lundi 5 novembre 2012

Black Lagoon

(Madhouse – 2006)


Adapté du manga éponyme de Hiroe Rei, Black Lagoon commence par suivre Rock, jeune salarié d'une multinationale japonaise. Celui-ci va vite se faire enrôler dans une « simple entreprise », la compagnie Lagoon. Celle-ci, composée de Dutch, un afro-américain imposant mais raisonnable, Benny, un pro de l'informatique, et Reby, une china-américaine timbrée équipée de revolvers, n'est qu'une simple entreprise de livraison « à qui il peut arriver de ne pas respecter la loi de temps en temps... »

 Et ma foi, ça fait une belle équipe...

Black Lagoon est donc une histoire de mafieux, de fusillades dans une ville dépravée, Roanapura, à travers cette fameuse compagnie et ses missions. C'est un bon vieil anime avec de l'action, une bonne dose d'adrénaline et des personnages charismatiques.

Sans être d'une originalité absolue, les différents protagonistes sont plutôt attachants, bien que, au fil des saisons, ce sont plutôt Rock et Reby qui sont mit en avant, par rapport aux deux autres, notamment par leur relation très contrastée. D'ailleurs, alors que le charisme explosif de Reby reste constant, Rock reste d'autant plus intéressant par son côté de « personne normal » au milieu de toutes les crapules qu'il va devoir fréquenter – et donc d'observateur – mais aussi par sa propre évolution.

Rock ne va pas rester innocent bien longtemps...

Au-delà des quatre personnages principaux, d'autres adjuvants feront leur apparition et, très charismatiques pour la plupart sans être cependant véritablement attachants, prendront très largement le devant de la scène au fil des missions menées par Lagoon.

L'anime est alors découpé par ces missions en plusieurs épisodes, formant l'arc correspondant à la besogne en cours. Celles-ci peuvent différer grandement, bien que, dans l'ensemble, la première saison est beaucoup plus tournée action et fusillades purs et durs alors que la seconde et les cinq OAV sont bien plus sombres et traumatisants pour les protagonistes.

Ce contraste est d'ailleurs souligné à merveille par la musique. Bien que ce soit vraiment pas le type de musique que j'écouterais, il faut dire tout de même que les génériques de début et de fin illustrent les deux côtés de l'anime : alors que le premier est énergique et dynamique, le second est beaucoup plus posé et mélancolique. Du côté de la bande-son elle-même, cela dit, pas beaucoup de surprise, je m'en souviens même pas...
Quant à l'animation, sans être exceptionnelle, elle reste correcte et le dessin reprend plutôt bien le style de l'auteur du manga.

Je dirais que le gros bémol de l'anime est la fin de la série d'OAV, qui font office de troisième saison ; cette fin manque quelque peu de cohérence quant aux réactions des différents protagonistes et laisse un sacré bon d'inachevé.
Pour ce second point, le studio a en effet une bonne excuse, puisque le manga a été stoppé pendant un certain temps à ce moment de l'intrigue, mais le manque de cohérence reste gênant ; d'autant plus que un parti semble avoir été pris, puisque, alors que jusqu'à présent, l'anime me semble avoir suivi le manga, les dites réactions n'ont pas véritablement lieu dans la version papier. Je ne prône pas la version papier pour autant, qui coupe cet arc bien trop brusquement à mon goût...

En somme, Black Lagoon est un très bon anime qui commence en dose d'adrénaline à tout va mais qui évolue vers un approfondissement et assombrissement des intrigues, mais aussi des personnages eux-mêmes, qui évoluent. Cette évolution étant la bienvenue, je conseille cet anime à tous ceux qui veulent voir une très bonne œuvre, menée par des personnages (très) charismatiques et attachants pour certains dans un chaos de corruption qui s'intensifie, malgré un sacré goût d'inachevé...

vendredi 14 septembre 2012

Umineko no Naku Koro ni


(7th Expansion – 2007)

Umineko no Naku Koro ni (Lorsque les goélands pleureront en français) est le second opus de la série When They Cry, qui inclus Higurashi no Naku Koro ni (Le sanglot des cigales, dans sa version française), série de visual novel développée par l'excellent groupe amateur 7th Expansion. Les deux œuvres sont certes légèrement liés, mais la lecture de Higurashi n'est pas nécessaire pour lire Umineko.

Plus qu'un visual novel, cependant, Umineko se présente comme un sound novel ; mettant davantage l'accent sur les musiques que sur l'aspect graphique. Ainsi, la bande son du titre est immense, comportant plus de 190 musiques.
Mais la quantité ne se fait pas au détriment de la qualité : Umineko a sans doute l'une des OST les plus réussie que j'ai jamais entendu. Non seulement elles sont très bien, voir certaines divines, mais en plus, elles, ainsi que les bruitages, accompagnent à merveille l'histoire qui se narre dans le roman, avec un timing parfait.

Néanmoins, l'aspect graphique est beaucoup moins réussi ; les dessins des personnages, notamment, font très amateurs (bien que moins que leur précédent opus, Le sanglot des cigales, où certains personnages n'avaient que trois doigts...). Cela décourage hélas beaucoup certains puristes à lire ce sound novel, même si, franchement ce n'est pas si gênant. Je dirais même qu'au fil de la lecture, on s'attache énormément à ce graphisme, qui reste très expressif, au point de trouver le character design de l'anime fade...

