samedi 9 mai 2020

Saison du printemps 2020 - débrousaillages

(Petit aperçu des animes de la saison de printemps 2020. Un peu tardif, mais il est là !)

Hachi-nan tte, Sore wa Nai deshou

On suit un japonais réincarné en petit garçon, le huitième fils d’une famille de nobles pauvre et qui n’a pas les moyens de s’occuper de tous ses enfants. Cependant, il s’avère qu’il a un talent pour la magie, ce qui va lui permettre de ne pas vivre aux crochets de sa famille bien longtemps pour partir à l’aventure. Un bon vieux isekai. Celui-ci à deux particularités : je ne l’ai pas lu en manga (donc suivre l’anime me convient) et l’opening est cool ! Il contraste complètement avec l’ambiance très tranquille d’un isekai pépère (alors que Hachi-nan, lui, ne contraste pas du tout avec ce type d’ambiance), ce qui m’a complètement intrigué sur le coup ! Sinon, l’anime n’est pas extraordinaire mais reste sympathique : comme tous les isekai, on voit où ça va aller : un personnage très fort qui veut vivre paisiblement et qui va s’entourer de gens (majoritairement des filles). L’intérêt de ce genre a toutefois toujours été la construction vers ce “but” donc à voir comment Hachi-nan va présenter ça. Une chose est sûre, l’anime prend son temps : deux épisodes entiers sont l’enfance alors que, d’après l’opening, ce n’est clairement pas à cette période de sa vie que se situe l’action. On verra ce que ça donnera. Un anime reposant à regarder, comme le veut son genre.
(Critique après visionnage de l’épisode 2)

Kakushigoto

L’histoire d’un père mangaka qui veut cacher son métier à sa petite fille à cause du contenu tendancieux de ces oeuvres. Le manga m’avait tapé dans l’oeil depuis un moment, car j’aimais beaucoup ses couvertures très épurées et ouvertes sur le ciel, sans jamais avoir sauté le pas de le lire pour autant. Son adaptation anime a donc été un bon moyen de m’y mettre… Et bien quelle n’a pas été ma surprise de voir et reconnaître la patte de l’auteur de Sayonara Zetsubou Sensei ! Tout y est : l’humour absurde et en même tant très observateur sur ce qu’il commente, les situations réalistes et abracadabrantes dans la réactions des personnages… même le doubleur du héros est le même ! Cette fois-ci, l’auteur s’intéresse plutôt à son propre milieu : les mangaka. La petite fille “épargnée” par la connaissance du travail de son père a pour l’instant pas de moment particulièrement marquant mais l’anime joue sur une double temporalité qui peut la rendre intéressante : l’époque de son enfance, où elle ignorait tout et celle de son adolescence où elle découvre le secret de son père. À voir comment tout cela va se développer. Un vrai petit plaisir à regarder en tout cas !
(Critique après visionnage de l’épisode 2)

Tower of Gods


Alors lui, je surveillais le manga depuis un moment ! Je lisais assez peu de webcomics coréens mais quand j’ai voulu m’y mettre Tower of Gods était celui qui semblait être le mieux cotés. Et je l’aurais sans doute commencé, si ses neuf cents et quelques chapitres ne me décourageaient pas à chaque tentative… Donc quand j’ai vu que l’adaptation anime était prévue, je me suis dit que ce serait la meilleure façon pour moi de m’y mettre !
Tower of Gods parle donc d’une compétition : il s’agit de passer moult épreuves pour gravir la Tour, pour accéder à son sommet et voir son voeu réalisé. On y suit Bam, qui n’a jamais connu que deux choses : une cave obscure et une jeune fille, Rachel, qui est la lumière de sa vie. Ainsi, lorsque Rachel part pour se hisser en haut de la Tour, Bam entreprend de la suivre, en y entrant lui aussi, participant ainsi aux épreuves à sa recherche.
C’est ce que j’appelle un anime tournoi. Tout est basé sur une énorme compétition aux règles plus ou moins strictes qui permet de mettre en scène moult personnages aux backgrounds très divers. En soi, c’est une facilité d’écriture, mais Tower of Gods semble avoir basé son univers entier là-dessus, tout le monde n’ayant toujours vécu que dans la Tour, donc il va lui falloir un peu de cohérence d’écriture malgré tout. Je ne saurais dire ce qui me gêne vraiment : les personnages sont pour l’instant un peu plats, certes, mais ne sont pas inintéressants (surtout ceux qui ne sont pas le héros, qui n’est qu’une coquille vide). L’animation est pas géniale, mais reste correcte, les couleurs sont très “plates” mais sans doute le sont-elles pour traduire la coloration du webcomic. L’artificialité et le flou de l’histoire, peut-être, ne sont pas à mon goût ? En tout cas, je ne suis pas emballée pour l’instant. Pas au point de l’abandonner, néanmoins, mais ce n’est pas l’enthousiasme qui m’anime à le regarder...

