dimanche 3 janvier 2021

Kimetsu no Yaiba (Demon Slayer)

 (26 épisodes - 1 saison)

(anime de printemps 2019. Vu en hiver 2020.) 


En voilà un anime qui a bousculé les critiques ces derniers temps ! Lorsqu’il est sorti en printemps 2019, je dois avouer ne pas avoir accroché et l’avoir rapidement laisser tomber… Mais maintenant qu’un ouragan de commentaires positifs est passé sur cette série, je me suis retrouvée bien intriguée : qu’est-ce qu’il y avait de si bien là-dedans, alors que, moi, je me suis lassée à l’épisode 3 ? Me revoilà donc, 26 épisodes visionnés plus tard, pour parler de cette série.

Kimetsu no Yaiba conte l’histoire d’un jeune garçon, Tanjirô, qui devient un chasseur de démons après avoir vu sa famille massacrée et sa sœur, Nezuko, transformée en démon. Si le début est poignant et tragique, l’arc d’entraînement/d’examen qui suit pour que Tanjirô devienne chasseur de démons est franchement médiocre. C’est d’ailleurs là, que j’ai abandonné au premier visionnage... Mais une fois les clichés des shônens d’épée passés, on passe enfin aux choses sérieuses : les missions de chasseur de démon et la quête de Tanjirô pour trouver un remède à l’état de sa sœur.

Et là, l’œuvre devient bien plus intéressante. Les démons sont tout d’abord des adversaires redoutables : chacun d’eux possèdent un concept d’attaques intéressant qui pousse le héros à redoubler d’ingéniosité pour les vaincre. Nous avons ainsi un démon qui dirige des vecteurs allié avec une démone qui lance des balles, un démon capable de retourner le sens d’un manoir au son de ses percussions, un démon araignée marionnettiste, etc. Sans être foncièrement original, ce côté créatif des attaques apporte une dimension tactique aux combats qui est toujours la bienvenue. Les combats sont d’autant plus magistraux, qu’ils sont servis par une animation aux petits oignons d’une fluidité et d’une clarté digne des meilleurs productions du studio (à l’origine, notamment des Garden of Sinners ou des Fate).

Et si un shônen a besoin de bons combats, Kimetsu no Yaiba n’a pas que ça. Les méchants sont bons. Le “grand” méchant est capable de cette méchanceté toute nonchalante qui forme les adversaires les plus charismatiques (mon frère me dit qu’il n’est pas sans rappeler, lors de sa première (ré)apparition Kira, le tueur en série de Jojo’s Bizarre Adventure partie 4 qui voulait vivre une vie normale, tout en tuant sans vergogne).

Quand aux démons que croisent Tanjirô sur son chemin, en plus d’être de bons adversaires, ils sont aussi capables d’apporter une dimension dramatique avec leur histoire souvent tragique. Si Kimetsu no Yaiba n’est pas le premier à vouloir intégrer ce type d’éléments dans son intrigue (je pense notamment aux débuts de D-Gray man, où la création des Akuma par le comte ne se réalisait qu’après une histoire tragique), il est, pour l’instant, le seul à GARDER cette dimension. Et ce, grâce à son héros et au fondement de sa quête.

Car oui, Tanjirô est peut-être “chasseur” de démons, mais il n’est pas fondamentalement contre eux. Lui, son but, c’est de trouver un remède contre la démonisation de sa propre sœur, et de tuer le seul démon capable de faire ça. Les autres, ce ne sont que des pistes, des obstacles sur sa route, certes, mais il reste foncièrement compatissant de leur sort et cherche limite (j’extrapole un peu, ici) à les sauver. Tanjirô est ainsi une vraie boule de compassion empathique et a tout du grand frère responsable. Cela en fait est un personnage foncièrement bon, ce qui est, à l’instar de Izuku de My Hero Academia, l’un des rares héros de shônens à l’être, étonnamment...

Sa sœur n’est pas en reste. Nezuko, de fait de sa démonification, est constamment muselé et ne peut donc pas parler. Pour la rendre attachante, tout se joue sur le SD (elle est capable, intradiégétiquement, d’être plus en moins enfant/adulte), les mimiques… Nezuko est un chat : c’est la petite bête pour laquelle on s’attache car elle est mignonne. Elle est souvent plus en danger (puisque démone, elle est la cible des autres chasseurs de démons) que dangereuse, même si les derniers arcs suggèrent qu’elle va gagner en puissance pour faire un duo de choc avec son frère. Pour le coup, la relation frère-
sœur des deux héros est très choupi et apporte un peu de douceur dans ce monde de violence et de tragédie.