Croyez-moi, si ces dessins-là vous gênent au point d'éviter de lire l’œuvre, vous loupez quelque chose...

Pour les arrière-plans, les développeurs ont pris le parti de retoucher des photos de manière très floues, ce qui donne une ambiance particulière :


La question reste à savoir pourquoi donc Umineko est si bien ? Ce n'est évidemment pas que grâce à sa musique... C'est son histoire qui le rend exceptionnel. Histoire, hélas, très dure à raconter...
Le titre est en effet assez long et les choses ont bien le temps de changer ; Le VN se découpe lui-même en deux opus : Umineko no Naku Koro ni rassemble les quatre premiers épisodes, qui posent les questions et Umineko no Naku Koro ni Chiru rassemble les quatre autres épisodes, qui répondent à certaines de ces questions.

Umineko est un roman à la fois policier et fantastique. Il commence tel les plus grands classiques du genre : La famille Ushiromiya, famille japonaise aisée grâce au succès de Kinzo Ushiromiya, se rassemble, comme tous les ans, dans la demeure du chef de famille, sur l'île de Rokkenjima qu'il possède toute entière. En pleine réunion de famille, les Ushiromiya reçoivent une mystérieuse lettre : Béatrice, alchimiste attitrée de la famille, annonce la fin de son contrat et demande la restitution de son dû : une vaste quantité d'or qu'elle avait prêté à Kinzo. La seule issue est de retrouver l'or avant le temps imparti et rien ne sera repris. Mais simultanément, une série de meurtres débute sur cette île isolée par un typhon...

 Béatrice, cette sorcière mythique, semble errer tel un fantôme dans le domaine ; est-elle donc la perceptrice de ces cruels meurtres ?

L'histoire de Umineko prend énormément de temps à se mettre en place : on peut dire que tout le premier épisode – qui dure une petite dizaine d'heures – sert d'introduction à la série et que le synopsis ci-dessus ne vous décrit en rien l'impressionnante adresse scénaristique des développeurs. L'histoire prendra en effet un tour nouveau à la fin de l'épisode qui rend le titre exceptionnel, et non simplement une œuvre parmi d'autres dans un genre connu et reconnu.
Mais hélas, pour ne pas vous révéler quoi que ce soit, je ne peux vous le dire ; sachez juste que l'intrigue vaut vraiment, mais vraiment la peine d'être lu.

De concert avec la passionnante intrigue du titre, les personnages se révèlent eux aussi très intéressants et certains même très attachants ; chacun seront plus ou moins développé au fil du jeu, bien qu'évidemment certains plus que d'autres. Les personnages principaux restent les plus intéressants de tous, notamment l’intrigante antagoniste...

Umineko présente cependant un autre aspect. Bien que ce soit un kinetic novel qui ne laisse aucun choix au lecteur, qui ne peut donc que lire, 7th Expansion ne voulait pas que les lecteurs restent inactifs. Empruntant de nombreux procédés au genre policier, à l'instar de celui-ci, Umineko se veut soluble pour le lecteur. On peut ainsi se prendre au jeu et essayer de comprendre qui, comment, voir même pourquoi les meurtres ont été accomplis. L’œuvre offre ainsi de nombreux outils au lecteur tels que des schémas, le menu et des indices sûrs pour le guider.

Umineko joue beaucoup sur les meurtres à chambre close, préparez-vous, ils ne sont pas simples à résoudre...

Cependant, vos théories ne seront jamais vérifiées ; le jeu ne donnera pas la réponse du comment de ces meurtres mais uniquement du pourquoi dans ce fameux Umineko no Naku Koro ni Chiru cité précédemment. De plus, se laisser prendre au jeu est passionnant et rend la lecture d'autant plus intéressante mais c'est TRES dur. Les meurtres sont accomplis de telle manière qu'on pourrait presque les croire.... magiques.

Pour conclure, Umineko no Naku Koro ni est un chef d’œuvre. Ce kinetic novel présente une histoire divinement intéressante avec des personnages attachants et intrigants, malgré un début certes bien, mais tellement faiblard par rapport au reste du titre. Mais l'intrigue n'est pas l'unique point positif : la musique rend l’œuvre magistrale. Le défaut d'Umineko qui se tient dans ses dessins n'en est même pas un, puisque finalement, au fil de la lecture, ils vous paraîtront tout à fait appropriés, tant ils peuvent être expressifs.
C'est donc une œuvre que je recommande à tous, pour l'excellence de son intrigue, de ses personnages et de sa musique ; de sa globalité.

Cependant, je tiens à souligner une chose : il y a en effet un anime, que beaucoup diront bon... Ne vous faites pas leurrer ! L'anime n'est bon que parce que le visual novel est excellentissime ; il est tellement fade à côté de l'original ! Préférez le visual novel lorsque vous vous lancez dans cette œuvre !

Critiques sur les visual novel


Après maints débats intérieurs, j'ai décidé de commencer à faire des critiques sur les visual novel. En effet, même si le genre est quasiment inconnu en France, il existe quelques perles qui méritent d'être commentées et j'y consacre suffisamment de temps pour me considérer comme une lectrice de ce type de « jeu ».