Bungo to Alchemist - Shinpan no Haguruma

Un anime d’équipe de beaux gosses qui résout des trucs. Je n’ai pas vraiment l’habitude de regarder ne serait-ce que le premier épisode de ce type d’anime, mais il n’y avait rien d’autre de disponible que je l’ai vu… Il s’agit donc d’écrivains japonais qui protègent les histoires de leurs pairs (ou les leurs) de “Taints” qui viennent modifier leur fin. Le tout, bien sûr, avec bons sentiments et armes à la main. Le concept m’a fait doucement rigolé car j’avais justement repris ma lecture de fanfiction diverses pile avant de commencer… donc j’avoue que ça tombait bien. Sinon, c’est un anime qui m’a l’air assez fade. Si le côté “exploration des classiques de littérature” peut être intéressant, le format n’est pas des plus passionnants (Aoi Bungaku reste le meilleur anime à ce jour pour cette exploration). Cette espèce de chasse aux démons dans les histoires avec des personnages somme toute peu intéressants car lissés selon les standards des ikemen ne m’emballe pas, en tout cas.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Listeners

Nous sommes dans un monde où des formes de vie, les Earless, peuvent attaquer les humains à tout moment. Les seuls à pouvoir les combattre, les Prayers, le font grâce à un équipement qui se transforment en robots géants lorsqu’ils s’y branchent. Mais les Prayers peuvent aussi être source de calamités, selon certains… Ce n’est pas le cas de Echo, un jeune garçon récupérateur de déchets dans son bidonville natal et fan  inconditionnel des Prayers. Il rencontre un jour dans la décharge une mystérieuse jeune fille amnésique, qu’il nommera Mu, et qui s’avère être une Prayer. Ils partiront ainsi ensemble à la recherche du passé de Mu et à la découverte du monde des Prayers.
C’est un anime de mecha original que je trouve… très brouillon. L’univers est basé sur le concept de la musique : les adverses sont des “sans-oreilles”, les équipements sur lesquelles se brancher son des ampli et les méchas ont des enceintes. La musique en elle-même n’existent cependant pas, et c’est sans doute un truc qui va être déterminant par la suite. Si le concept de base est esthétiquement fort, pour l’instant, l’histoire est très confuse : les différents antagonistes rencontrés antagonisent sans raison, la perception des Prayers par les gens est contradictoire, les volte-faces des relations entre les personnages sont trop rapides… tout est très flou. Pour l’instant, je suis juste terriblement confuse par cette anime. Je pense qu’il n’est pas très bien écrit, mais il y a peut-être des révélations futures qui permettront de débrousailler tout ça ? J’ignore encore si j’aurais le courage d’aller jusque-là pour le savoir, mais je tenterai...
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Yesterday wo Utatte

