(MORI Kaoru –
Publié en France dès 2007 par les éditions Kurokawa)
Emma
place son intrigue à la fin du XIXe siècle. Alors que William Jones
décide de rendre visite à son ancienne institutrice, Madame
Stownar, il rencontre Emma, la domestique de la maison, dont il n'est
pas indifférent...
Publié en dix
tomes, ce manga conte donc l'histoire de cet amour interdit entre un
gentilhomme et une domestique à l'ère victorienne.
L'histoire, qui
suit les lignes les plus classiques qu'il soit, n'est pas vraiment ce
qui donne la qualité de ce manga. Évidemment, elle contente tous
ceux qui ne cherchent pas plus qu'une simple romance dramatique.
Non, le
véritable intérêt de Emma est ses personnages. Cet œuvre
foisonne de personnages secondaires et finalement, plus que les
personnages principaux, ce sont eux qui sont vraiment intéressants
et attachants. L'auteur, elle-même, s'en est rendu compte, et, alors
que l'histoire principale se termine en sept volumes, elle a décidé
de reprendre la série pour conter le devenir ou le passé des
différents adjuvants en trois tomes. Bien sûr, on ne les rencontre
qu'à travers les personnages principaux, qui évoluent eux aussi au
fil de leurs rencontres.
C'est ainsi la
vie, la personnalité, les problèmes des protagonistes qui reflètent
l'ère victorienne illustrée dans ce manga. Plus que la romance,
c'est le quotidien et l'ambiance qui s'en dégage qui rendent l’œuvre
attrayante. Mori Kaoru s'est d'ailleurs très bien documentée sur
l'époque, allant même jusqu'à chercher exactement les objets
existants durant cette ère, l'architecture, les mœurs pratiquées,
les événements aillant eu lieu ; son histoire y gagne ainsi en
profondeur et en réalisme.
Je mets au défi un seul connaisseur de trouver un objet qui
n'existait pas à l'époque...
Le dessin de
l'auteur est d'ailleurs très appliqué et propre – malgré le fait
que ce soit le premier manga de l'auteur – ce qui accentue
l'ambiance posée du manga. D'ailleurs, même si l'intrigue en
elle-même est très classique, la narration est vraiment réussie,
choisissant d'accentuer davantage le lyrisme que l'action ; le
sous-entendu plutôt que la démonstration.
En somme,
Emma est un très bon manga romantique. Il décrit à
merveille l'Angleterre de l'époque victorienne à travers des
personnages, surtout secondaires, attachants, un dessin fluide et une recherche
excellemment bien documentée tout cela englobé dans une ambiance
posée, à l'image de l'héroïne.
C'est donc un
manga que je conseille à tous ceux qui veulent visiter cette époque
anglaise qui fascine autant les japonais que les européens à
travers la vie quotidienne des deux classes et une romance qui les entremêle, certes classique, mais très bien contée.