Néanmoins, le genre est complètement étranger au public francophone (à deux exceptions officielles près, à ma connaissance) et mérite donc éclaircissement, d'où cette news, qui fera davantage office d'explication d'un genre que de critique. (Pour ceux qui savent déjà ce qu'est un visual novel, le jeu va être d'essayer de savoir d'où vient chaque image ; les réponses seront à la fin.)

Déjà, la question se pose : qu'est-ce qu'un visual novel ?
Comme son nom l'indique, un visual novel (« roman visuel » pour les anglophobes) est un roman. Il n'est cependant que sur ordinateur (ou sur console) et, profitant de sa condition numérique, possède aussi une ambiance graphique et sonore.
Pour simplifier, un VN est donc un roman avec des images et de la musique. Cependant, il possède d'autres caractéristiques qui le rapproche d'avantage du jeu vidéo, ce que de nombreuses personnes pensent qu'il est.










Il existe plusieurs interfaces de visual novel, qui traduisent généralement les différents degrés d'implication du lecteur. Plus le texte prend de place sur la page, moins le lecteur a de choix à faire.


Car, en effet, la plupart des VN sont interactifs ; selon les choix faits par le lecteur, différents événements prendront place et différentes fins s’offriront à lui. En cela, le VN s'approche d'un roman de la série « les livres dont vous êtes le héros », étant très souvent écrit à la première personne.

Certains vont même plus loin dans l'interaction et s'approche là plus du jeu d'aventure.
Il faut ici examiner la scène afin de résoudre le crime ; bonne chance...

Cette interaction peut être prise à la fois comme un avantage et un défaut : même si cela rend le lecteur plus impliqué dans l'histoire, toutes les fins sont généralement aussi intéressantes les unes que les autres et donc nous poussent à tout essayer, ce qui peut s'avérer très long pour certaines œuvres...
Bien sûr, certaines fins sont privilégiées ; on parle bien de « good end » (bonne fin), « bad end » ou « wrong end » (mauvaise fin) et de « true end » (vraie fin) : cependant, même ce qu'on considère comme une « wrong end » a son intérêt, dans le sens qu'elle peut apporter des éléments supplémentaires à l'univers, à la psychologie des personnages voir même à l'intrigue.
La plupart des visual novel fonctionne aussi avec le principe de routes ; c'est notamment le cas lorsque l'histoire a une portée romantique. Les choix du lecteur décident ainsi avec qui le héros va avoir une relation romantique, lorsqu'il y a plusieurs héroïnes.
Il faut tout de même préciser qu'il existe des VN qui ne sont pas interactifs, que les puristes appellent des kinetic novel, même si ce n'est certainement pas la majorité.

Autre point qui rend le genre assez élitiste ; pratiquement tous les visual novel sont issus du pays du Soleil Levant et ne sont jamais sortis dans la langue de Molière, à l'exception du Sanglot des cigales (Higurashi no Naku Koro Ni) – qui est un must du genre – et de Anamnesis, le seul VN francophone à ce jour, fait par des fans, pour des fans.
Ainsi, pour aborder ce type de romans, il faut soit parler japonais, soit parler anglais car de nombreuses traductions amateurs existent. Je tiens d'ailleurs à préciser que la grande majorité des futurs critiques de VN que je ferais seront, sauf précision, à partir de la version traduite par des amateurs – dite « patchée », pour ceux pour qui cet univers est complètement inconnu – c'est-à-dire, en anglais.

Dernier point à aborder sur le genre et si j'ai oublié certaines caractéristiques, cela viendra au fur et à mesure des critiques, la plupart des VN, mais pas la totalité, sont des eroge, un « jeu » à contenu érotique, sans que cela tourne à la pornographie pour autant. Il est donc normalement conseillé qu'en dessous de 18 ans, vous ne les lisiez pas.
De même, certains peuvent décrire des situations assez déplaisantes et certains choix moraux peuvent blesser la sensibilité des plus fragiles. Ce n'est bien sûr pas le cas de tous, mais je pense pouvoir affirmer sans trop me tromper que la grande majorité des visual novel ont soit un contenu érotique, soit des choix moraux controversés ou des situations à caractère violent, voir même les deux. Mais il y a bien sûr des exceptions (Non, non, je ne pense pas du tout à Clannad, enfin, voyons...) et les versions console des titres sont généralement censurées.

Pour résumer, un visual novel est un genre de roman généralement interactif qui ajoute une dimension visuelle et musicale au texte et qui peut comporter plusieurs visions et fins d'une même histoire. Le genre reste cependant assez élitiste, n'étant pas vraiment sorti officiellement en dehors de l'Archipel et n'étant pratiquement disponible qu'en anglais ou en japonais. Pour optimiser cette isolation que peut avoir ce genre, la plupart des VN ne sont pas autorisées par nos normes pour un public mineur, comportant souvent un caractère érotique ou/et violent, que cette violence soit morale ou physique (pour les protagonistes).