Sacré coup de nostalgie pour moi, celui-là ! J’avais dévoré tous les mangas de Kei Toume à une époque et Yesterday wo Utatte, bien qu’il ne soit pas mon préféré de l’auteure, était… le plus long disponible. Vu que ça doit faire dix ans que j’ai lu le manga (et je ne suis même pas sûre que la fin était dispo à l’époque), j’avoue ne pas me souvenir de grand chose si ce n’est cette mélancolie latente à toutes les oeuvres de l’auteure, bien que considérablement amoindrie par rapport à un Hitsuji no Uta ou un Kurogane. C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’ai voulu regardé cette adaptation, ne serait-ce que pour voir comment ils ont pu adapter le coup de crayon si crayonné de la mangaka.
 Yesterday wo Utatte se concentre donc sur Rikuo Uozumi, jeune homme fraîchement diplômé mais sans repère ni passion auxquels s’accrocher pour se motiver suffisamment pour trouver un “vrai” travail, se contentant de son petit boulot d’étudiant pour vivre. L’histoire tournera ainsi autour de ses relations avec Shinako Morinome, une ancienne camarade de fac devenue enseignante et pour laquelle il porte des sentiments amoureux et une jeune fille, Haru Nonaka, aussi excentrique qu’énergique qui semble être tombée amoureuse de lui il y a cinq ans, à son insu, Rikuo la reconnaissant à peine. C’est donc un pur drama de triangle amoureux où tout l’intérêt repose sur la force des personnages. Sans être palpitante, c’est donc une histoire qui se suit bien. Les personnages sont tangibles et le côté “paumé” de cette troupe est assez intéressant.
Au niveau de l’adaptation, comme prévu, ils ont un peu lissé le trait. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était le rythme, l’anime étant prévu pour 12 épisodes et le manga faisant 11 tomes. Je ne m’en souviens toutefois pas assez pour juger. Je n’ai toutefois pas l’impression qu’ils se pressent (ils doivent sauter des trucs, par contre. Il y a eu des révélation dès l’épisode 2 qui m’ont semblait être beaucoup plus tard…).
Bref, ça se suit. Ce n’est pas l’anime le plus passionnant de la saison, mais ce n’est pas déplaisant à regarder non plus. Si la saison était chargée, je ne le continuerai sans doute pas mais si non, pourquoi pas.
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Appare-Ranman!!

Situé à la fin du XIXe siècle, l’anime suit Appare, inventeur japonais de génie méprisé par son village, qui part pour l’Amérique à bord d’un bateau de son invention. Il embarque malencontreusement Kosame, un samouraï qui, lui, ne désire qu’une chose : rentrer chez lui. Pour gagner les fonds nécessaires au billet retour et pour donner la possibilité à Appare de faire montre de ses talents, ils décident de participer à une course trans-amérique en construisant eux-même leur propre véhicule.
À partir de ce pitch plutôt original, on découvre un anime assez intéressant. Pour l’instant, la course n’a pas commencée donc je dirais qu’il sait prendre son temps pour mettre l’univers et les protagonistes en place. Les deux héros ont une relation un peu étrange mais pas si déséquilibrée qu’elle pourrait en avoir l’air (Appare paraît très indépendant et a tendance à ne pas trop écouter Kosame). La galerie des personnages est sur ce quoi se base l’anime pour l’instant et même si elle n’est pas des plus originales, elle est haut en couleur et intéressante. Le setting de deux Japonais aux États-Unis est assez inhabituel dans la production japonaise, plus habituée à ne pas trop dépayser ses héros, donc j’avoue rester intriguée. Surtout que la course, d’après l’opening, semble pouvoir lancer l’anime dans un western assez décalé qui me semble bien fascinant. Un anime que je suis avec plaisir, donc, bien que rien de transcendant pour l’instant.
(critique après visionnage de l’épisode 3)

