jeudi 9 août 2012

Le cri de la chair

(José Bénazéraf – 1961)


Sorti en 1963, Le cri de la chair (ou L'éternité pour nous) est réalisé dans l'élan de la Nouvelle Vague. Ce courant cinématographique français de la fin des années 50 s'est donné pour objectif de révolutionner le cinéma, qui n'avait alors que peu d'ambition, adaptant simplement des romans à l'écran. Cela se traduit par les nouvelles méthodes de tournage (on préfère le tournage en plein air à celui du studio), les héros (souvent des jeunes hommes oisifs en quête d'indépendance sans réelle attache avec la société – ainsi que ses lois) et une nouvelle philosophie du cinéma qui n'a plus pour objectif de montrer la réalité telle qu'elle devrait être mais de représenter une réalité, en sachant qu'il ne s'agit que de celle d'un film.

Ainsi, le film de José Bénazéraf raconte l'histoire de Jean-Marc, pianiste raté qui se fait embaucher dans une boîte de la Côte, avec sa maîtresse Brigitte, une danseuse strip-teaseuse. Mais le propriétaire, Barnier, agonise depuis des mois, ce qui ne semble pas déplaire à sa femme, Maria...
Ce film est considéré comme un film érotique, même si, à mon humble avis, à part sa tendance à concentrer la caméra sur la poitrine des actrices, il n'est pas plus érotique qu'un autre film de nos jours...

Non, ce film est avant tout...complètement...hilarant ! En regardant le synopsis, on ne dirait vraiment pas et en effet, ce film n'est pas censé être une comédie, et n'a aucun but burlesque.
Cependant, il atteint tellement profondément les abysses de le nullité absolue qu'il en devient comique.
L'histoire est complètement tordue et funambulesque que ça en devient ridicule. Tout ces « c'est moi qui l'ai tué », « C'est toi qui l'as tué ? », « Cela ne peut être toi, puisque c'est moi qui l'ai tué », « Non, c'est moi qui l'ai tué » rend l'histoire complètement abracadabrante. De plus, les relations entre les personnages sont du même acabit, ce qui agrandit le maelström déjà présent.

Mais le mieux (ou le pire, je ne sais plus) dans tout cela, c'est la nullité des dialogues.
Juste pour pour vous donnez un exemple, il y a un dialogue (voir même plusieurs...), peu importe le contenu, où Jean-Marc et Brigitte discute. Bon, jusque là, c'est normal. Mais tout le dialogue consiste en Brigitte parle, Jean-Marc répète ce qu'elle dit avec un point d'interrogation à la fin. C'est complètement nul ! Mais c'est du comique de répétition par excellence !

Pour conclure et résumer, Le cri de la chair est un film qui est sensé être sérieux, mais l'histoire est tellement absurde, les personnages tellement niais, les dialogues tellement nulles qu'il en devient hilarant. C'est un chef-d’œuvre de la nullité ! Un vrai nanar !
Mais c'est vrai que cela reste difficile à conseiller ; ce film est tout de même complètement nul. D'un autre côté, on cherche tellement à voir que des films bons ou des chef-d’œuvres que cela fait du bien de voir un vrai nanar une fois de temps en temps.
Alors je le conseille vraiment à tout le monde. Parce qu'un nanar aussi drôle, on n'en trouve pas souvent, alors il vaut vraiment le coup-d’œil.

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