Et pour ceux qui ont essayé de deviner les visual novel des images, voici les réponses, dans l'ordre d'apparition, de gauche à droite et de haut en bas :
Kara no Shoujo
Saya no Uta
Swan Song
Sharin no Kuni – Himawari no Shoujo
De nouveau Kara no Shoujo

jeudi 23 août 2012

Emma


(MORI Kaoru – Publié en France dès 2007 par les éditions Kurokawa)

Emma place son intrigue à la fin du XIXe siècle. Alors que William Jones décide de rendre visite à son ancienne institutrice, Madame Stownar, il rencontre Emma, la domestique de la maison, dont il n'est pas indifférent...
Publié en dix tomes, ce manga conte donc l'histoire de cet amour interdit entre un gentilhomme et une domestique à l'ère victorienne.

L'histoire, qui suit les lignes les plus classiques qu'il soit, n'est pas vraiment ce qui donne la qualité de ce manga. Évidemment, elle contente tous ceux qui ne cherchent pas plus qu'une simple romance dramatique.
Non, le véritable intérêt de Emma est ses personnages. Cet œuvre foisonne de personnages secondaires et finalement, plus que les personnages principaux, ce sont eux qui sont vraiment intéressants et attachants. L'auteur, elle-même, s'en est rendu compte, et, alors que l'histoire principale se termine en sept volumes, elle a décidé de reprendre la série pour conter le devenir ou le passé des différents adjuvants en trois tomes. Bien sûr, on ne les rencontre qu'à travers les personnages principaux, qui évoluent eux aussi au fil de leurs rencontres.

C'est ainsi la vie, la personnalité, les problèmes des protagonistes qui reflètent l'ère victorienne illustrée dans ce manga. Plus que la romance, c'est le quotidien et l'ambiance qui s'en dégage qui rendent l’œuvre attrayante. Mori Kaoru s'est d'ailleurs très bien documentée sur l'époque, allant même jusqu'à chercher exactement les objets existants durant cette ère, l'architecture, les mœurs pratiquées, les événements aillant eu lieu ; son histoire y gagne ainsi en profondeur et en réalisme.

Je mets au défi un seul connaisseur de trouver un objet qui n'existait pas à l'époque...

Le dessin de l'auteur est d'ailleurs très appliqué et propre – malgré le fait que ce soit le premier manga de l'auteur – ce qui accentue l'ambiance posée du manga. D'ailleurs, même si l'intrigue en elle-même est très classique, la narration est vraiment réussie, choisissant d'accentuer davantage le lyrisme que l'action ; le sous-entendu plutôt que la démonstration.

En somme, Emma est un très bon manga romantique. Il décrit à merveille l'Angleterre de l'époque victorienne à travers des personnages, surtout secondaires, attachants, un dessin fluide et une recherche excellemment bien documentée tout cela englobé dans une ambiance posée, à l'image de l'héroïne.
C'est donc un manga que je conseille à tous ceux qui veulent visiter cette époque anglaise qui fascine autant les japonais que les européens à travers la vie quotidienne des deux classes et une romance qui les entremêle, certes classique, mais très bien contée.

jeudi 9 août 2012

Le cri de la chair

(José Bénazéraf – 1961)


Sorti en 1963, Le cri de la chair (ou L'éternité pour nous) est réalisé dans l'élan de la Nouvelle Vague. Ce courant cinématographique français de la fin des années 50 s'est donné pour objectif de révolutionner le cinéma, qui n'avait alors que peu d'ambition, adaptant simplement des romans à l'écran. Cela se traduit par les nouvelles méthodes de tournage (on préfère le tournage en plein air à celui du studio), les héros (souvent des jeunes hommes oisifs en quête d'indépendance sans réelle attache avec la société – ainsi que ses lois) et une nouvelle philosophie du cinéma qui n'a plus pour objectif de montrer la réalité telle qu'elle devrait être mais de représenter une réalité, en sachant qu'il ne s'agit que de celle d'un film.

Ainsi, le film de José Bénazéraf raconte l'histoire de Jean-Marc, pianiste raté qui se fait embaucher dans une boîte de la Côte, avec sa maîtresse Brigitte, une danseuse strip-teaseuse. Mais le propriétaire, Barnier, agonise depuis des mois, ce qui ne semble pas déplaire à sa femme, Maria...
Ce film est considéré comme un film érotique, même si, à mon humble avis, à part sa tendance à concentrer la caméra sur la poitrine des actrices, il n'est pas plus érotique qu'un autre film de nos jours...

Non, ce film est avant tout...complètement...hilarant ! En regardant le synopsis, on ne dirait vraiment pas et en effet, ce film n'est pas censé être une comédie, et n'a aucun but burlesque.
Cependant, il atteint tellement profondément les abysses de le nullité absolue qu'il en devient comique.
L'histoire est complètement tordue et funambulesque que ça en devient ridicule. Tout ces « c'est moi qui l'ai tué », « C'est toi qui l'as tué ? », « Cela ne peut être toi, puisque c'est moi qui l'ai tué », « Non, c'est moi qui l'ai tué » rend l'histoire complètement abracadabrante. De plus, les relations entre les personnages sont du même acabit, ce qui agrandit le maelström déjà présent.

Mais le mieux (ou le pire, je ne sais plus) dans tout cela, c'est la nullité des dialogues.
Juste pour pour vous donnez un exemple, il y a un dialogue (voir même plusieurs...), peu importe le contenu, où Jean-Marc et Brigitte discute. Bon, jusque là, c'est normal. Mais tout le dialogue consiste en Brigitte parle, Jean-Marc répète ce qu'elle dit avec un point d'interrogation à la fin. C'est complètement nul ! Mais c'est du comique de répétition par excellence !