Kitsutsuki Tanteidokoro

Un anime de détective à l’ère Taisho. La narration est scindée entre deux époques, le héros âgé qui se remémore la “belle époque” et le passé où les aventures ont lieu. Le détective et l’ami du héros, un poète talentueux qui se décide à devenir détective pour payer son loyer. Le duo fonctionne tel un Sherlock parfait et un Watson observateur, avec l’amitié qui les lie. La première enquête tourne autour d’un meurtre dans une maison close et je dois admettre avoir trouver les raisonnements totalement abracadabrants. Les personnages, par contre, sont plutôt sympathiques, sans être particulièrement originaux ni profonds, notamment l’inspecteur borné et très expressif (j’ai cru voir que son animation était plus fluide que les autres). Il y a un côté “sous-sherlock” et “sous-Gyakusei saiban Dai” à tout ça qui me donne certes envie de jouer au jeu mais pas forcément envie de continuer à regarder l’anime. Le gros plus, par contre, c’est l’opening, que j’ai vraiment bien aimé, avec son petit côté swing.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Fugou Keiji Balance - UNLIMITED
Un anime de police à notre période, cette fois-ci. On suit deux personnages : Haru Kato, un policier au grand coeur qui se voit reléguer à la division des crimes modernes suite à une bavure à la première division. Le second est Daisuke Kanbe, un milliardaire qui décide de s’affecter à la division des crimes modernes et résout ses affaires de manière non conventionnelle, souvent par la force de ses liasses de billets. Les deux personnages ont une vision diamétralement opposée du monde et s'opposent au cours de leur collaboration. 
Ce genre d’anime tient par son duo, habituellement, et je dois admettre que celui-ci ne fait pas de belles étincelles pour l’instant. Kato fait un peu “grande gueule” (parce qu’il a beau râler, c’est Kanbe qui résout les affaires, pour l’instant) et Kanbe est trop suffisant et ne s’explique jamais, ce qui peut rendre le personnage assez hermétique. Au final, ce qui me fait continuer, c’est plutôt l’aspect “grand spectacle” que peut avoir la série. Car oui, Kanbe ne fait pas semblant de résoudre ses affaires de façon “non conventionnelle” : cela permet des scènes d’action assez abracadabrantes et over-the-top. Un peu comme un cliché de Michael Bay en anime, en somme. Ainsi, rien de sensationnel si ce n’est un petit plaisir coupable et un vague intérêt sur l’évolution des relations entre les deux pro(an)tagonistes.
(critique après visionnage de l’épisode 2)
BNA - Brand New Animal
Le dernier anime du studio Trigger et bon dieu qu’il fait du bien dans cette saison quelque peu morne ! Sans trop m’étaler car je vais certainement en faire une critique plus complète plus tard, il met en place un monde ou les humains et les “beastmen” vivent dans un seul monde mais ne sont pas en harmonie. La ségrégation est forte et les “beastmen” ont fondé leur paradis, Animacity, hors du regard des hommes, pour vivre en paix. On y suit Michiru, une jeune lycéenne devenue mystérieusement une “beastman” qui va se réfugier à Animacity et y faire son trou, tout en continuant à chercher un remède à sa subite transformation. L’anime sait bien mettre en place son univers, les personnages sont cools, l’animation est, comme d’habitude avec le studio, aux petits oignons et hyper dynamique…C’est vraiment l’anime de la saison !
(critique après visionnage de l’épisode 7)

Bilan

 Ceux que je vais suivre avec attention :
  • BNA - Brand New Animal
  • Kakushigoto
  • Appare-Ranman!!
Ceux que je vais regarder pour voir si ça tient la route :
  • Hachi-nan tte, Sore wa Nai deshou
  • Tower of Gods
  • Listeners
  • Yesterday wo Utatte
  • Fugou Keiji Balance - UNLIMITED
Ce que je ne continue pas :
  • Kitsutsuki Tanteidokoro
  • Bungo to Alchemist - Shinpan no Haguruma
Ce n'est pas la saison la plus riche de l'année... J'ai vraiment l'impression que pas grand-chose n'est très motivant dans cette saison, malheureusement. Je retrouve avec grand plaisir Trigger avec BNA et l'humour de Kouji Kumeta avec Kakushigoto mais ce sont plus des doudous qui ont fait leurs preuves par le passé avec d'autres oeuvres que de vraies découvertes. Appare-Ranman!! est l'originalité qui a l'air la plus intéressante pour l'instant, mais il n'est pour l'heure pas mémorable. Je note tout de même quelques openings cools, comme ceux de Kitsutsuki Tanteidokoro ou de Hachi-nan tte, ce qui est toujours à prendre.

dimanche 19 janvier 2020

Animes de l'hiver 2020 - premières impressions

Un petit tour d'horizon des animes de cet hiver 2020, après visionnage des premiers épisodes.

