(NitroPlus –
2003)
Attention :
Cette œuvre est fortement déconseillée aux mineurs. Elle
présente un contenu érotique prononcé, mais aussi un caractère
violent et très controversé.
Saya no Uta
(Le chant de Saya) est un visual novel
et eroge (pour les
nouveaux, je renvoie à ma présentation du genre) développé par
Nitroplus. Bien qu'inédit jusqu'à peu hors des terres nippones, ne
permettant aux anglophones de ne connaître l’œuvre qu'à partir
d'une traduction amateur, JAST USA a sorti très récemment (le 6
mai dernier) une version officielle aux États-Unis. Quant aux
français, une traduction amateur proposée par Nnuuu Production est disponible. Je ne peux cependant pas juger moi-même de la
qualité de cette traduction, ayant lu cette œuvre grâce à la
traduction anglaise amateur.
Cependant, sa grande
diffusion prouve de sa popularité, alors parlons de l’œuvre
elle-même !
Sakisaka Fuminori est un
étudiant en médecine banal. Il est cependant rescapé d'un accident
qui emporta ses parents. Lui-même n'en sort pas indemne,
contrairement à ce que croit ses médecins : Sa perception du
monde est complètement dérangée. Au lieu d'une simple cafétéria
d'université, Fuminori perçoit un monde grotesque d'entrailles et
de viscères ; ces amis lui semblent monstrueux, que ce soit à
voir, à entendre, et même à sentir. La nourriture aussi lui est
immonde.
Dans cette univers atroce
qui est désormais le sien, Fuminori ne connaît la paix qu'avec
Saya, une étrange jeune fille qu'il voit comme telle...
Lorsqu'un
univers bascule...
Saya no Uta
tire sa plus grande force de son ambiance. La vision du monde du
héros rend le titre dérangeant voir même cauchemardesque. Bien
sûr, qui dit ambiance dit musique. En cela, ce visual
novel s'en sort brillamment. Cependant, à
part quelques exceptions, ces musiques ne s'écoutent pas vraiment en
dehors de la lecture, tant l'ambiance qu'elles dégagent est ancrée
dans l’œuvre.
L'ambiance fait aussi
tenir tout le scénario. Assez basique en soi, l'histoire reste très
entraînante. Cependant, cette œuvre n'est, comme cela a déjà été
mentionné, PAS tout
public. L'ambiance va en s'horrifiant de plus en plus jusqu'à des
extrêmes qui peuvent en heurter beaucoup, et pas que les plus
sensibles.
Quand à la durée, ce
visual novel n’excède
sans doute pas la dizaine d'heures, même pour les plus lents. Le
titre offre trois fins différentes, définies par deux choix :
Il est donc assez rapide de tout voir. Je vous conseille cependant de
déterminer les choix véritablement comme VOUS le sentez, notamment
lors de la deuxième branche ; la première fin que vous verrez,
quelle qu'elle soit, vous paraîtra toujours mieux que l'autre. Ne
vous dites pas : « Je vais faire ça avant ; je garde
le meilleur en dernier »...
La petite faiblesse de
l’œuvre se trouve sans doute dans ses personnages. Pas très
nombreux, ces derniers ne sont pas particulièrement profonds. Leur
personnalité reste assez superficielle voir même, pour certains,
plutôt stéréotypée. Le héros ne fait pas exception, bien que les
choix du lecteur influence évidemment ses actions.
Saya doit être la
personnalité la plus recherchée du titre bien que finalement, plus
que sa personnalité, c'est le personnage qui s'avère intéressant,
voir même cruellement attachant.
Cependant, je ne dirais
pas que c'est un défaut conséquent : Saya
no Uta est écrit tel un roman fantastique ;
ce n'est pas tant les personnages qui comptent, mais bien la
situation qu'ils expérimentent. En parlant de l'écriture, celle-ci,
sans être exceptionnelle, reste efficace et fluide.
Pour résumer,
Saya no Uta est un
très bon visual novel,
notamment par son ambiance et ses musiques cauchemardesques et
dérangeantes. Bien que l'ambiance du titre soit exceptionnelle, le
petit bémol de l’œuvre serait sans doute les personnages un peu
trop classiques, même si le genre le permet, puisque le fantastique
n'est pas connu pour avoir des personnages recherchés.
Je conseille donc cette
œuvre à tous ceux qui se sentent prêts ; car malgré la
qualité du titre, son contenu controversé se doit d'en décourager
certains...