Pour conclure et résumer, Le cri de la chair est un film qui est sensé être sérieux, mais l'histoire est tellement absurde, les personnages tellement niais, les dialogues tellement nulles qu'il en devient hilarant. C'est un chef-d’œuvre de la nullité ! Un vrai nanar !
Mais c'est vrai que cela reste difficile à conseiller ; ce film est tout de même complètement nul. D'un autre côté, on cherche tellement à voir que des films bons ou des chef-d’œuvres que cela fait du bien de voir un vrai nanar une fois de temps en temps.
Alors je le conseille vraiment à tout le monde. Parce qu'un nanar aussi drôle, on n'en trouve pas souvent, alors il vaut vraiment le coup-d’œil.

mardi 17 juillet 2012

Nodame Cantabile

(J.C. Staff - 2007)



Issu du manga éponyme de Ninomiya Tomoko publié chez Pika Edition, Nodame Cantabile est un anime inédit en France comptant trois saisons, de 23, 11 et 11 épisodes respectivement.

Chiaki est un élève brillant des cours de piano d'un conservatoire japonais. Cependant, son talent le rend arrogant envers tous, ainsi que ses professeurs. Malgré son envie, il ne peut cependant partir : Sa phobie des transports lui interdit de quitter le Japon pour rejoindre son professeur préféré, en Europe, et y faire carrière...
Au plus profond de son désespoir, il va se réveiller sous le doux son d'une magnifique interprétation de la sonate de Beethoven pour piano, la « Pathétique »... entouré d'un tas d'immondices ! C'est ainsi qu'il rencontrera Nodame, pour le meilleur et pour le pire...

Et selon lui, c'est plutôt pour le pire...

Cet anime est un agréable mélange d'humour et de musique. Très porté sur la musique classique, visionner cette série permet de (re)découvrir les morceaux des plus grands compositeurs de l'histoire.
A cela, s'ajoute une bonne poignée d'humour, notamment par la présence du personnage de Nodame, aussi capricieuse qu'imprévisible, et de son duo avec Chiaki, son exact opposé.

Cependant, leur rôle n'est pas seulement de nous faire rire, mais aussi de nous émouvoir, de nous entraîner dans leur vie. Car si leur interaction regorge d'humour pendant longtemps, au fil des saisons, les deux protagonistes évoluent, doutent, régressent, s'améliorent ; vivent, tout simplement.
Les adjuvants ne sont eux non plus pas à négliger. Les différentes personnalités que les deux héros rencontreront au fil de leur vie leur permettront d'évoluer, mais évolueront eux-même. En cela, Nodame Cantabile est intéressant, dans le sens que l’œuvre ne laisse nullement tomber ses personnages en cours de route, comme beaucoup d'autres...

Ce sont d'ailleurs les personnages qui tiennent le scénario, puisqu'après tout, l'anime ne fait que raconter les divers rebondissements de leurs vies privées et musicales. Bien que menée assez légèrement au début de la série, l'intrigue de l'anime prend de la profondeur et de la gravité avec le temps, jusqu'à parfois en perdre son humour, selon les étapes à franchir.

Pour résumer, Nodame Cantabile est un anime agréable qui mélange musique et humour à travers des personnages intéressants et s'approfondissant, qu'ils soient secondaires ou principaux.
C'est donc une œuvre que je conseille à tous ceux qui ont suffisamment de temps pour visionner un bon anime assez long (45 épisodes, je rappelle). Et même si vous avez un a priori négatif sur le classique, il serait dommage de le manquer, ne serait-ce que pour l'infirmer.

mercredi 4 juillet 2012

L'horrible docteur Orloff


(Jesùs Franco – 1961)



Ostensiblement inspiré du film français Les yeux sans visage sorti deux ans plus tôt, L'horrible docteur Orloff conte l'histoire de mystérieuses disparitions. En effet, en moins de deux mois, de nombreuses jeunes femmes se sont évaporées dans la nature. Derrière ce crime se cache le docteur Orloff qui cherche à redonner un visage humain à sa fille défigurée...

Pour moi, ce film est vraiment bon. A l'époque, le manque technique nécessaire à la réalisation d'effets spéciaux oblige, une grande place à l'ambiance est faite dans les films d'épouvante, ce que cette œuvre espagnole rend très bien. La réalisation, la musique, le jeu des acteurs, tout nous permet de nous plonger dans ce monde où le crime est commis impunément.
Et l'ambiance, c'est ce qu'il y a de plus important dans ce genre de film, en mon sens. Qu'importe le reste, tant que l'ambiance est là. Cela dit, ici, le « reste » n'est pas négligé non plus. L'histoire est vraiment bien et sait se révéler en gardant un certain voile de mystère. Certaines idées de personnages (que je ne dévoilerai pas) sont aussi excellentes et contribuent elles aussi à l'ambiance si réussie du film.

Ceci étant dit, ce film présente hélas un véritable défaut, une plaie monumentale: la fin. Je ne sais pas pourquoi (manque de budget ? Manque de bobine ?), mais la fin est bâclée, loupée, stéréotypée au plus haut degré, à tel point que ça en devient parodique. Cette conclusion discrédite complètement le film, ce qui est vraiment dommage, puisque le reste est de qualité...

