(David Lean –
1970)
La fille de
Ryan se déroule en 1916, dans un petit village isolé d'Irlande
où Rosy, fille du propriétaire de la taverne du hameau, se marie
avec son ancien maître d'école. La nuit de noces se révélant
décevante, elle entame une relation passionnée avec le major
anglais Randolph Doryan, héros traumatisé et estropié de la
Première Guerre Mondiale qui fait toujours rage.
Mais plus que
la Grande Guerre, c'est le contexte du mécontentement irlandais qui
domine. En effet, en 1800, le parlement irlandais signe un Acte
d'Union avec la Grande-Bretagne qui déplace les représentants du
pays à Londres et qui soumet l'Irlande aux Britanniques.
« L'occupant anglais » ne pourra cependant pas se reposer
sur ses lauriers ; Irish Republican Brotherhood, fondé en 1858,
est une organisation révolutionnaire républicaine qui fera tout
pour chasser les Britanniques du sol irlandais. Ils prévoient
notamment une révolte pour Pâques, l'insurrection de Pâques de
1916, qui devait commencer à Dublin et s'étendre dans tout le pays.
C'est donc dans
ce contexte de préparations que se déroule ce film d'adultère. Et
je dois admettre que ce film m'intéressait beaucoup pour ce
cadre-là. De plus, les films de David Lean ne m'ayant pas encore
déçue, j'avoue que je suis allée le voir avec une a priori
plutôt positif.
Et en effet, la
qualité cinématographique est là. Les décors sont très beaux et
réalistes (le film a d'ailleurs été tourné en Irlande, donc on ne
peut faire plus réaliste...), la mise en scène est bonne et la vie
du village est plutôt bien retranscrite, notamment grâce à la
position de tavernier de Ryan.
De plus, l'idée
que le major Doryan soit traumatisé par le front est certes peu
originale, mais bien transcrite : Cela ne prend en effet ni trop
d'importance ni pas assez. Christopher Jones ne joue pas ici un
pauvre soldat vaincu par son traumatisme mais un homme qui, malgré
son traumatisme, continue de vivre de son mieux.
Néanmoins, ce
film m'a tout de même déçue. Déjà, le contexte n'est pas si
exploité que cela, ce qui fait que le film devient vraiment un
simple film d'adultère avec ses stéréotypes et ses personnages
spécifiques et classiques. Pas beaucoup de surprises se présentent
le long du film et en plus, la longueur de l’œuvre, 3h10, est ici
un défaut qui ajoute une langueur à ce sentiment d'ennui.
Au final,
malgré la qualité cinématographique due à l'expertise de David
Lean et un contexte intéressant, j'ai trouvé ce film ennuyeux. La
fille de Ryan n'est cependant pas complètement mauvais mais
tellement stéréotypé qu'il en devient tout simplement ennuyant, ce
que la longueur accentue davantage.