ID Invaded


Hyper intéressant. Le concept est fort et intriguant : il s’agit d’explorer les puits d’inconscience formés par les pulsions meurtrières laissés par les tueurs en série pour les traquer. Il propose à la fois un rythme assez haletant et posé, des images frappantes avec des concepts originaux (le monde fragmenté à reconstituer pour un mystère, c’est simple mais brillamment efficace). Les personnages sont pour l’instant assez figuratifs même si on se doute qu’ils ont tous un truc à cacher. Le méchant, John Walker, avec son visage brouillé dans l’inconscient des meurtriers a un design de fou et marque bien.
L’anime commence donc par enthousiasmer son audience avec le facteur choque. A voir comment il tient dans la durée, mais il est en tout cas très intriguant avec un concept qui semble passionnant d’explorer. 
(critique après visionnage de l’épisode 2)


Eizouken ni wa Te wo Dasu na!

 J’ai abordé cet anime avec un a priori assez sévère. L’affiche m’attirait grandement. Je la trouve hyper dynamique, très foisonnante : elle a l’air de représenter une aventure formidable et survoltée. Et quand je lis le résumé, la première phrase tue mon enthousiasme dans l’œuf : “Asakusa Midori veut créer un anime”. Car oui, je n’aime pas les œuvres méta. Les films qui parlent de réalisation, les animes qui parlent d’animation, les mangas qui parlent de dessin… J’ai toujours trouvé la démarche, bien que souvent très documentée et donc enrichissante, plutôt autosuffisante. C’est toujours très positif, voire trop valorisant pour le médium : même lorsqu’on parle des défauts de l’industrie, ce sont néanmoins des gens qui ont choisi d’y travailler qui en parle et donc ne peut pas vraiment en avoir un regard objectif... 
Mais l’affiche m’attire tout de même… Sans ce préjugé personnel, j’y serais allée les yeux fermés… Donc je tente ! Et je ne fus pas déçue : l’anime foisonne. Les décors sont riches. Le rythme est effréné et les personnages dynamiques. Ils ont même un côté brouillon et réaliste peu présent dans les personnages d’animes “traditionnels” ; les voix, notamment, sont très rugueuses pour des filles. J’ai la vague impression que dans un souci de réalisme, il a été demandé aux doubleuses de ne plus prendre de voix “d’anime” mais d’au contraire adopter le ton d’un japonais ou une japonaise du quotidien. Ce qui rend les personnages étonnamment rafraîchissants. L’animation est d’une fluidité incroyable et les scènes animées en roughs (pour illustrer les concepts arts des personnages) ont une touche graphique originale très intéressante.
Alors oui, ça parle de création d’anime. De façon on ne peut plus positive. Cela commence comme une ode à l’imagination, à la création collaborative. Mais après tout, le cadre est tellement bien réalisé qu’on ne peut que se demander jusqu’où les délires graphiques vont se permettre d’aller. Donc on continue !


J’apprends que le Studio Saru, avec Masaaki Yuasa à la direction, est coutumier des séries aux délires graphiques appuyés : Devilman Crybaby, Ping Pong The Animation… Mais je le connais surtout pour The Tatami Galaxy, à l’époque où il opérait encore chez Madhouse. Et son film Yoru wa Mijikashi Arukeyo Otome est en train de me taper dans l’œil. Un gars à suivre, donc...
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Majutsushi Orphen Hagure Tabi

 On suit ici l’histoire de Orphen, un mage qui a quitté sa tour/école pour partir à la recherche de sa sœur, transformée en dragon suite à une expérience magique ratée. Ses amis et collègues étant plus déterminés à exterminer cet échec plutôt qu’à sauver la jeune fille, Orphen devra trouver seul le moyen de la sauver à la fois de ses poursuivants mais également de sa monstrueuse transformation.
Ma première réaction face à cet anime fut : enfin un anime de fantasy ! Un vrai univers intradiégétique et non pas méta comme peut l’être un isekai ou un énième anime de MMO… En visionnant Majutsushi Orphen Hagure Tabi, on voit bien que l’histoire, la réalisation et les personnages ont tous ce qu’il y a de plus classiques. Il a même un sacré goût d’anime des années 90, pour quelque chose qui sort en 2020… Et en effet, il semblerait après recherches que cet anime soit un remake d’une série datant de 1998 en anime et plus vieux encore pour le light novel. Et l’œuvre ne s’en cache pas : le ton, le type d’humour, les ruptures, les façons de lancer les sorts… tout transpire les années 90. C’est tout de même triste de devoir fouiller si loin pour avoir un peu de fantasy non-méta, de nos jours…
L’anime reste plaisant à suivre sans pour autant faire d’étincelles. je vais donc continuer à suivre cette série et on verra si je la finirai à la longue.
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Pet

