vendredi 12 août 2011

Hanako et autres légendes urbaines

(Sakae Esuno – 
publié en France en 2010 par les éditions Sakka)


Dessiné en quatre tomes par Esuno Sakae (plus connu en France pour Mirai Nikki, sa seule autre œuvre majeure pour l'instant), Hanako et autres légendes urbaines traite, comme son nom l'indique, des légendes urbaines.
Cet œuvre part d'un principe assez simple: il ne faut surtout pas croire aux légendes urbaines. Car ce n'est qu'à partir du moment où vous y croyez qu'elles deviennent vraies. Néanmoins, l'agence Asô, détective des fables, pourra encore vous sauver...
On suit ainsi les différentes affaires que traite le détective Asô et ses partenaires, Hanako, légende urbaine hantant les toilettes et Kanae, simple fille ayant été sauvée par le détective lors d'une affaire.

Hanako et autres légendes urbaines est avant tout un manga épisodique. Chaque affaire peut être lu séparément et dure plus ou moins longtemps selon les histoires. Chaque affaire correspond à une légende urbaine connue (au Japon, du moins) telle que « la femme défigurée » ou « l'homme sous le lit ». Les bonus sont aussi remarquables, puisque l'auteur prend le temps d'expliquer un peu l'origine de la fable.
Chaque histoire est vraiment intéressante et les rebondissements sont nombreux. L'auteur maîtrise indubitablement bien l'enchainement des évènements et sait tenir son lecteur en haleine.
De plus, malgré son statut de manga épisodique, il ne possède pas le défaut commun à (presque) tous les mangas du genre: une fin ouverte qui aurait très bien pu continuer. Au contraire, l'histoire finale conclut à merveille l'œuvre et est riche en rebondissement. (Bien que pour pouvoir l'apprécier pleinement, il aurait fallu ne pas connaître le nombre de pages restantes et donc, les volumes reliées ne sont pas le support idéal, mais bon, lire des scans, c'est le mal, donc je ne vais pas le conseiller autrement...)

En plus de l'histoire, les personnages sont plutôt intéressants et attachants. Leurs relations évoluent au fil des affaires qu'ils traitent et on découvre aussi leur passif à travers elles. Néanmoins, seuls les trois personnages principaux sont aussi bien travaillés; les divers figurants qui apparaissent au cours des enquêtes ne sont pas vraiment dignes d'intérêt, à part qu'ils permettent l'introduction des fables et donc de l'affaire. En tant que personnage, on ne s'attache pas vraiment à eux, ce qui n'est pas plus mal, puisqu'on ne les revoit pas...

Après avoir parler du fond, parlons de la forme. Déjà, quatre tomes, c'est court, c'est bien. A tous ceux qui ont peur (ou pas assez d'argent pour) des séries longues, je fais ici un appel: Ce manga est bien et court! On a pas trop de sentiment de trop peu, non plus! (Un peu, parce que zut, mais pas trop, parce que c'est bien mené...)
D'un point de vue graphique, je trouve le style maîtrisé: on comprend bien les scènes d'action, les proportions sont respectées et le dessin n'est pas choquant. Esuno Sakae n'a pas un style graphique extraordinaire, mais il reste correct.
Non, ce que maîtrise vraiment l'auteur; c'est la mise en scène. Le découpage des pages est bon et on tourne souvent la page pour découvrir quelque chose d'inattendue.

Pour conclure et résumer, ce manga est très bon. Le principe, les affaires traitées et les personnages sont intéressants – bien que les figurants le sont beaucoup moins, même si cela s'explique par le format épisodique du manga. L'œuvre possède ainsi sa propre originalité et a, chose rare à cause du format, une fin magistrale. Le graphisme est correct mais c'est surtout la maitrise de la mise en scène et des rebondissements qui sont à souligner chez cet auteur.
De plus, le manga étant court, je peux le conseiller à tous, même aux plus pauvres d'entre nous.

2 commentaires:

  1. Review intéressante et complète. On sent que tu prends un peu plus d'assurance.

    J'aime personnellement beaucoup le style graphique de Esuno Sakae. Il est très léger et étant donné que ses histoires ont souvent une bonne part de sombre, ça fait du bien de voir ça je trouve.
    (Parce que une intrigue sombre avec un design sombre pffff t'as pas envie de commencer le manga sérieux)

    J'avais jamais songé que Hanako c'était cool pour ceux qui avaient pas d'argent. XD
    Pour moi j'aime toujours autant le format "petites histoires avec des personnages que l'on aime" donc si, au bout de quatre tomes j'avais tout de même une grande envie d'en avoir plus. Surtout que le quatrième tome est quasi intégralement pour la dernière histoire donc bon...
    Je trouve qu'il y'a pas assez de temps morts dans lequel on pourrait s'accrocher encore d'avantage aux personnages. Au final on s'y attache malgré tout et c'est aussi ça qui permet au manga d'avoir un si bon rythme mais honnêtement, un tome supplémentaire aurait pas été en trop. (Enfin, si on en est à dire ça, c'est que le truc était déjà excellent en soi! )

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  2. Je ne dis pas que le style graphique de Esuno Sakae est mauvais, je dis qu'il est "correct". Fullmetal Alchemist, par exemple, j'aime beaucoup le dessin, mais je sais très bien qu'il n'est pas génial. Le style de Esuno Sakae est pour moi du même acabit. Agréable, mais pas extraordinaire.
    Berserk et Bastard, dans les derniers tomes, par contre, ont des styles graphiques impressionnants. Ce sont des oeuvres d'art à chaque page. Sans aller jusque là, One Piece aussi, est magistralement dessiné, grâce aux nombreux détails.
    Après, en effet, ce genre de graphisme non fourni peut rendre le manga plus accessible, comme tu le fais remarquer.

    Quand je disais qu'on ne reste pas trop sur sa fin au dernier tome du manga, je voulais dire que la dernière histoire conclut bien l'oeuvre. Evidemment, d'autres tomes auraient été les bienvenue mais pas après le dernier. Entre le trois et le quatre, peut-être, mais pas après le quatre. C'est ce que je voulais dire...

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