dimanche 19 janvier 2020

Animes de l'hiver 2020 - premières impressions

Un petit tour d'horizon des animes de cet hiver 2020, après visionnage des premiers épisodes.

ID Invaded


Hyper intéressant. Le concept est fort et intriguant : il s’agit d’explorer les puits d’inconscience formés par les pulsions meurtrières laissés par les tueurs en série pour les traquer. Il propose à la fois un rythme assez haletant et posé, des images frappantes avec des concepts originaux (le monde fragmenté à reconstituer pour un mystère, c’est simple mais brillamment efficace). Les personnages sont pour l’instant assez figuratifs même si on se doute qu’ils ont tous un truc à cacher. Le méchant, John Walker, avec son visage brouillé dans l’inconscient des meurtriers a un design de fou et marque bien.
L’anime commence donc par enthousiasmer son audience avec le facteur choque. A voir comment il tient dans la durée, mais il est en tout cas très intriguant avec un concept qui semble passionnant d’explorer. 
(critique après visionnage de l’épisode 2)


Eizouken ni wa Te wo Dasu na!

 J’ai abordé cet anime avec un a priori assez sévère. L’affiche m’attirait grandement. Je la trouve hyper dynamique, très foisonnante : elle a l’air de représenter une aventure formidable et survoltée. Et quand je lis le résumé, la première phrase tue mon enthousiasme dans l’œuf : “Asakusa Midori veut créer un anime”. Car oui, je n’aime pas les œuvres méta. Les films qui parlent de réalisation, les animes qui parlent d’animation, les mangas qui parlent de dessin… J’ai toujours trouvé la démarche, bien que souvent très documentée et donc enrichissante, plutôt autosuffisante. C’est toujours très positif, voire trop valorisant pour le médium : même lorsqu’on parle des défauts de l’industrie, ce sont néanmoins des gens qui ont choisi d’y travailler qui en parle et donc ne peut pas vraiment en avoir un regard objectif... 
Mais l’affiche m’attire tout de même… Sans ce préjugé personnel, j’y serais allée les yeux fermés… Donc je tente ! Et je ne fus pas déçue : l’anime foisonne. Les décors sont riches. Le rythme est effréné et les personnages dynamiques. Ils ont même un côté brouillon et réaliste peu présent dans les personnages d’animes “traditionnels” ; les voix, notamment, sont très rugueuses pour des filles. J’ai la vague impression que dans un souci de réalisme, il a été demandé aux doubleuses de ne plus prendre de voix “d’anime” mais d’au contraire adopter le ton d’un japonais ou une japonaise du quotidien. Ce qui rend les personnages étonnamment rafraîchissants. L’animation est d’une fluidité incroyable et les scènes animées en roughs (pour illustrer les concepts arts des personnages) ont une touche graphique originale très intéressante.
Alors oui, ça parle de création d’anime. De façon on ne peut plus positive. Cela commence comme une ode à l’imagination, à la création collaborative. Mais après tout, le cadre est tellement bien réalisé qu’on ne peut que se demander jusqu’où les délires graphiques vont se permettre d’aller. Donc on continue !


J’apprends que le Studio Saru, avec Masaaki Yuasa à la direction, est coutumier des séries aux délires graphiques appuyés : Devilman Crybaby, Ping Pong The Animation… Mais je le connais surtout pour The Tatami Galaxy, à l’époque où il opérait encore chez Madhouse. Et son film Yoru wa Mijikashi Arukeyo Otome est en train de me taper dans l’œil. Un gars à suivre, donc...
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Majutsushi Orphen Hagure Tabi

