samedi 9 mai 2020

Saison du printemps 2020 - débrousaillages

(Petit aperçu des animes de la saison de printemps 2020. Un peu tardif, mais il est là !)

Hachi-nan tte, Sore wa Nai deshou

On suit un japonais réincarné en petit garçon, le huitième fils d’une famille de nobles pauvre et qui n’a pas les moyens de s’occuper de tous ses enfants. Cependant, il s’avère qu’il a un talent pour la magie, ce qui va lui permettre de ne pas vivre aux crochets de sa famille bien longtemps pour partir à l’aventure. Un bon vieux isekai. Celui-ci à deux particularités : je ne l’ai pas lu en manga (donc suivre l’anime me convient) et l’opening est cool ! Il contraste complètement avec l’ambiance très tranquille d’un isekai pépère (alors que Hachi-nan, lui, ne contraste pas du tout avec ce type d’ambiance), ce qui m’a complètement intrigué sur le coup ! Sinon, l’anime n’est pas extraordinaire mais reste sympathique : comme tous les isekai, on voit où ça va aller : un personnage très fort qui veut vivre paisiblement et qui va s’entourer de gens (majoritairement des filles). L’intérêt de ce genre a toutefois toujours été la construction vers ce “but” donc à voir comment Hachi-nan va présenter ça. Une chose est sûre, l’anime prend son temps : deux épisodes entiers sont l’enfance alors que, d’après l’opening, ce n’est clairement pas à cette période de sa vie que se situe l’action. On verra ce que ça donnera. Un anime reposant à regarder, comme le veut son genre.
(Critique après visionnage de l’épisode 2)

Kakushigoto

L’histoire d’un père mangaka qui veut cacher son métier à sa petite fille à cause du contenu tendancieux de ces oeuvres. Le manga m’avait tapé dans l’oeil depuis un moment, car j’aimais beaucoup ses couvertures très épurées et ouvertes sur le ciel, sans jamais avoir sauté le pas de le lire pour autant. Son adaptation anime a donc été un bon moyen de m’y mettre… Et bien quelle n’a pas été ma surprise de voir et reconnaître la patte de l’auteur de Sayonara Zetsubou Sensei ! Tout y est : l’humour absurde et en même tant très observateur sur ce qu’il commente, les situations réalistes et abracadabrantes dans la réactions des personnages… même le doubleur du héros est le même ! Cette fois-ci, l’auteur s’intéresse plutôt à son propre milieu : les mangaka. La petite fille “épargnée” par la connaissance du travail de son père a pour l’instant pas de moment particulièrement marquant mais l’anime joue sur une double temporalité qui peut la rendre intéressante : l’époque de son enfance, où elle ignorait tout et celle de son adolescence où elle découvre le secret de son père. À voir comment tout cela va se développer. Un vrai petit plaisir à regarder en tout cas !
(Critique après visionnage de l’épisode 2)

Tower of Gods


Alors lui, je surveillais le manga depuis un moment ! Je lisais assez peu de webcomics coréens mais quand j’ai voulu m’y mettre Tower of Gods était celui qui semblait être le mieux cotés. Et je l’aurais sans doute commencé, si ses neuf cents et quelques chapitres ne me décourageaient pas à chaque tentative… Donc quand j’ai vu que l’adaptation anime était prévue, je me suis dit que ce serait la meilleure façon pour moi de m’y mettre !
Tower of Gods parle donc d’une compétition : il s’agit de passer moult épreuves pour gravir la Tour, pour accéder à son sommet et voir son voeu réalisé. On y suit Bam, qui n’a jamais connu que deux choses : une cave obscure et une jeune fille, Rachel, qui est la lumière de sa vie. Ainsi, lorsque Rachel part pour se hisser en haut de la Tour, Bam entreprend de la suivre, en y entrant lui aussi, participant ainsi aux épreuves à sa recherche.
C’est ce que j’appelle un anime tournoi. Tout est basé sur une énorme compétition aux règles plus ou moins strictes qui permet de mettre en scène moult personnages aux backgrounds très divers. En soi, c’est une facilité d’écriture, mais Tower of Gods semble avoir basé son univers entier là-dessus, tout le monde n’ayant toujours vécu que dans la Tour, donc il va lui falloir un peu de cohérence d’écriture malgré tout. Je ne saurais dire ce qui me gêne vraiment : les personnages sont pour l’instant un peu plats, certes, mais ne sont pas inintéressants (surtout ceux qui ne sont pas le héros, qui n’est qu’une coquille vide). L’animation est pas géniale, mais reste correcte, les couleurs sont très “plates” mais sans doute le sont-elles pour traduire la coloration du webcomic. L’artificialité et le flou de l’histoire, peut-être, ne sont pas à mon goût ? En tout cas, je ne suis pas emballée pour l’instant. Pas au point de l’abandonner, néanmoins, mais ce n’est pas l’enthousiasme qui m’anime à le regarder...

