dimanche 13 mai 2012

Hugo Cabret


(Martin Scorsese – 2011)


Hugo Cabret, adaptation du livre pour enfants L'invention de Hugo Cabret écrit par Brian Selznick et publié en France aux éditions Bayard Jeunesse, se déroule dans les années 1930 où le père horloger du jeune garçon éponyme au film est mort. Depuis, ce dernier vit caché dans les horloges de la gare Montparnasse qu'il règle pour le compte de son oncle ivrogne. Mais sa préoccupation est autre ; il ne garde en effet de son père qu'un automate défectueux, qu'il tente de réparer, comme son père avant lui...

Initialement, je me suis intéressée à ce film non pas pour son synopsis dont j'ignorais tout mais pour ses décors : lorsque j'avais vu la bande annonce, ce qui m'avait frappé, c'était cette ambiance rétro avec la multitude d'engrenages garnissant la mansarde où habite Hugo.


Sur ce point, il n'y a vraiment pas de quoi être déçu ; les décors sont détaillés et conservent à merveille l'image romanesque que nous avons de cette époque. La gare, car c'est là que l'histoire se concentre, elle-même semble vivante et animée, par ces décors somptueux mais aussi par ces personnages.
Ces derniers, notamment les secondaires, sont des concentrés de stéréotypes, mais ce n'est ici pas un mal : ils incarnent là encore l'image que l'on a des gares de ces années-là.

 Ces quatre personnages incarnent à eux seuls tout l'esprit de la gare Montparnasse des années d'après guerre.

Le réalisateur en profite même pour faire quelques clins d'oeil sur certains événements de cette époque, notamment un certain accident ferroviaire de 1895 :

 Avouez que la ressemblance est frappante...

Même si au début je ne mettais intéressée qu'à cela, le film n'est pas bon que pour son ambiance. Son histoire est elle aussi plutôt prenante. Bien que les personnages principaux sont eux aussi plutôt classiques, on se surprend à être entraîné dans leurs aventures et à encourager leur démarche. L'histoire prend de plus une tournure qui m'a surprise, m'attendant à un déroulement plus conventionnel.
Quant aux personnages, le héros, Quasimodo des temps modernes en moins laid, est assez attachant et les adjuvants sont réalistes bien que certains un peu superficiels. J'accorde cependant une mention spéciale au personnage incarné par Ben Kingsley qui est à la fois profond, humain et attachant.

Pour résumer, Hugo Cabret est un bon film, sans être exceptionnel. Martin Scorsese joue avec les ficelles des différents stéréotypes pour nous présenter une ambiance idyllique des années 1930 par ces décors et ces personnages secondaires. La trame même du film s'avère plutôt convenable, sans être extraordinaire non plus. Elle présente cependant une tournure qui m'a surprise mais pas déplue.
Les personnages principaux, sans être d'une originalité époustouflante, sont plutôt attachants et surtout humains, bien que certains d'entre eux sont assez lisses.
Je pense donc pouvoir conseiller ce film à tous ceux qui veulent passer un bon moment sans se prendre la tête et en se laissant transporter par la magie des années 1930.