lundi 5 novembre 2012

Black Lagoon

(Madhouse – 2006)


Adapté du manga éponyme de Hiroe Rei, Black Lagoon commence par suivre Rock, jeune salarié d'une multinationale japonaise. Celui-ci va vite se faire enrôler dans une « simple entreprise », la compagnie Lagoon. Celle-ci, composée de Dutch, un afro-américain imposant mais raisonnable, Benny, un pro de l'informatique, et Reby, une china-américaine timbrée équipée de revolvers, n'est qu'une simple entreprise de livraison « à qui il peut arriver de ne pas respecter la loi de temps en temps... »

 Et ma foi, ça fait une belle équipe...

Black Lagoon est donc une histoire de mafieux, de fusillades dans une ville dépravée, Roanapura, à travers cette fameuse compagnie et ses missions. C'est un bon vieil anime avec de l'action, une bonne dose d'adrénaline et des personnages charismatiques.

Sans être d'une originalité absolue, les différents protagonistes sont plutôt attachants, bien que, au fil des saisons, ce sont plutôt Rock et Reby qui sont mit en avant, par rapport aux deux autres, notamment par leur relation très contrastée. D'ailleurs, alors que le charisme explosif de Reby reste constant, Rock reste d'autant plus intéressant par son côté de « personne normal » au milieu de toutes les crapules qu'il va devoir fréquenter – et donc d'observateur – mais aussi par sa propre évolution.

Rock ne va pas rester innocent bien longtemps...

Au-delà des quatre personnages principaux, d'autres adjuvants feront leur apparition et, très charismatiques pour la plupart sans être cependant véritablement attachants, prendront très largement le devant de la scène au fil des missions menées par Lagoon.

L'anime est alors découpé par ces missions en plusieurs épisodes, formant l'arc correspondant à la besogne en cours. Celles-ci peuvent différer grandement, bien que, dans l'ensemble, la première saison est beaucoup plus tournée action et fusillades purs et durs alors que la seconde et les cinq OAV sont bien plus sombres et traumatisants pour les protagonistes.

Ce contraste est d'ailleurs souligné à merveille par la musique. Bien que ce soit vraiment pas le type de musique que j'écouterais, il faut dire tout de même que les génériques de début et de fin illustrent les deux côtés de l'anime : alors que le premier est énergique et dynamique, le second est beaucoup plus posé et mélancolique. Du côté de la bande-son elle-même, cela dit, pas beaucoup de surprise, je m'en souviens même pas...
Quant à l'animation, sans être exceptionnelle, elle reste correcte et le dessin reprend plutôt bien le style de l'auteur du manga.

Je dirais que le gros bémol de l'anime est la fin de la série d'OAV, qui font office de troisième saison ; cette fin manque quelque peu de cohérence quant aux réactions des différents protagonistes et laisse un sacré bon d'inachevé.
Pour ce second point, le studio a en effet une bonne excuse, puisque le manga a été stoppé pendant un certain temps à ce moment de l'intrigue, mais le manque de cohérence reste gênant ; d'autant plus que un parti semble avoir été pris, puisque, alors que jusqu'à présent, l'anime me semble avoir suivi le manga, les dites réactions n'ont pas véritablement lieu dans la version papier. Je ne prône pas la version papier pour autant, qui coupe cet arc bien trop brusquement à mon goût...

En somme, Black Lagoon est un très bon anime qui commence en dose d'adrénaline à tout va mais qui évolue vers un approfondissement et assombrissement des intrigues, mais aussi des personnages eux-mêmes, qui évoluent. Cette évolution étant la bienvenue, je conseille cet anime à tous ceux qui veulent voir une très bonne œuvre, menée par des personnages (très) charismatiques et attachants pour certains dans un chaos de corruption qui s'intensifie, malgré un sacré goût d'inachevé...