Bungo to Alchemist - Shinpan no Haguruma

Un anime d’équipe de beaux gosses qui résout des trucs. Je n’ai pas vraiment l’habitude de regarder ne serait-ce que le premier épisode de ce type d’anime, mais il n’y avait rien d’autre de disponible que je l’ai vu… Il s’agit donc d’écrivains japonais qui protègent les histoires de leurs pairs (ou les leurs) de “Taints” qui viennent modifier leur fin. Le tout, bien sûr, avec bons sentiments et armes à la main. Le concept m’a fait doucement rigolé car j’avais justement repris ma lecture de fanfiction diverses pile avant de commencer… donc j’avoue que ça tombait bien. Sinon, c’est un anime qui m’a l’air assez fade. Si le côté “exploration des classiques de littérature” peut être intéressant, le format n’est pas des plus passionnants (Aoi Bungaku reste le meilleur anime à ce jour pour cette exploration). Cette espèce de chasse aux démons dans les histoires avec des personnages somme toute peu intéressants car lissés selon les standards des ikemen ne m’emballe pas, en tout cas.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Listeners

Nous sommes dans un monde où des formes de vie, les Earless, peuvent attaquer les humains à tout moment. Les seuls à pouvoir les combattre, les Prayers, le font grâce à un équipement qui se transforment en robots géants lorsqu’ils s’y branchent. Mais les Prayers peuvent aussi être source de calamités, selon certains… Ce n’est pas le cas de Echo, un jeune garçon récupérateur de déchets dans son bidonville natal et fan  inconditionnel des Prayers. Il rencontre un jour dans la décharge une mystérieuse jeune fille amnésique, qu’il nommera Mu, et qui s’avère être une Prayer. Ils partiront ainsi ensemble à la recherche du passé de Mu et à la découverte du monde des Prayers.
C’est un anime de mecha original que je trouve… très brouillon. L’univers est basé sur le concept de la musique : les adverses sont des “sans-oreilles”, les équipements sur lesquelles se brancher son des ampli et les méchas ont des enceintes. La musique en elle-même n’existent cependant pas, et c’est sans doute un truc qui va être déterminant par la suite. Si le concept de base est esthétiquement fort, pour l’instant, l’histoire est très confuse : les différents antagonistes rencontrés antagonisent sans raison, la perception des Prayers par les gens est contradictoire, les volte-faces des relations entre les personnages sont trop rapides… tout est très flou. Pour l’instant, je suis juste terriblement confuse par cette anime. Je pense qu’il n’est pas très bien écrit, mais il y a peut-être des révélations futures qui permettront de débrousailler tout ça ? J’ignore encore si j’aurais le courage d’aller jusque-là pour le savoir, mais je tenterai...
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Yesterday wo Utatte