 Pet se présente plus comme un concept qu’une histoire. L’idée est qu’il existe une faculté pour plonger dans l’inconscient des gens et qu’on peut le façonner pour créer ou supprimer des souvenirs, des impressions… en dosant savamment entre la “montagne” (le souvenir le plus heureux d’une personne) et la “vallée" (son souvenir le plus traumatique) qui sont les fondements de son être. 
Et, pour être honnête, le concept me séduit totalement. Il y a vraiment moyen de faire quelque chose d’intéressant à partir de ça, que ce soit scénaristiquement ou graphiquement. Après le visionnage de l’épisode 2, je dirais : mouais. Le premier épisode m’a laissé un peu perplexe car assez peu compréhensible et le second, bien que plus clair dans les intentions de l’histoire, n’était pas très convaincant non plus.
Car, oui, si le concept est fortement intéressant, les personnages, eux, ne m’intriguent pas. L’histoire ne semble pas avoir de destination pour l’heure. Donc je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, j’ai envie de voir jusqu’où ils veulent aller avec un tel concept ; de l’autre, je me fiche de ce qui peut arriver aux différents protagonistes. Donc je crains que ça va être un anime qui va subir l’abandon au fil de la saison, même si je vais essayer de le suivre pour l’heure…
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

Infinite Dendrogram

 C’est l’histoire d’un gars qui joue à un jeu MMO en réalité virtuelle et… non, non, ça ne finit pas en death game ! C’est vraiment juste ça. L’originalité de ce MMO ? Les NPC sont tellement uniques et “humains” qu’on s’attache fortement à eux, comme s’ils étaient vraiment vivants. Ce sont donc les seuls êtres qui peuvent mourir, les joueurs réscussitant normalement. Mais quand un anime me dit en boucle “nan, il faut que je la sauve ! Même si c’est un NPC, si elle meurt, elle disparaîtra à jamais du jeu !!”, eh bien les enjeux et l’investissement émotionnel que je pourrais éventuellement avoir s’effrite à chaque répétition. Globalement le genre du “suivre quelqu’un qui joue à un MMO” ne m’a jamais passionné en soi (à la rare exception de Log Horizon, qui le fait magnifiquement bien mais qui a des enjeux plus...lourds, et de SAO en son temps), mais ce ne sera certainement pas Infinite Dendrogram, son concept bateau et ses personnages sans saveur qui va réussir à me convaincre de m’y (re)mettre…
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Houseikishou Richard-shi no Nazo Kantei

 Cet anime fait partie de ces oeuvres qui vont mettre en scène un personnage pratiquant un métier très peu connu pour parler d’histoires de vie/d’enquêtes à base d’analyse d’un objet précis qui s’avère être au centre d’un tournant de l’existence des clients qui vont le rencontrer. C’est typiquement le genre de production qui donne la réputation aux mangas et aux animes d’avoir “une oeuvre pour n’importe quoi”, du ping-pong au lacrosse, sans oublier l’analyse de tableau ou le babysitting…
Ici, nous avons donc un germologiste, un métier si connu qu’il n’existe même pas d’article wikipédia français dessus. M. Richard, donc, analyse les pierres précieuses sur les bijoux et permet ainsi d’en retracer l’origine. L’aspect documentaire est mis en avant, car les différents types de taille de pierre, en fonction des pays, ou la provenance du caillou sont analysés…
Pour être honnête, je n’ai pas trouvé ça passionnant. Au-delà de l’aspect documentaire, les personnages ne sont pas particulièrement intéressants et paraissent assez archétypaux et vides ; les histoires n’ont rien de folichon… Je pense donc passer mon chemin sur cette série.
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Jibaku Shounen Hanako-kun

