mercredi 26 octobre 2011

The Artist

(Michel Hazanavicius- 2011)


De nos jours, il est certain que le cinéma muet paraît être d'un autre temps. Quelques réalisateurs américains récents s'y sont replongés par nostalgie, Mel Brooks avec La Dernière Folie de Mel Brooks (1976) ou encore Charles Lane avec Sidewalk Stories (1989) mais on considère, à juste titre, les films muets comme une époque révolue depuis Le chanteur de Jazz (1927), l'un des premiers films parlant.
Cependant les américains ne sont pas les seuls à vouloir déterrer le genre : le réalisateur français, Michel Hazanavicius, connu pour les OSS 117, décide lui aussi de produire un film muet : The Artist.


The Artist raconte la vie d'un acteur muet reconnu, interprété par Jean Dujardin, lors de l'avènement du parlant. Même si le thème a déjà été abordé par le passé (Chantons sous la pluie en 1952), le fait de l'aborder de nos jours en noir et blanc et en muet est plutôt original. Mais est-il bon pour autant ?

Abordons tout d'abord le jeu des acteurs ; en effet, dans un film muet, finalement, ce sont eux qui porte le film, davantage encore que pour un film sonore. Je dois dire qu'ici, le film s'en sort très bien : les acteurs sont vraiment bons. Bien sûr, le protagoniste principal, joué par Jean Dujardin, est très bien interprété mais les personnages secondaires comme le majordome (James Cormwell) et le producteur (John Goodman) s'en sort eux aussi avec les honneurs. L'héroïne de l'histoire, interprétée par Bérénice Bejo, s'avère être la mieux interprétée de tous, à mon goût, son jeu étant très expressif.

L'autre point fort du film est sans aucun doute la mise en scène. Le réalisateur a beaucoup joué avec le cadre, reprenant des techniques cinématographiques des années 1910, l'éclairage, les reflets et ombres et aussi avec le son. En effet, même si le film est muet, on a tout de même la capacité à le rendre sonore, et ceci est divinement bien exploité dans ce film racontant la transition entre muet et sonore.
Toutes ces méthodes d'éclairage et de mise en scène sont aussi exploités d'un point de vue symbolique, renforçant l'histoire et les sentiments des personnages.

On peut aussi noter que Michel Hazanvicius s'est amusé à mettre des références à d'autres films dans son œuvre. Il les introduit de différentes manières : pour s'amuser (The Mask) ou pour renforcer l'action de son film (Vertigo). Finalement, ceci s'adapte très bien à The Artist, puisque le contexte cinématographique est conservé, voir renforcé.

Néanmoins ce film n'a pas que des qualités ; l'un des gros points noirs de ce film est sans doute sa longueur. Non pas qu'on s'ennuie en le regardant, loin de là, que l'histoire est inintéressante, non. Le problème, c'est qu'à un moment, ça traîne. Ils auraient du décider d'engager la fin à un certain passage que je ne révélerai pas et ne pas insister sur la deuxième partie du film. D'autant plus que ça collait mieux avec la conclusion qu'avait trouvé le héros à ce moment.
En outre, en insistant autant, cela rend la fin peu crédible voir même qui ne correspond pas au personnage. Ça fait vraiment : « Bon sang, mais c'est bien sûr ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt !? » et décrédite tout l'aspect dramatique du film.


Pour conclure, The Artist est un bon film. L'idée de faire un film muet en noir et blanc de nos jours est osée mais bien exploité par une excellente mise en scène significative et un très bon jeu d'acteur. Néanmoins, il aurait du être plus court, un moment du film alourdissant singulièrement le déroulement de l’œuvre et discréditant la fin.
Je le conseille cependant à tous ceux qui ont envie d'aller voir un film bien réalisé et original. 

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