Pour résumer, ce film est vraiment bon dans son ensemble. L'ambiance, ce qui importe le plus dans les films d'épouvante, est vraiment réussie grâce à la réalisation, à la musique, à certaines bonnes idées glissées par-ci par-là et bien sûr aux acteurs. De plus, l'histoire non plus n'est pas délaissée.
Néanmoins, ce film présente aussi une des fins les plus décevantes que j'ai jamais vu, d'autant plus que le reste est bon.
Alors je le conseille à tous, mais je m'excuse pour le réalisateur de la nullité de la fin.

samedi 9 juin 2012

Millénium


(Stieg Larsson – 2005-2008)


Best-steller international, Millénium est sans doute l’œuvre qui a permis au grand public de s'intéresser aux ouvrages scandinaves et donc d'ouvrir une nouvelle voie aux éditeurs. L'auteur, quant à lui, était un journaliste engagé, notamment dans la lutte contre les idées d'extrême droite, et mourra prématurément quelques mois après avoir livré sa trilogie au plus grand éditeur suédois.
Le succès étant au rendez-vous, la saga connaîtra une adaptation cinématographique suédoise des trois tomes sur grand écran et une adaptation radiophonique sur France Culture du premier tome. Cette année, la série est de nouveau portée sur les écrans par les américains cette fois.
Mais je ne vais ici pas vous parlez des films ni de la lecture du livre par France Culture mais bien de ces romans suédois qui ont fait tant de bruit.

Mikael Blomkvist, rédacteur du journal économique Millénium, est condamné pour diffamation à cause d'un de ses articles sur un grand industriel suédois. Voulant s'éloigner de tout temporairement, il accepte un travail qui sort de l'ordinaire : Il doit relancer une enquête abandonnée il y a plus de quarante ans où la nièce de son employeur a disparu, sans doute assassinée.
En parallèle, on suit une jeune femme rebelle et peu commune, Lisbeth Salander. Considérée par la société comme incapable et mise sous tutelle, elle possède néanmoins des capacités hors pair telle que ses compétences pour mener des Enquêtes Sur la Personne, travail qu'elle fait pour le compte de Milton Security, une agence de sécurité privée.

La grande force de ce roman réside dans ses personnages et notamment en la personne de Lisbeth. Sa personnalité si atypique mais ses sentiments si naturelles font d'elle un personnage à la fois intriguant et attachant. On peut pratiquement affirmer que les livres tournent autour d'elle ; ce qui est d'autant plus vrai à partir du deuxième tome.
Mais la série ne se limite pas à ces personnages, loin de là. L'intrigue elle-même est très prenante et pleine de rebondissements. L'auteur a même pensé à donner des plans, des arbres généalogiques ou autres au lecteur pour que celui-ci se repère mieux voir même tente de résoudre le mystère (ce qui est pratiquement impossible, au passage...). Il faut tout de même préciser que l'intrigue est sombre. La Suède décrite par Larsson ne donne vraiment pas envie d'y aller et les personnages eux-mêmes ont tous un côté, si ce n'est malsain, au moins dérangeant.

Mais que demander de plus à une excellente histoire menée par des personnages charismatiques ? Un bon style bien sûr !
Sans être du grand art littéraire, le style de l'auteur est simple mais efficace. Le livre se lit facilement. Même si trois tomes peut paraître long à certains, la lecture est rapide et on en redemande rapidement d'autre.

D'ailleurs, c'est pratiquement le seul défaut de l’œuvre : On en redemande d'autre. L'auteur est mort trop tôt ; il n'avait pas prévu de finir sa série en trois tomes mais bien de continuer, ce qui laisse à la fin du troisième tome, même si l'affaire est terminée, une impression de trop peu, à mon goût...


En conclusion, Millénium n'a pas volé son titre de best-steller : En plus d'une intrigue accrocheuse mais sombre, Stieg Larsson met en scène des personnages humains et attachants sous sa plume efficace.
Le défaut principal de l’œuvre est sans doute ce goût de trop peu qui nous assaillit à la fin du troisième tome et peut-être l'ambiance trop sombre et violente pour être conseillé à tout le monde. Néanmoins, cette ambiance fait partie intégrante de l'intrigue, donc je ne saurais dire que ce soit véritablement un « défaut »...
En tout cas, je conseille cette trilogie a un maximum de personnes, mais pas trop sensible non plus...

dimanche 13 mai 2012

Hugo Cabret


(Martin Scorsese – 2011)


Hugo Cabret, adaptation du livre pour enfants L'invention de Hugo Cabret écrit par Brian Selznick et publié en France aux éditions Bayard Jeunesse, se déroule dans les années 1930 où le père horloger du jeune garçon éponyme au film est mort. Depuis, ce dernier vit caché dans les horloges de la gare Montparnasse qu'il règle pour le compte de son oncle ivrogne. Mais sa préoccupation est autre ; il ne garde en effet de son père qu'un automate défectueux, qu'il tente de réparer, comme son père avant lui...

