancré dans la réalité que ce dernier), bien construit et que l'on découvre petit à petit à travers les yeux du narrateur-protagoniste. En plus, les personnages qui le construit; humains, vampires ou membres du Cirque du Freak ont tous leur caractère propre, leur histoire, ce qui les rend attachants.
Comme je l'ai dit, les personnages et l'ambiance évoluent énormément au cours de la série; faut dire que entre le premier et le douzième tome, à peu près trente ans se sont écoulés! Darren ne va pas garder sa mentalité de gamin de douze ans toute sa vie, non plus! D'un point de vue de l'ambiance, elle s'assombrit notoirement au fil des tomes, ce qui peut plaire aux uns et déplaire aux autres. Personnellement, ça m'a plu. J'aime quand les choses évoluent.

Il faut tout de même noter un léger défaut: alors que la première moitié de l'œuvre est très « réaliste » (enfin, « réaliste »... On parle de vampires tout de même, ça peut pas être réaliste...), un certain manichéisme s'instaure vers la troisième trilogie, ce qui m'a légèrement déçue. En outre, certains développements d'intrigues sont un peu trop prévisibles. On peut aussi parler de certaines « faiblesses » dans l'histoire: tous les tomes ne sont pas excellentissimes, et certains font donc pale figure face à leurs prédécesseurs et à leurs successeurs, ce que je trouve bien dommage.

J'ai néanmoins un salut, un hommage, des félicitations à proclamer haut et fort: la fin! Je ne vous révèlerai rien de l'intrigue, ceci n'étant pas mon objectif, mais l'issue, le final, l'aboutissement de cette œuvre est un coup de maître. Je n'ai pas pour habitude d'apprécier les fins, étant souvent incomplètes, niaises ou trop tristes, mais là, là; je tire mon chapeau et je m'incline bien bas. C'est tout bonnement magnifique.

Sur cette note positive sur le fond, parlons de la forme. D'un point de vue écriture, c'est vraiment bien rédigé, agréable à lire et pour ceux pour qui ça intéresseraient de commencer à lire des livres en anglais, histoire de perfectionner leur maîtrise de la langue, je pense que c'est un bon début, n'employant presque pas de vocabulaire peu courant. (Du moins, je crois...)
De plus, c'est vivant. Par définition, la narration à la première personne nous plonge davantage dans l'histoire; mais là, c'est vraiment bien mené. Par exemple, lorsque le héros est en danger de mort, il ne va pas vous décrire le paysage environnant (j'ai déjà vu ça...); non, le rythme de narration deviendra plus vif, il parlera en phrases nominales; tout sera porté sur ce qui importe au narrateur pour l'instant: sa survie. Ce qui fait qu'on est beaucoup plus entrainé dans l'action, rendant ainsi la lecture plus plaisante.

Parlons un peu de la longueur, pour les moins courageux. C'est vrai que, dit comme ça, douze tomes, ça peut faire peur. Mais ne vous inquiétez pas; en fait, ce n'est vraiment pas si long que ça. Si vous voulez parler en terme d'équivalence, une trilogie équivaut à peu près au tome six de Harry Potter. Alors, c'est vraiment pas insurmontable et c'est tellement passionnant qu'on oublie vite la longueur.


Résumons pour les fainéants et ceux qu'on a perdu en route: The Saga of Darren Shan est une bonne série traitant de vampires par le biais d'une fausse autobiographie. Elle met en scène des personnages intéressants et réalistes dans un monde plausible et une histoire passionnante sous la plume agréable d'un maître qui nous fait oublier que douze tomes, c'est censé être long. Mais même si l'intrigue est globalement intéressante, elle subit néanmoins quelques faiblesses par moment et peut être assez prévisible. Malgré cela, c'est une œuvre que je recommande et qui offre une vision assez différente des vampires et de leurs mœurs que ce qu'on a l'habitude de voir.

Ouverture de Avisthèque

Bonjour à tous !

Voici bien longtemps que l'idée me trotte dans la tête, et je me suis enfin lancée (les vacances sont propices aux nouveaux projets...): j'ouvre un blog de critiques !

Mais que vais-je donc critiquer, ma foi ? Eh bien, un peu de tout: romans, films, mangas, animes peut-être même jeux-vidéos, il y en aura pour tous les goûts ! (surtout les miens...)

Je suis bien sûr très ouverte aux commentaires (je ne demande que ça, même...) et j'argumenterai avec plaisir avec chacun d'entre vous! Bien sûr, si vous avez quoi que ce soit que vous désiriez que je critique, je me couperai en quatre pour le faire le plus rapidement possible.

A bientôt sur le blog!