Après maints débats
intérieurs, j'ai décidé de commencer à faire des critiques sur
les visual novel. En effet, même si le genre est quasiment
inconnu en France, il existe quelques perles qui méritent d'être
commentées et j'y consacre suffisamment de temps pour me considérer
comme une lectrice de ce type de « jeu ».
Néanmoins, le genre est
complètement étranger au public francophone (à deux exceptions
officielles près, à ma connaissance) et mérite donc
éclaircissement, d'où cette news, qui fera davantage office
d'explication d'un genre que de critique. (Pour ceux qui savent déjà
ce qu'est un visual novel, le jeu va être d'essayer de savoir
d'où vient chaque image ; les réponses seront à la fin.)
Déjà, la question se
pose : qu'est-ce qu'un visual novel ?
Comme son nom l'indique,
un visual novel (« roman visuel » pour les
anglophobes) est un roman. Il n'est cependant que sur ordinateur (ou
sur console) et, profitant de sa condition numérique, possède aussi
une ambiance graphique et sonore.
Pour simplifier, un VN est donc un roman avec des images et de la musique. Cependant, il
possède d'autres caractéristiques qui le rapproche d'avantage du
jeu vidéo, ce que de nombreuses personnes pensent qu'il est.
Il existe
plusieurs interfaces de visual novel, qui traduisent généralement
les différents degrés d'implication du lecteur. Plus le texte prend
de place sur la page, moins le lecteur a de choix à faire.
Car, en effet, la plupart
des VN sont interactifs ; selon les choix faits par le lecteur,
différents événements prendront place et différentes fins
s’offriront à lui. En cela, le VN s'approche d'un roman de la
série « les livres dont vous êtes le héros », étant
très souvent écrit à la première personne.
Certains vont même plus
loin dans l'interaction et s'approche là plus du jeu d'aventure.
Il faut
ici examiner la scène afin de résoudre le crime ; bonne
chance...
Cette
interaction peut être prise à la fois comme un avantage et un
défaut : même si cela rend le lecteur plus impliqué dans
l'histoire, toutes les fins sont généralement aussi intéressantes
les unes que les autres et donc nous poussent à tout essayer, ce qui
peut s'avérer très long pour certaines œuvres...
Bien
sûr, certaines fins sont privilégiées ; on parle bien de
« good end » (bonne fin), « bad end » ou
« wrong end » (mauvaise fin) et de « true end »
(vraie fin) : cependant, même ce qu'on considère comme une
« wrong end » a son intérêt, dans le sens qu'elle peut
apporter des éléments supplémentaires à l'univers, à la
psychologie des personnages voir même à l'intrigue.
La
plupart des visual novel fonctionne aussi avec le principe de
routes ; c'est notamment le cas lorsque l'histoire a une portée
romantique. Les choix du lecteur décident ainsi avec qui le héros
va avoir une relation romantique, lorsqu'il y a plusieurs héroïnes.
Il
faut tout de même préciser qu'il existe des VN qui ne sont pas
interactifs, que les puristes appellent des kinetic novel,
même si ce n'est certainement pas la majorité.
Autre
point qui rend le genre assez élitiste ; pratiquement tous les
visual novel sont issus du pays du Soleil Levant et ne sont
jamais sortis dans la langue de Molière, à l'exception du Sanglot
des cigales (Higurashi no Naku Koro Ni) – qui est un
must du genre – et de Anamnesis, le seul VN francophone à
ce jour, fait par des fans, pour des fans.
Ainsi,
pour aborder ce type de romans, il faut soit parler japonais, soit
parler anglais car de nombreuses traductions amateurs existent. Je
tiens d'ailleurs à préciser que la grande majorité des futurs
critiques de VN que je ferais seront, sauf précision, à partir de
la version traduite par des amateurs – dite « patchée »,
pour ceux pour qui cet univers est complètement inconnu –
c'est-à-dire, en anglais.
Dernier
point à aborder sur le genre et si j'ai oublié certaines
caractéristiques, cela viendra au fur et à mesure des critiques, la
plupart des VN, mais pas la totalité, sont des eroge, un
« jeu » à contenu érotique, sans que cela tourne à la
pornographie pour autant. Il est donc normalement conseillé qu'en
dessous de 18 ans, vous ne les lisiez pas.
De
même, certains peuvent décrire des situations assez déplaisantes
et certains choix moraux peuvent blesser la sensibilité des plus
fragiles. Ce n'est bien sûr pas le cas de tous, mais je pense
pouvoir affirmer sans trop me tromper que la grande majorité des
visual novel ont soit un contenu érotique, soit des choix
moraux controversés ou des situations à caractère violent, voir
même les deux. Mais il y a bien sûr des exceptions (Non, non, je ne
pense pas du tout à Clannad, enfin, voyons...) et les versions
console des titres sont généralement censurées.
Pour
résumer, un visual novel est un genre de roman
généralement interactif qui ajoute une dimension visuelle et
musicale au texte et qui peut comporter plusieurs visions et fins
d'une même histoire. Le genre reste cependant assez élitiste,
n'étant pas vraiment sorti officiellement en dehors de l'Archipel et
n'étant pratiquement disponible qu'en anglais ou en japonais. Pour
optimiser cette isolation que peut avoir ce genre, la plupart des VN
ne sont pas autorisées par nos normes pour un public mineur,
comportant souvent un caractère érotique ou/et violent, que cette
violence soit morale ou physique (pour les protagonistes).
Et
pour ceux qui ont essayé de deviner les visual novel des
images, voici les réponses, dans l'ordre d'apparition, de gauche à
droite et de haut en bas :
Kara no
Shoujo
Saya no Uta
Swan Song
Sharin no
Kuni – Himawari no Shoujo
De
nouveau Kara no Shoujo
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