 On suit ici l’histoire de Orphen, un mage qui a quitté sa tour/école pour partir à la recherche de sa sœur, transformée en dragon suite à une expérience magique ratée. Ses amis et collègues étant plus déterminés à exterminer cet échec plutôt qu’à sauver la jeune fille, Orphen devra trouver seul le moyen de la sauver à la fois de ses poursuivants mais également de sa monstrueuse transformation.
Ma première réaction face à cet anime fut : enfin un anime de fantasy ! Un vrai univers intradiégétique et non pas méta comme peut l’être un isekai ou un énième anime de MMO… En visionnant Majutsushi Orphen Hagure Tabi, on voit bien que l’histoire, la réalisation et les personnages ont tous ce qu’il y a de plus classiques. Il a même un sacré goût d’anime des années 90, pour quelque chose qui sort en 2020… Et en effet, il semblerait après recherches que cet anime soit un remake d’une série datant de 1998 en anime et plus vieux encore pour le light novel. Et l’œuvre ne s’en cache pas : le ton, le type d’humour, les ruptures, les façons de lancer les sorts… tout transpire les années 90. C’est tout de même triste de devoir fouiller si loin pour avoir un peu de fantasy non-méta, de nos jours…
L’anime reste plaisant à suivre sans pour autant faire d’étincelles. je vais donc continuer à suivre cette série et on verra si je la finirai à la longue.
(critique après visionnage de l’épisode 2)

Pet

 Pet se présente plus comme un concept qu’une histoire. L’idée est qu’il existe une faculté pour plonger dans l’inconscient des gens et qu’on peut le façonner pour créer ou supprimer des souvenirs, des impressions… en dosant savamment entre la “montagne” (le souvenir le plus heureux d’une personne) et la “vallée" (son souvenir le plus traumatique) qui sont les fondements de son être. 
Et, pour être honnête, le concept me séduit totalement. Il y a vraiment moyen de faire quelque chose d’intéressant à partir de ça, que ce soit scénaristiquement ou graphiquement. Après le visionnage de l’épisode 2, je dirais : mouais. Le premier épisode m’a laissé un peu perplexe car assez peu compréhensible et le second, bien que plus clair dans les intentions de l’histoire, n’était pas très convaincant non plus.
Car, oui, si le concept est fortement intéressant, les personnages, eux, ne m’intriguent pas. L’histoire ne semble pas avoir de destination pour l’heure. Donc je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, j’ai envie de voir jusqu’où ils veulent aller avec un tel concept ; de l’autre, je me fiche de ce qui peut arriver aux différents protagonistes. Donc je crains que ça va être un anime qui va subir l’abandon au fil de la saison, même si je vais essayer de le suivre pour l’heure…
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

Infinite Dendrogram

 C’est l’histoire d’un gars qui joue à un jeu MMO en réalité virtuelle et… non, non, ça ne finit pas en death game ! C’est vraiment juste ça. L’originalité de ce MMO ? Les NPC sont tellement uniques et “humains” qu’on s’attache fortement à eux, comme s’ils étaient vraiment vivants. Ce sont donc les seuls êtres qui peuvent mourir, les joueurs réscussitant normalement. Mais quand un anime me dit en boucle “nan, il faut que je la sauve ! Même si c’est un NPC, si elle meurt, elle disparaîtra à jamais du jeu !!”, eh bien les enjeux et l’investissement émotionnel que je pourrais éventuellement avoir s’effrite à chaque répétition. Globalement le genre du “suivre quelqu’un qui joue à un MMO” ne m’a jamais passionné en soi (à la rare exception de Log Horizon, qui le fait magnifiquement bien mais qui a des enjeux plus...lourds, et de SAO en son temps), mais ce ne sera certainement pas Infinite Dendrogram, son concept bateau et ses personnages sans saveur qui va réussir à me convaincre de m’y (re)mettre…
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Houseikishou Richard-shi no Nazo Kantei

 Cet anime fait partie de ces oeuvres qui vont mettre en scène un personnage pratiquant un métier très peu connu pour parler d’histoires de vie/d’enquêtes à base d’analyse d’un objet précis qui s’avère être au centre d’un tournant de l’existence des clients qui vont le rencontrer. C’est typiquement le genre de production qui donne la réputation aux mangas et aux animes d’avoir “une oeuvre pour n’importe quoi”, du ping-pong au lacrosse, sans oublier l’analyse de tableau ou le babysitting…
Ici, nous avons donc un germologiste, un métier si connu qu’il n’existe même pas d’article wikipédia français dessus. M. Richard, donc, analyse les pierres précieuses sur les bijoux et permet ainsi d’en retracer l’origine. L’aspect documentaire est mis en avant, car les différents types de taille de pierre, en fonction des pays, ou la provenance du caillou sont analysés…
Pour être honnête, je n’ai pas trouvé ça passionnant. Au-delà de l’aspect documentaire, les personnages ne sont pas particulièrement intéressants et paraissent assez archétypaux et vides ; les histoires n’ont rien de folichon… Je pense donc passer mon chemin sur cette série.
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Jibaku Shounen Hanako-kun