 Cette histoire joue sur une variation d’une célèbre légende urbaine japonaise : Hanako-san, une fantôme hantant les toilettes pour filles qui entraîne les gens qui l’invoquent en enfer. Ici, deux variations essentielles : Hanako est là pour réaliser les voeux des gens qui l’invoquent (contre une compensation) et il est un garçon. Le plot semble donc tourner autour du mystère de son origine et des différents problèmes à résoudre. 
Au niveau de la réalisation, plusieurs points sont à souligner. Tout d’abord, la patte graphique. Elle est unique et semble vouloir s’approcher, avec succès, des illustrations couleur qu’a pu faire l’auteur(e) du manga. Cela donne une coloration atypique et des effets d’ombre irréels qui donne un cachet certain à cet anime, même s'il pêche un peu d'excès de SD. Le rythme, lui, est quelque peu étrange. J’ai l’impression qu’on est à un ou deux chapitres du manga par épisode : l’anime prend son temps, et les changements de ton ne sont pas brusques ; ce qui fait un peu faire tomber tous les gags de répartie à l’eau, cela dit… Mais pour les événements à ambiance, par contre, cela a un intérêt certain.
Au niveau scénario et personnages, par contre, rien d’encore très convaincant. Après le premier épisode, j’avais trouvé l’histoire tellement bancale que je me demandais si j’allais continuer… La fille est banale et peu consistante, le héros est classique dans son archétype “d’être surnaturel bienveillant mais pas trop avec un passé forcément tragique” (oui, c’est un cliché. Précis, mais c’est un cliché). L’épisode 2 continue de présenter les personnages sans, pour l’instant, révéler un propos plus profond. Mais maintenant que l’équipe principale est au complet, peut-être que d’autres points d’intérêt seront soulevés. En tout cas, même si l’histoire n’est, pour l’instant, pas des plus originales, la réalisation vaut le coup d’oeil. Je vais donc continuer à lui donner sa chance, ça décollera peut-être plus tard…
(Une petite mention spéciale à la doubleuse de Hanako, Megumi Ogata, qui est également la voix de Nagito et Naegi dans Danganronpa. Ça s’entend énormément, certaines intonations étant très similaires à celles de Nagito. Mais ça rend tellement bien !)
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

To Aru Kagaku no Railgun T

 En voilà un anime dont on n’a pas entendu parlé depuis fort longtemps ! Spin-off de To Aru Majutsu no Index, Kagaku avait la particularité de se concentrer sur la partie la plus passionnante de cet univers : la Cité Académique, ses espers et autres organisations scientifiques secrètes. Par contre, il avait aussi les épisodes slice of life les plus irritants de tous les animes que j’ai pu suivre…
La question est donc de savoir si cette troisième saison va plutôt être sérieuse (et donc potentiellement passionnante) ou “tranquille” (et donc potentiellement horripilante). L’arc semble suivre un énorme festival sportif à l’échelle de la ville, avec pouvoirs d’espers autorisés. Si, en soi, ce pitch de départ ne semble pas particulièrement prenant, il a l’air d’être le terreau pour mettre en scène et en valeur un maximum de personnages et pourquoi pas combats. Reste à savoir si un scénario plus consistant va suivre, mais vu les images qu’offre l’opening, on peut essayer d’espérer. Donc malgré ce début un peu lent (mais pas irritant grâce à l’absence de certains personnages), je garde bon espoir que la suite peut promettre. A suivre, donc, ne serait-ce parce que j’ai vu les 48 épisodes précédents !
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

