jeudi 28 février 2013

La fille de Ryan


(David Lean – 1970)

La fille de Ryan se déroule en 1916, dans un petit village isolé d'Irlande où Rosy, fille du propriétaire de la taverne du hameau, se marie avec son ancien maître d'école. La nuit de noces se révélant décevante, elle entame une relation passionnée avec le major anglais Randolph Doryan, héros traumatisé et estropié de la Première Guerre Mondiale qui fait toujours rage.
Mais plus que la Grande Guerre, c'est le contexte du mécontentement irlandais qui domine. En effet, en 1800, le parlement irlandais signe un Acte d'Union avec la Grande-Bretagne qui déplace les représentants du pays à Londres et qui soumet l'Irlande aux Britanniques. « L'occupant anglais » ne pourra cependant pas se reposer sur ses lauriers ; Irish Republican Brotherhood, fondé en 1858, est une organisation révolutionnaire républicaine qui fera tout pour chasser les Britanniques du sol irlandais. Ils prévoient notamment une révolte pour Pâques, l'insurrection de Pâques de 1916, qui devait commencer à Dublin et s'étendre dans tout le pays.

C'est donc dans ce contexte de préparations que se déroule ce film d'adultère. Et je dois admettre que ce film m'intéressait beaucoup pour ce cadre-là. De plus, les films de David Lean ne m'ayant pas encore déçue, j'avoue que je suis allée le voir avec une a priori plutôt positif.

Et en effet, la qualité cinématographique est là. Les décors sont très beaux et réalistes (le film a d'ailleurs été tourné en Irlande, donc on ne peut faire plus réaliste...), la mise en scène est bonne et la vie du village est plutôt bien retranscrite, notamment grâce à la position de tavernier de Ryan.
De plus, l'idée que le major Doryan soit traumatisé par le front est certes peu originale, mais bien transcrite : Cela ne prend en effet ni trop d'importance ni pas assez. Christopher Jones ne joue pas ici un pauvre soldat vaincu par son traumatisme mais un homme qui, malgré son traumatisme, continue de vivre de son mieux.

Néanmoins, ce film m'a tout de même déçue. Déjà, le contexte n'est pas si exploité que cela, ce qui fait que le film devient vraiment un simple film d'adultère avec ses stéréotypes et ses personnages spécifiques et classiques. Pas beaucoup de surprises se présentent le long du film et en plus, la longueur de l’œuvre, 3h10, est ici un défaut qui ajoute une langueur à ce sentiment d'ennui.

Au final, malgré la qualité cinématographique due à l'expertise de David Lean et un contexte intéressant, j'ai trouvé ce film ennuyeux. La fille de Ryan n'est cependant pas complètement mauvais mais tellement stéréotypé qu'il en devient tout simplement ennuyant, ce que la longueur accentue davantage.