 Cette histoire joue sur une variation d’une célèbre légende urbaine japonaise : Hanako-san, une fantôme hantant les toilettes pour filles qui entraîne les gens qui l’invoquent en enfer. Ici, deux variations essentielles : Hanako est là pour réaliser les voeux des gens qui l’invoquent (contre une compensation) et il est un garçon. Le plot semble donc tourner autour du mystère de son origine et des différents problèmes à résoudre. 
Au niveau de la réalisation, plusieurs points sont à souligner. Tout d’abord, la patte graphique. Elle est unique et semble vouloir s’approcher, avec succès, des illustrations couleur qu’a pu faire l’auteur(e) du manga. Cela donne une coloration atypique et des effets d’ombre irréels qui donne un cachet certain à cet anime, même s'il pêche un peu d'excès de SD. Le rythme, lui, est quelque peu étrange. J’ai l’impression qu’on est à un ou deux chapitres du manga par épisode : l’anime prend son temps, et les changements de ton ne sont pas brusques ; ce qui fait un peu faire tomber tous les gags de répartie à l’eau, cela dit… Mais pour les événements à ambiance, par contre, cela a un intérêt certain.
Au niveau scénario et personnages, par contre, rien d’encore très convaincant. Après le premier épisode, j’avais trouvé l’histoire tellement bancale que je me demandais si j’allais continuer… La fille est banale et peu consistante, le héros est classique dans son archétype “d’être surnaturel bienveillant mais pas trop avec un passé forcément tragique” (oui, c’est un cliché. Précis, mais c’est un cliché). L’épisode 2 continue de présenter les personnages sans, pour l’instant, révéler un propos plus profond. Mais maintenant que l’équipe principale est au complet, peut-être que d’autres points d’intérêt seront soulevés. En tout cas, même si l’histoire n’est, pour l’instant, pas des plus originales, la réalisation vaut le coup d’oeil. Je vais donc continuer à lui donner sa chance, ça décollera peut-être plus tard…
(Une petite mention spéciale à la doubleuse de Hanako, Megumi Ogata, qui est également la voix de Nagito et Naegi dans Danganronpa. Ça s’entend énormément, certaines intonations étant très similaires à celles de Nagito. Mais ça rend tellement bien !)
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

To Aru Kagaku no Railgun T

 En voilà un anime dont on n’a pas entendu parlé depuis fort longtemps ! Spin-off de To Aru Majutsu no Index, Kagaku avait la particularité de se concentrer sur la partie la plus passionnante de cet univers : la Cité Académique, ses espers et autres organisations scientifiques secrètes. Par contre, il avait aussi les épisodes slice of life les plus irritants de tous les animes que j’ai pu suivre…
La question est donc de savoir si cette troisième saison va plutôt être sérieuse (et donc potentiellement passionnante) ou “tranquille” (et donc potentiellement horripilante). L’arc semble suivre un énorme festival sportif à l’échelle de la ville, avec pouvoirs d’espers autorisés. Si, en soi, ce pitch de départ ne semble pas particulièrement prenant, il a l’air d’être le terreau pour mettre en scène et en valeur un maximum de personnages et pourquoi pas combats. Reste à savoir si un scénario plus consistant va suivre, mais vu les images qu’offre l’opening, on peut essayer d’espérer. Donc malgré ce début un peu lent (mais pas irritant grâce à l’absence de certains personnages), je garde bon espoir que la suite peut promettre. A suivre, donc, ne serait-ce parce que j’ai vu les 48 épisodes précédents !
(critique après le visionnage de l’épisode 2)

