(José
Bénazéraf – 1961)
Sorti en 1963, Le cri
de la chair (ou L'éternité pour nous) est réalisé dans
l'élan de la Nouvelle Vague. Ce courant cinématographique français
de la fin des années 50 s'est donné pour objectif de révolutionner
le cinéma, qui n'avait alors que peu d'ambition, adaptant simplement
des romans à l'écran. Cela se traduit par les nouvelles méthodes
de tournage (on préfère le tournage en plein air à celui du
studio), les héros (souvent des jeunes hommes oisifs en quête
d'indépendance sans réelle attache avec la société – ainsi que
ses lois) et une nouvelle philosophie du cinéma qui n'a plus pour
objectif de montrer la réalité telle qu'elle devrait être mais de
représenter une réalité, en sachant qu'il ne s'agit que de celle
d'un film.
Ainsi, le film de José
Bénazéraf raconte l'histoire de Jean-Marc, pianiste raté qui se
fait embaucher dans une boîte de la Côte, avec sa maîtresse
Brigitte, une danseuse strip-teaseuse. Mais le propriétaire,
Barnier, agonise depuis des mois, ce qui ne semble pas déplaire à
sa femme, Maria...
Ce film est considéré
comme un film érotique, même si, à mon humble avis, à part sa
tendance à concentrer la caméra sur la poitrine des actrices, il
n'est pas plus érotique qu'un autre film de nos jours...
Non, ce film est avant
tout...complètement...hilarant ! En regardant le synopsis, on
ne dirait vraiment pas et en effet, ce film n'est pas censé être
une comédie, et n'a aucun but burlesque.
Cependant, il atteint
tellement profondément les abysses de le nullité absolue qu'il en
devient comique.
L'histoire est
complètement tordue et funambulesque que ça en devient ridicule.
Tout ces « c'est moi qui l'ai tué », « C'est toi
qui l'as tué ? », « Cela ne peut être toi, puisque
c'est moi qui l'ai tué », « Non, c'est moi qui l'ai
tué » rend l'histoire complètement abracadabrante. De plus,
les relations entre les personnages sont du même acabit, ce qui
agrandit le maelström déjà présent.
Mais le mieux (ou le pire,
je ne sais plus) dans tout cela, c'est la nullité des dialogues.
Juste pour pour vous
donnez un exemple, il y a un dialogue (voir même plusieurs...), peu
importe le contenu, où Jean-Marc et Brigitte discute. Bon, jusque
là, c'est normal. Mais tout le dialogue consiste en Brigitte parle,
Jean-Marc répète ce qu'elle dit avec un point d'interrogation à la
fin. C'est complètement nul ! Mais c'est du comique de
répétition par excellence !
Pour conclure et
résumer, Le cri de la chair est un film qui est sensé
être sérieux, mais l'histoire est tellement absurde, les
personnages tellement niais, les dialogues tellement nulles qu'il en
devient hilarant. C'est un chef-d’œuvre de la nullité ! Un
vrai nanar !
Mais c'est vrai que cela
reste difficile à conseiller ; ce film est tout de même
complètement nul. D'un autre côté, on cherche tellement à voir
que des films bons ou des chef-d’œuvres que cela fait du bien de
voir un vrai nanar une fois de temps en temps.
Alors je le conseille
vraiment à tout le monde. Parce qu'un nanar aussi drôle, on n'en
trouve pas souvent, alors il vaut vraiment le coup-d’œil.
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