Sacré coup de nostalgie pour moi, celui-là ! J’avais dévoré tous les mangas de Kei Toume à une époque et Yesterday wo Utatte, bien qu’il ne soit pas mon préféré de l’auteure, était… le plus long disponible. Vu que ça doit faire dix ans que j’ai lu le manga (et je ne suis même pas sûre que la fin était dispo à l’époque), j’avoue ne pas me souvenir de grand chose si ce n’est cette mélancolie latente à toutes les oeuvres de l’auteure, bien que considérablement amoindrie par rapport à un Hitsuji no Uta ou un Kurogane. C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’ai voulu regardé cette adaptation, ne serait-ce que pour voir comment ils ont pu adapter le coup de crayon si crayonné de la mangaka.
 Yesterday wo Utatte se concentre donc sur Rikuo Uozumi, jeune homme fraîchement diplômé mais sans repère ni passion auxquels s’accrocher pour se motiver suffisamment pour trouver un “vrai” travail, se contentant de son petit boulot d’étudiant pour vivre. L’histoire tournera ainsi autour de ses relations avec Shinako Morinome, une ancienne camarade de fac devenue enseignante et pour laquelle il porte des sentiments amoureux et une jeune fille, Haru Nonaka, aussi excentrique qu’énergique qui semble être tombée amoureuse de lui il y a cinq ans, à son insu, Rikuo la reconnaissant à peine. C’est donc un pur drama de triangle amoureux où tout l’intérêt repose sur la force des personnages. Sans être palpitante, c’est donc une histoire qui se suit bien. Les personnages sont tangibles et le côté “paumé” de cette troupe est assez intéressant.
Au niveau de l’adaptation, comme prévu, ils ont un peu lissé le trait. Ce qui m’inquiétait le plus, c’était le rythme, l’anime étant prévu pour 12 épisodes et le manga faisant 11 tomes. Je ne m’en souviens toutefois pas assez pour juger. Je n’ai toutefois pas l’impression qu’ils se pressent (ils doivent sauter des trucs, par contre. Il y a eu des révélation dès l’épisode 2 qui m’ont semblait être beaucoup plus tard…).
Bref, ça se suit. Ce n’est pas l’anime le plus passionnant de la saison, mais ce n’est pas déplaisant à regarder non plus. Si la saison était chargée, je ne le continuerai sans doute pas mais si non, pourquoi pas.
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Appare-Ranman!!

Situé à la fin du XIXe siècle, l’anime suit Appare, inventeur japonais de génie méprisé par son village, qui part pour l’Amérique à bord d’un bateau de son invention. Il embarque malencontreusement Kosame, un samouraï qui, lui, ne désire qu’une chose : rentrer chez lui. Pour gagner les fonds nécessaires au billet retour et pour donner la possibilité à Appare de faire montre de ses talents, ils décident de participer à une course trans-amérique en construisant eux-même leur propre véhicule.
À partir de ce pitch plutôt original, on découvre un anime assez intéressant. Pour l’instant, la course n’a pas commencée donc je dirais qu’il sait prendre son temps pour mettre l’univers et les protagonistes en place. Les deux héros ont une relation un peu étrange mais pas si déséquilibrée qu’elle pourrait en avoir l’air (Appare paraît très indépendant et a tendance à ne pas trop écouter Kosame). La galerie des personnages est sur ce quoi se base l’anime pour l’instant et même si elle n’est pas des plus originales, elle est haut en couleur et intéressante. Le setting de deux Japonais aux États-Unis est assez inhabituel dans la production japonaise, plus habituée à ne pas trop dépayser ses héros, donc j’avoue rester intriguée. Surtout que la course, d’après l’opening, semble pouvoir lancer l’anime dans un western assez décalé qui me semble bien fascinant. Un anime que je suis avec plaisir, donc, bien que rien de transcendant pour l’instant.
(critique après visionnage de l’épisode 3)