Runway de Waratte

Il s’agit ici d’un anime suivant Chiyuki, une fille qui veut poursuivre son rêve : devenir une mannequin pour l’agence de son père. Elle semble tout avoir pour ça : la passion pour le métier, un père qui possède l’agence dans laquelle elle veut travailler mais… elle ne fait que 158 cm. Et c’est rédhibitoire dans l’industrie. À force de ténacité, elle va réussir à se faire sa place, entraînant avec elle Ikuto Tsumura, un garçon rêvant d’être designer mais n’ayant pas les moyens d’aller à l’université pour.
Si l’univers de cet oeuvre peut ne pas particulièrement m'intéresser, l’idée du duo (et non d’un seul protagoniste) cherchant à atteindre leurs rêves est plutôt originale et bienvenue. L’anime n’a pas une réalisation des plus originales et le rythme me semble être plutôt lent par rapport à ce que la lecture du manga pourrait offrir. Ainsi, même si je suis intriguée par ce shônen sur deux héros poursuivant deux rêves différents dans le même milieu, je pense que je vais plutôt me rabattre sur la lecture plutôt que le visionnage.
(critique après le visionnage de l’épisode 1)

Dorohedoro

 Le petit dernier pour moi pour cette saison, et j’ai bien failli le louper ! Il semble en effet n’avoir eu qu’une sortie confidentielle au Japon, son contenu sanglant ne lui autorisant sans doute pas toutes les chaînes de diffusion, et je ne suis pas sûre qu’il ait été acheté par un quelconque distributeur en dehors de l’Archipel… Pourtant, Dorohedoro offre un univers fort intéressant et des personnages intrigants !
Le monde est ici divisé en deux parties : Hole, une cité réservée aux humains et le monde des mages. Cependant, la barrière entre ses deux mondes s’est effritée ou s’est brisée, transformant Hole en véritable terrain de jeu pour les mages friands en expérimentation humaine… Nous y suivons donc Kaiman, un homme-lézard amnésique à la recherche de son passé et du mage qui l’a transformé ainsi et son ami, Nikaidou, une gérante d’un restaurant de gyozas situé au coeur de Hole, mais également au coeur de la zone d’apparition des mages et donc du danger…
Dorohedoro offre un univers foisonnant : le délabrement et la crasse de Hole ainsi que le bestiaire qui anime ses rues n’est pas sans rappeler les meilleurs plans de la Décharge de Gummn. Le monde des mages, lui, semble divers et aussi consistant et varié que le pays de Merveilles que traverse Alice sous la plume de Lewis Carroll. La quête des héros est claire et intéressante, l’univers est riche… que demande le peuple ? Pas besoin de plus, en tout cas pour moi, pour continuer à suivre cette série.
Petite mention pour l’animation en 3D qui n’est pas dégueu. Les Japonais se sont vraiment améliorés sur ce point ces dernières années car, même si on sent la 3D, l’anime est aussi propre qu’un anime 2D à budget standard (avec quelques lenteurs propre à l’animation 3D qui se perçoit de temps à autre, cela dit). Et vu la nécessité des détails dans les décors et des effusions de sang des combats, le choix du mixte 3D/2D, qui peut paraître osé de premier abord, semble avoir au moins été bien maîtrisé.
(critique après visionnage de l’épisode 1)

Bilan

Ceux que je vais suivre avec attention :
  • ID Invaded
  • Eizouken ni wa Te wo Dasu na!
  • To Aru Kagaku no Railgun T
  • Dorohedoro
Ceux à qui je donne une chance :
  • Majutsushi Orphen Hagure Tabi
  • Pet
  • Jibaku Shonen Hanako-kun
Ceux que j'abandonne :
  • Infinite Dendrogram 
  • Houseikishou Richard-shi no Nazo Kantei
  • Runway de Waratte


Je trouve qu'il y a vraiment des animes qui recherchent des concepts originaux ou des idées pour se démarquer graphiquement, pour cette saison. J'ignore comment certains d'entre eux tiendront dans la durée et à l'épreuve de leur propre scénario, mais la démarche est louable et à suivre de près.