Initialement, je me suis intéressée à ce film non pas pour son synopsis dont j'ignorais tout mais pour ses décors : lorsque j'avais vu la bande annonce, ce qui m'avait frappé, c'était cette ambiance rétro avec la multitude d'engrenages garnissant la mansarde où habite Hugo.


Sur ce point, il n'y a vraiment pas de quoi être déçu ; les décors sont détaillés et conservent à merveille l'image romanesque que nous avons de cette époque. La gare, car c'est là que l'histoire se concentre, elle-même semble vivante et animée, par ces décors somptueux mais aussi par ces personnages.
Ces derniers, notamment les secondaires, sont des concentrés de stéréotypes, mais ce n'est ici pas un mal : ils incarnent là encore l'image que l'on a des gares de ces années-là.

 Ces quatre personnages incarnent à eux seuls tout l'esprit de la gare Montparnasse des années d'après guerre.

Le réalisateur en profite même pour faire quelques clins d'oeil sur certains événements de cette époque, notamment un certain accident ferroviaire de 1895 :

 Avouez que la ressemblance est frappante...

Même si au début je ne mettais intéressée qu'à cela, le film n'est pas bon que pour son ambiance. Son histoire est elle aussi plutôt prenante. Bien que les personnages principaux sont eux aussi plutôt classiques, on se surprend à être entraîné dans leurs aventures et à encourager leur démarche. L'histoire prend de plus une tournure qui m'a surprise, m'attendant à un déroulement plus conventionnel.
Quant aux personnages, le héros, Quasimodo des temps modernes en moins laid, est assez attachant et les adjuvants sont réalistes bien que certains un peu superficiels. J'accorde cependant une mention spéciale au personnage incarné par Ben Kingsley qui est à la fois profond, humain et attachant.

Pour résumer, Hugo Cabret est un bon film, sans être exceptionnel. Martin Scorsese joue avec les ficelles des différents stéréotypes pour nous présenter une ambiance idyllique des années 1930 par ces décors et ces personnages secondaires. La trame même du film s'avère plutôt convenable, sans être extraordinaire non plus. Elle présente cependant une tournure qui m'a surprise mais pas déplue.
Les personnages principaux, sans être d'une originalité époustouflante, sont plutôt attachants et surtout humains, bien que certains d'entre eux sont assez lisses.
Je pense donc pouvoir conseiller ce film à tous ceux qui veulent passer un bon moment sans se prendre la tête et en se laissant transporter par la magie des années 1930.

samedi 24 mars 2012

Lawrence d'Arabie

(David Lean – 1962)


(Je m'excuse d'avance pour la qualité variable des screenshots; ils ne sont pas de moi, vu que je l'ai vu au cinéma, je n'ai pas pu en prendre...)

Réalisé en 1962 par David Lean, Lawrence d'Arabie relate l'épisode qui rendit T.E. Lawrence légendaire et tire la plupart de ses faits du récit autobiographique de Lawrence titré Les sept piliers de la sagesse.

Thomas Edward Lawrence est un officier britannique avec l'originalité qu'il s'intéresse grandement à la culture arabe ainsi qu'à son histoire. Cette passion le fera nommer agent de liaison avec les forces arabes. En effet, en pleine Première Guerre Mondiale, les britanniques avaient tout intérêt à soutenir l'insurrection arabe ; l'empire ottoman, allié des Allemands, s'affaiblira au niveau du front européen pour s'occuper de ses problèmes internes. Ainsi, on suit dans cet œuvre les tribulations de Lawrence qui mène la révolte aux côtés des chérifs – descendants de Mahomet du côté de Fatima – arabes.

T.E. Lawrence, l'homme qui portera la révolte arabe.

Pour moi, Lawrence d'Arabie est un grand film. Il raconte avec brio la légende d'un homme à la fois brave, courageux mais qui évolue et possède aussi ses faiblesses, ce qui donne au film un incroyable réalisme.
D'ailleurs, le réalisme semble être le mot d'ordre pour ce film. David Lean était en effet prêt à filmer l'intégralité du film en terres arabes et un imam – prêtre musulman – fut même présent lorsque le Coran fut cité, afin qu'il n'y ait aucune erreur. Néanmoins, des problèmes pécuniaires et de santé de son équipe l'obligèrent à tourner quelques scènes en Espagne. Cela n'empêche cependant pas que les décors désertiques sont absolument splendides.

Une traversée du désert en chameau sous le soleil couchant, toute une aventure...


Certains pourraient reprocher au film d'être assez long, notamment lors de la traversée du désert, l'action y étant alors peu présente, mais je ne pense pas que ce soit un défaut. Le film prend ainsi le temps de placer l'ambiance et le décor.
On peut aussi souligner les costumes qui sont absolument magnifiques, à tel point que même si la plupart des acteurs, même parmi ceux qui jouent les Arabes, sont britanniques, ils ont l'air de natifs.
Par ailleurs, les acteurs sont aussi divinement bons. On retrouve des acteurs célèbres tels que Alec Guiness mais aussi des acteurs beaucoup moins connus à l'époque, comme Peter O'Toole, dont l'interprétation de Lawrence lui ouvrira de nombreuses portes dans sa carrière d'acteur de cinéma.
Autre point majeur de Lawrence d'Arabie, et sans doute sa qualité la plus connue : la musique. Composée et dirigée par Maurice Jarre, comme souvent dans les films de David Lean, le thème du film fait partie des plus grands thèmes que le cinéma est jamais connu et est considérée par l'association American Film Institute comme le troisième meilleur thème de films américains.