Runway de Waratte

Il s’agit ici d’un anime suivant Chiyuki, une fille qui veut poursuivre son rêve : devenir une mannequin pour l’agence de son père. Elle semble tout avoir pour ça : la passion pour le métier, un père qui possède l’agence dans laquelle elle veut travailler mais… elle ne fait que 158 cm. Et c’est rédhibitoire dans l’industrie. À force de ténacité, elle va réussir à se faire sa place, entraînant avec elle Ikuto Tsumura, un garçon rêvant d’être designer mais n’ayant pas les moyens d’aller à l’université pour.
Si l’univers de cet oeuvre peut ne pas particulièrement m'intéresser, l’idée du duo (et non d’un seul protagoniste) cherchant à atteindre leurs rêves est plutôt originale et bienvenue. L’anime n’a pas une réalisation des plus originales et le rythme me semble être plutôt lent par rapport à ce que la lecture du manga pourrait offrir. Ainsi, même si je suis intriguée par ce shônen sur deux héros poursuivant deux rêves différents dans le même milieu, je pense que je vais plutôt me rabattre sur la lecture plutôt que le visionnage.
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Dorohedoro

 Le petit dernier pour moi pour cette saison, et j’ai bien failli le louper ! Il semble en effet n’avoir eu qu’une sortie confidentielle au Japon, son contenu sanglant ne lui autorisant sans doute pas toutes les chaînes de diffusion, et je ne suis pas sûre qu’il ait été acheté par un quelconque distributeur en dehors de l’Archipel… Pourtant, Dorohedoro offre un univers fort intéressant et des personnages intrigants !
Le monde est ici divisé en deux parties : Hole, une cité réservée aux humains et le monde des mages. Cependant, la barrière entre ses deux mondes s’est effritée ou s’est brisée, transformant Hole en véritable terrain de jeu pour les mages friands en expérimentation humaine… Nous y suivons donc Kaiman, un homme-lézard amnésique à la recherche de son passé et du mage qui l’a transformé ainsi et son ami, Nikaidou, une gérante d’un restaurant de gyozas situé au coeur de Hole, mais également au coeur de la zone d’apparition des mages et donc du danger…
Dorohedoro offre un univers foisonnant : le délabrement et la crasse de Hole ainsi que le bestiaire qui anime ses rues n’est pas sans rappeler les meilleurs plans de la Décharge de Gummn. Le monde des mages, lui, semble divers et aussi consistant et varié que le pays de Merveilles que traverse Alice sous la plume de Lewis Carroll. La quête des héros est claire et intéressante, l’univers est riche… que demande le peuple ? Pas besoin de plus, en tout cas pour moi, pour continuer à suivre cette série.
Petite mention pour l’animation en 3D qui n’est pas dégueu. Les Japonais se sont vraiment améliorés sur ce point ces dernières années car, même si on sent la 3D, l’anime est aussi propre qu’un anime 2D à budget standard (avec quelques lenteurs propre à l’animation 3D qui se perçoit de temps à autre, cela dit). Et vu la nécessité des détails dans les décors et des effusions de sang des combats, le choix du mixte 3D/2D, qui peut paraître osé de premier abord, semble avoir au moins été bien maîtrisé.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Bilan

Ceux que je vais suivre avec attention :
  • ID Invaded
  • Eizouken ni wa Te wo Dasu na!
  • To Aru Kagaku no Railgun T
  • Dorohedoro
Ceux à qui je donne une chance :
  • Majutsushi Orphen Hagure Tabi
  • Pet
  • Jibaku Shonen Hanako-kun
Ceux que j'abandonne :
  • Infinite Dendrogram 
  • Houseikishou Richard-shi no Nazo Kantei
  • Runway de Waratte


Je trouve qu'il y a vraiment des animes qui recherchent des concepts originaux ou des idées pour se démarquer graphiquement, pour cette saison. J'ignore comment certains d'entre eux tiendront dans la durée et à l'épreuve de leur propre scénario, mais la démarche est louable et à suivre de près.

Deux petites mentions pour des animes que je ne suivrais pas : Kyoko Suiri (Stranger Case) et Somali to Mori no Kamisama (Somali et l'esprit de la forêt). Ce sont deux œuvres que je lis déjà avec attention en manga. L'un étant les enquêtes sur le surnaturel d'un duo de choc partageant une relation des plus étranges et l'autre l'odyssée onirique d'une enfant et d'un golem au dessin ultra détaillé. La version papier étant parfaite pour ces deux œuvres-ci, je suis ravie de continuer à les suivre ainsi plutôt que de regarder l'anime. Mais je recommande chaudement, en tout cas.