Deux petites mentions pour des animes que je ne suivrais pas : Kyoko Suiri (Stranger Case) et Somali to Mori no Kamisama (Somali et l'esprit de la forêt). Ce sont deux œuvres que je lis déjà avec attention en manga. L'un étant les enquêtes sur le surnaturel d'un duo de choc partageant une relation des plus étranges et l'autre l'odyssée onirique d'une enfant et d'un golem au dessin ultra détaillé. La version papier étant parfaite pour ces deux œuvres-ci, je suis ravie de continuer à les suivre ainsi plutôt que de regarder l'anime. Mais je recommande chaudement, en tout cas.


samedi 11 janvier 2020

Les Enfants du Temps

(Makoto Shinkai - sortie le 8 janvier 2020 en France)



Dernier film en date de Makoto Shinkai, Les Enfants du Temps conte l’histoire d’un jeune lycéen qui a fugué à Tokyo et qui tente de refaire sa vie là-bas. Si la ville lui semble tout d’abord impitoyable, la pluie diluvienne qui tombe sur la capitale depuis des mois n’aidant à l’humeur de personne,  il finit par trouver sa place dans une agence de rédaction miséreuse mais chaleureuse. Il rencontre également une jeune fille qui, par ses prières, est capable de lever quelques temps les cumulonimbus et apporter le soleil. Si son pouvoir est salutaire en cet été anormalement pluvieux, il n’est pas sans conséquence…

Si on devrait faire court, Les Enfants du Temps est un film sur la météo. On ressent toute la minutie et l’attention qu’à apporter le directeur et son équipe à l’animation, à la représentation, de la pluie, de la tempête, du déluge… Des gouttes aux nuages, sans oublier la lumière, tout est magnifique. Certaines idées plus fantastiques sont également effleurées <spoiler>comme l’idée d’un écosystème dans les nuages dû à la quantité d’eau qu’ils cumulent. Ou encore les plateformes au-dessus des cumulonimbus, les dragons de nuages, les poissons transparents dans les gouttes d’eau qui remontent vers le ciel…</spoiler> et brillamment mis en forme, même si trop peu exploitées à mon goût. Les décors sont également splendides : Tokyo revêt ici ses plus belles couleurs pour nous transporter à travers ses rues aux côtés des héros.


Franchement, cette promesse d'un monde au-dessus des nuages donnée par l'affiche japonaise du film, ça ne vous donne pas envie, à vous ?

Quand à l’histoire… Elle existe. Elle n’est pas particulièrement profonde ni originale. Les personnages, et la narration, ont tous un côté un peu naïf à la limite de la niaiserie… et le pas est quelques fois franchi entre les deux. Pour être honnête, elle m’a semblé plus être un prétexte pour mettre en scène des images qu’auraient eu le réalisateur en tête en créant ce film. Elle reste sympathique à suivre, mais rien de très emballant…
Autre petit malus, qui n’a sans doute pas dû aider l’histoire : la musique. Il doit y avoir cinq chansons composées pour le film (plus une dizaine de morceaux repris) et celles-ci interviennent toujours en clipshow, pour montrer le temps qui passe, ou pour marquer une scène dramatique. C’est trop. Personnellement, ces musiques m’ont régulièrement sorties du film, tellement elles sont extradiégétiques, et ont été tellement présentes (en volume sonore également) que leurs éruptions avaient plus le don de m’agacer que de m’entraîner… J’ai donc trouvé leur utilisation trop lourde et/ou trop maladroite...

Les Enfants du Temps est donc avant tout une claque graphique. Les personnages et le scénario ne sont qu’un bon prétexte pour mettre en scène certaines images, et côté réalisation, rien à dire, c’est splendide. Il s’agit donc ici davantage de s’en prendre plein les yeux que de réfléchir au message éventuelle de l’histoire (les images, par contre, vu le contexte de notre monde, ont peut-être un message à transmettre) ; ce qui est également une démarche sympathique à avoir lorsqu’on va au cinéma (je déconseille un peu plus le visionnage sur petit écran, par contre).