(Martin Scorsese – 2011)
Hugo
Cabret, adaptation du livre pour enfants L'invention de Hugo
Cabret écrit par Brian Selznick et publié en France aux
éditions Bayard Jeunesse, se déroule dans les années 1930 où le
père horloger du jeune garçon éponyme au film est mort. Depuis, ce
dernier vit caché dans les horloges de la gare Montparnasse qu'il
règle pour le compte de son oncle ivrogne. Mais sa préoccupation
est autre ; il ne garde en effet de son père qu'un automate
défectueux, qu'il tente de réparer, comme son père avant lui...
Initialement,
je me suis intéressée à ce film non pas pour son synopsis dont
j'ignorais tout mais pour ses décors : lorsque j'avais vu la
bande annonce, ce qui m'avait frappé, c'était cette ambiance rétro
avec la multitude d'engrenages garnissant la mansarde où habite
Hugo.
Sur ce point,
il n'y a vraiment pas de quoi être déçu ; les décors sont
détaillés et conservent à merveille l'image romanesque que nous
avons de cette époque. La gare, car c'est là que l'histoire se
concentre, elle-même semble vivante et animée, par ces décors
somptueux mais aussi par ces personnages.
Ces derniers,
notamment les secondaires, sont des concentrés de stéréotypes,
mais ce n'est ici pas un mal : ils incarnent là encore l'image
que l'on a des gares de ces années-là.
Ces quatre personnages incarnent à eux seuls tout l'esprit de la
gare Montparnasse des années d'après guerre.
Le réalisateur
en profite même pour faire quelques clins d'oeil sur certains
événements de cette époque, notamment un certain accident
ferroviaire de 1895 :
Avouez que la ressemblance est frappante...
Même si au
début je ne mettais intéressée qu'à cela, le film n'est pas bon
que pour son ambiance. Son histoire est elle aussi plutôt prenante.
Bien que les personnages principaux sont eux aussi plutôt
classiques, on se surprend à être entraîné dans leurs aventures
et à encourager leur démarche. L'histoire prend de plus une
tournure qui m'a surprise, m'attendant à un déroulement plus
conventionnel.
Quant aux
personnages, le héros, Quasimodo des temps modernes en moins laid,
est assez attachant et les adjuvants sont réalistes bien que
certains un peu superficiels. J'accorde cependant une mention
spéciale au personnage incarné par Ben Kingsley qui est à la fois
profond, humain et attachant.
Pour
résumer, Hugo Cabret est un bon film, sans être
exceptionnel. Martin Scorsese joue avec les ficelles des différents
stéréotypes pour nous présenter une ambiance idyllique des années
1930 par ces décors et ces personnages secondaires. La trame même
du film s'avère plutôt convenable, sans être extraordinaire non
plus. Elle présente cependant une tournure qui m'a surprise mais pas
déplue.
Les personnages
principaux, sans être d'une originalité époustouflante, sont
plutôt attachants et surtout humains, bien que certains d'entre eux
sont assez lisses.
Je pense donc
pouvoir conseiller ce film à tous ceux qui veulent passer un bon
moment sans se prendre la tête et en se laissant transporter par la
magie des années 1930.