Pour conclure, Lawrence d'Arabie est un grand film présentant un moment historique avec toute l'expertise de David Lean et de son équipe où le réalisme est ce qu'il y a de plus important. La musique, culte, est restée dans les annales ainsi que le film lui-même.
Cependant sa longueur, 3h42, peut faire peur. Cela est du principalement à l'action décrite, qui dure longtemps (on ne reconquit pas un pays en deux jours...) et au fait que le réalisateur prend le temps de planter le décor, notamment lors de la traversée du désert.
Je conseille donc ce film à tous ceux qui ont envie de voir un film culte qui en met plein la vue avec des décors somptueux, et qui sont assez courageux pour regarder un film assez long.

samedi 4 février 2012

Paperhouse

(Bernard Rose – 1988)

(Le trailer est en VO non sous-titré mais de toute manière, je ne vous conseille pas de le regarder...)

Ceci est un film qui me tient vraiment à cœur. Je l'ai vu il y a très longtemps et ai même cru pendant un long moment que ce n'était qu'un rêve. Après avoir découvert que non, ce n'était pas un rêve mais bien un film, j'ai du mettre tout aussi longtemps à trouver le titre de ce dernier pour pouvoir le visionner à nouveau. Le film étant peu connu, la tache fut rude, mais voilà, je sais désormais comment il s'appelle et j'ai pu ainsi le revoir pour en faire la critique ici présente.

Paperhouse fait parti des nombreuses adaptations du roman anglais de Catherine Storr, Marianne Dreams (inédit en France). La première adaptation fut une série télévisée pour les enfants de six épisodes en 1972 sortie uniquement en Grande-Bretagne intitulée Escape Into Night. Le roman fut aussi adapté en opéra écrit par l'auteur du livre elle-même et qui connu sa première représentation en 2004. Il fut ensuite réadapté en opéra par Moira Buffini, dramaturge anglais, en 2007. Paperhouse fut, quant à lui, réalisé en 1988 par l'anglais Bernard Rose et semble avoir prit plus de liberté par rapport au roman original que les autres adaptations.

Mais quelle est donc l'histoire de ce film si apprécié des anglais ? (Et seulement d'eux, malheureusement...)
L'intrigue part d'un principe assez simple: Anna, petite fille atteinte d'une maladie qui l'oblige à rester au lit, trompe son ennui en dessinant une maison. C'est alors qu'en dormant, elle rêve d'une maison qui ressemble étrangement à son dessin...

 La maison par laquelle tout commence...

Il est assez difficile de faire le synopsis de ce film tant l'histoire est progressif. Les choses évoluent au fur et à mesure que la jeune fille dessine, les nouveaux éléments apparaissant alors dans son rêve. Mais cela ne veut pas dire qu'elle contrôle tout...

C'est vraiment un film qui tient grâce à son ambiance. En cela, la musique composée par Hans Zimmer et Stanley Myers joue un rôle d'une importance capitale. Elle ne s'écoute pas vraiment en dehors du film, mais dedans, elle a une place majeure.
La mise en scène aussi est vraiment bien faite. La transition entre le rêve et la réalité est parfois même impressionnante et le rapport entre les deux de plus en plus exigu.
L'ambiance est aussi portée grâce à l'aspect progressif du film: le rêve finit en effet par tourner au cauchemar même si l'héroïne elle-même ne se sentait pas en sécurité depuis le début... Une angoisse constante s'instaure ainsi, ce qui nous permet de nous plonger davantage dans le film et de suivre les aventures des héros avec intérêt, mélangé à une anxiété grandissante.
Les acteurs aussi ne sont vraiment pas mauvais. Les deux acteurs principaux, Charlotte Burke et Elliott Spiers, n'ont pas joué de grand rôle après (et avant) ce film, l'une pour des raisons inconnues (du moins, je n'ai pas trouvé) et l'autre à cause d'une maladie mentale qui lui ôta la vie à l'âge de 20 ans (1994). Néanmoins, ils arrivent à nous faire croire en leur personnage et sont vraiment convaincants. Ben Cross (dont je ne révélerait pas le rôle pour garder la surprise) jouera aussi de façon magistrale dans ce film.


En conclusion, ce film est excellent. L'idée d'origine – une fille qui retrouve les éléments de son propre dessin dans ses rêves – est vraiment bonne et bien mise en scène, l'ambiance progressif et oppressante est appuyée par une musique qui la sublime et les acteurs maîtrise très bien leur jeu.
J'avoue avoir été très laconique dans ma critique, surtout au niveau de l'histoire, mais c'est parce que je pense que c'est le genre de film dont il ne faut rien savoir avant de commencer à le regarder (d'où la quasi absence de screenshot et ma répugnance à l'idée que vous regardiez le trailer, qui en montre beaucoup trop à mon goût...) même si c'est dur de le faire regarder sans rien dire...
Ce film est sans doute l'une des œuvres qui m'a le plus marquée alors il va sans dire que je le conseille à tous et que même je ne souhaite que le faire connaître à un maximum de gens.