Cela dit, la série n’est pas exempt de défauts. Les personnages secondaires ne sont clairement pas aussi travaillés que le casting de base et les adversaires. Les deux compagnons principales du héros et de sa sœur sont particulièrement lourdingues… Ce qui, vu leur temps d’écran, peut être sacrément agaçant… Les autres n’offrent rien de particulièrement neuf et sont ni désagréables, ni intéressants. J’espère que le casting de soutien va s’améliorer car c’est vraiment un gros point noir pour moi…

Quant à l’univers en lui-même, il est intéressant de noter que Kimetsu no Yaiba se situe à l’ère Taisho ; lorsque le Japon avait fait le grand tournant de la modernité à l’occidentale dans les villes mais pas encore dans les campagnes. Le contraste ville/campagne n’a été qu'effleuré pour l’heure mais au vue de l’arc suivant annoncé (une chasse aux démons dans un train !), on peut espérer voir ce côté-là un peu plus développé. C’est à l’ère du steampunk japonais, en fait, maintenant que j’y pense…

Pour conclure, je dirais que Kimetsu no Yaiba est un bon anime. SI la plupart de ses ficelles sont classiques, l’histoire est bien menée, les héros sont diablement attachants et tiennent le show, les combats et les adversaires sont très intéressants, l’animation est sublime, le setting a un bon potentiel… Le gros point noir à noter est les personnages secondaires que j’espère voir changer au fil des arcs, mais on verra bien… Je suis bien contente de l’avoir rattrapée en tout cas, car c’est en effet une série fort sympathique ! 

Mairimashita Iruma-kun

 (23 épisodes - 1 saison) - rattrapage

 (anime d'automne 2019. Vu en hiver 2020.)

 

Iruma est une jeune garçon aux circonstances tragiques : aimable et beaucoup trop serviable, son caractère a fait qu’il a souvent été utilisé par ses propres parents dans diverses tâches… Jusqu’à ce qu’ils décident de le vendre à un démon pour devenir riche ! Coup de bol dans son malheur, Sullivan, le démon, le veut afin d’avoir un petit-fils à choyer ! Iruma se retrouve donc dans le monde des démons dans une situation familiale bien plus avantageuse que sur Terre ! Un bémol cependant : il ne doit pas faire savoir qu’il est humain car les démons restent friands de ces derniers ! C’est ainsi que commencent les tribulations de Iruma à l’école des démons !


Mairimashita Iruma-kun est une comédie scolaire comme on en fait plus. À l’instar de Hayate no Gotoku, les circonstances malheureuses de son héros ne sont qu’un bon prétexte pour lui attribuer des capacités ou des points de caractère absurdes afin d’alimenter les situations comiques de l’anime (sa capacité à tout esquiver, le fait qu’il est incapable de dire “non” à quelque demande qu’elle soit). Ce dernier est rapidement rejoint de deux amis plus déjantés que lui et les trois compères - Alice, un démon de la haute qui admire inconsidérément Iruma qu’il considère comme un grand démon suite à un quiproquo, et Clara, une démone aussi cartoonesque qu’imprévisible qui a la capacité de générer de sa poche tout ce qu’elle a pu voir de ses yeux - s’engage alors dans la vie scolaire de démons.

L’anime offre gag sur gag, ne baissant la cadence qu’à un moment (l’arc du festival). Le rythme est hyper bien maîtrisé et c’est très certainement sa plus grande force. Tout ce petit monde qui fait l’école des démons est à la fois très familier (le décalage avec le système scolaire japonais est grossier et fait avec de simples jeux de mot) et suffisamment nouveau pour arriver à prendre Iruma par surprise pour alimenter encore les situations comiques.


L’anime sait toutefois prendre par moment son temps pour changer de ton, pouvant être par moment plus “shônen” et épique que hilarent.

Bref, cette œuvre présente une belle bande de joyeux lurons attachants à suivre, ce qu’on fait avec un plaisir non dissimulé. Un vrai bol de bonne humeur !

J'attends la saison 2 (avril 2021) de pied ferme !