vendredi 18 janvier 2013

Dragons


(Marie Desplechin – 2003)

Bien que Marie Desplechin soit plus particulièrement connue pour sa littérature jeunesse, elle s'essaye de temps en temps à un public plus âgé et Dragons est, à ma connaissance, sa deuxième tentative dans ce sens.

Sur l'île de Batz, en Bretagne, il y a un bon millier d'années, un dragon fut terrassé et poussé dans un long sommeil, en bas d'une de ses falaises... Retour au présent, un groupe de connaissances plutôt atypiques décident de séjourner quelques temps sur l'îlot, afin de profiter ensemble de leurs vacances. Mais ils ne savent pas ce qui les attendent...

Dragons est un livre qui a autant de qualités que de défauts.
Parlons d'abord des qualités. L'écriture est très fluide, sans être simpliste pour autant. L'auteur décrit plutôt bien les différentes situations et arrive parfaitement à rendre l'atmosphère quasiment oppressante et extraordinaire de l'île.

L’œuvre offre aussi un tableau de personnages assez originaux. Chaque personnalité est vraiment unique et chacun a ses attributions. Alors que Pascale a des visions prémonitoires, Mélanie est obsédée par les reliques liés à la mort, entre autres. Hélas, je trouve ici un revers de médaille ; les protagonistes ne sont pas attachants. Ils sont originaux par leur rôle et leur particularité, mais ils ne nous touchent pas, à l'exception peut-être d'un certain ectoplasme...

Et puisque l'on parle de tare, l'intrigue en est hélas une. Le début nous plonge dans une attente, puisque l'introduction commence par ce fameux combat contre l'immense monstre et s’enchaîne sur ces fameuses vacances sur les lieux du combat. Cependant, l'auteur prend beaucoup de temps à mettre son histoire en route. Certes, la mise en place de l'ambiance l'autorise, et comme celle-ci est bien menée, ce n'est pas un défaut majeur.

Non, le problème, c'est une fois l'intrigue lancée. Tout est confus. C'était apparemment l'effet recherché, puisque les personnages eux-mêmes n'y comprennent rien, mais ce n'est pas digeste. Si encore l'histoire se concluait, si encore le flou se démystifiait, si encore les éléments permettant ce procédé se présentaient, même pour laisser le lecteur décrypter lui-même l'oeuvre, mais non. Ce cafouillis demeure, laissant le lecteur à un sentiment d'abandon et à une billebaude à jamais irrésolue...

En conclusion, Dragons m'a déçue. Alors que l’œuvre est menée par une plume efficace et recherchée qui met en place une ambiance oppressante et des personnages intéressants bien que pas attachants, la forme est gâchée par le fond qui reste embrouillée jusqu'à la fin. Je ne peux donc pas vraiment vous le conseiller, mais si vous êtes tenté par le challenge d'y comprendre quoi que ce soit, je vous salue et vous demande de m'expliquer !