Kitsutsuki Tanteidokoro

Un anime de détective à l’ère Taisho. La narration est scindée entre deux époques, le héros âgé qui se remémore la “belle époque” et le passé où les aventures ont lieu. Le détective et l’ami du héros, un poète talentueux qui se décide à devenir détective pour payer son loyer. Le duo fonctionne tel un Sherlock parfait et un Watson observateur, avec l’amitié qui les lie. La première enquête tourne autour d’un meurtre dans une maison close et je dois admettre avoir trouver les raisonnements totalement abracadabrants. Les personnages, par contre, sont plutôt sympathiques, sans être particulièrement originaux ni profonds, notamment l’inspecteur borné et très expressif (j’ai cru voir que son animation était plus fluide que les autres). Il y a un côté “sous-sherlock” et “sous-Gyakusei saiban Dai” à tout ça qui me donne certes envie de jouer au jeu mais pas forcément envie de continuer à regarder l’anime. Le gros plus, par contre, c’est l’opening, que j’ai vraiment bien aimé, avec son petit côté swing.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Fugou Keiji Balance - UNLIMITED
Un anime de police à notre période, cette fois-ci. On suit deux personnages : Haru Kato, un policier au grand coeur qui se voit reléguer à la division des crimes modernes suite à une bavure à la première division. Le second est Daisuke Kanbe, un milliardaire qui décide de s’affecter à la division des crimes modernes et résout ses affaires de manière non conventionnelle, souvent par la force de ses liasses de billets. Les deux personnages ont une vision diamétralement opposée du monde et s'opposent au cours de leur collaboration. 
Ce genre d’anime tient par son duo, habituellement, et je dois admettre que celui-ci ne fait pas de belles étincelles pour l’instant. Kato fait un peu “grande gueule” (parce qu’il a beau râler, c’est Kanbe qui résout les affaires, pour l’instant) et Kanbe est trop suffisant et ne s’explique jamais, ce qui peut rendre le personnage assez hermétique. Au final, ce qui me fait continuer, c’est plutôt l’aspect “grand spectacle” que peut avoir la série. Car oui, Kanbe ne fait pas semblant de résoudre ses affaires de façon “non conventionnelle” : cela permet des scènes d’action assez abracadabrantes et over-the-top. Un peu comme un cliché de Michael Bay en anime, en somme. Ainsi, rien de sensationnel si ce n’est un petit plaisir coupable et un vague intérêt sur l’évolution des relations entre les deux pro(an)tagonistes.
(critique après visionnage de l’épisode 2)
BNA - Brand New Animal
Le dernier anime du studio Trigger et bon dieu qu’il fait du bien dans cette saison quelque peu morne ! Sans trop m’étaler car je vais certainement en faire une critique plus complète plus tard, il met en place un monde ou les humains et les “beastmen” vivent dans un seul monde mais ne sont pas en harmonie. La ségrégation est forte et les “beastmen” ont fondé leur paradis, Animacity, hors du regard des hommes, pour vivre en paix. On y suit Michiru, une jeune lycéenne devenue mystérieusement une “beastman” qui va se réfugier à Animacity et y faire son trou, tout en continuant à chercher un remède à sa subite transformation. L’anime sait bien mettre en place son univers, les personnages sont cools, l’animation est, comme d’habitude avec le studio, aux petits oignons et hyper dynamique…C’est vraiment l’anime de la saison !
(critique après visionnage de l’épisode 7)

Bilan

 Ceux que je vais suivre avec attention :
  • BNA - Brand New Animal
  • Kakushigoto
  • Appare-Ranman!!
Ceux que je vais regarder pour voir si ça tient la route :
  • Hachi-nan tte, Sore wa Nai deshou
  • Tower of Gods
  • Listeners
  • Yesterday wo Utatte
  • Fugou Keiji Balance - UNLIMITED
Ce que je ne continue pas :
  • Kitsutsuki Tanteidokoro
  • Bungo to Alchemist - Shinpan no Haguruma
Ce n'est pas la saison la plus riche de l'année... J'ai vraiment l'impression que pas grand-chose n'est très motivant dans cette saison, malheureusement. Je retrouve avec grand plaisir Trigger avec BNA et l'humour de Kouji Kumeta avec Kakushigoto mais ce sont plus des doudous qui ont fait leurs preuves par le passé avec d'autres oeuvres que de vraies découvertes. Appare-Ranman!! est l'originalité qui a l'air la plus intéressante pour l'instant, mais il n'est pour l'heure pas mémorable. Je note tout de même quelques openings cools, comme ceux de Kitsutsuki Tanteidokoro ou de Hachi-nan tte, ce qui est toujours à prendre.