samedi 11 janvier 2020

Les Enfants du Temps

(Makoto Shinkai - sortie le 8 janvier 2020 en France)



Dernier film en date de Makoto Shinkai, Les Enfants du Temps conte l’histoire d’un jeune lycéen qui a fugué à Tokyo et qui tente de refaire sa vie là-bas. Si la ville lui semble tout d’abord impitoyable, la pluie diluvienne qui tombe sur la capitale depuis des mois n’aidant à l’humeur de personne,  il finit par trouver sa place dans une agence de rédaction miséreuse mais chaleureuse. Il rencontre également une jeune fille qui, par ses prières, est capable de lever quelques temps les cumulonimbus et apporter le soleil. Si son pouvoir est salutaire en cet été anormalement pluvieux, il n’est pas sans conséquence…

Si on devrait faire court, Les Enfants du Temps est un film sur la météo. On ressent toute la minutie et l’attention qu’à apporter le directeur et son équipe à l’animation, à la représentation, de la pluie, de la tempête, du déluge… Des gouttes aux nuages, sans oublier la lumière, tout est magnifique. Certaines idées plus fantastiques sont également effleurées <spoiler>comme l’idée d’un écosystème dans les nuages dû à la quantité d’eau qu’ils cumulent. Ou encore les plateformes au-dessus des cumulonimbus, les dragons de nuages, les poissons transparents dans les gouttes d’eau qui remontent vers le ciel…</spoiler> et brillamment mis en forme, même si trop peu exploitées à mon goût. Les décors sont également splendides : Tokyo revêt ici ses plus belles couleurs pour nous transporter à travers ses rues aux côtés des héros.


Franchement, cette promesse d'un monde au-dessus des nuages donnée par l'affiche japonaise du film, ça ne vous donne pas envie, à vous ?

Quand à l’histoire… Elle existe. Elle n’est pas particulièrement profonde ni originale. Les personnages, et la narration, ont tous un côté un peu naïf à la limite de la niaiserie… et le pas est quelques fois franchi entre les deux. Pour être honnête, elle m’a semblé plus être un prétexte pour mettre en scène des images qu’auraient eu le réalisateur en tête en créant ce film. Elle reste sympathique à suivre, mais rien de très emballant…
Autre petit malus, qui n’a sans doute pas dû aider l’histoire : la musique. Il doit y avoir cinq chansons composées pour le film (plus une dizaine de morceaux repris) et celles-ci interviennent toujours en clipshow, pour montrer le temps qui passe, ou pour marquer une scène dramatique. C’est trop. Personnellement, ces musiques m’ont régulièrement sorties du film, tellement elles sont extradiégétiques, et ont été tellement présentes (en volume sonore également) que leurs éruptions avaient plus le don de m’agacer que de m’entraîner… J’ai donc trouvé leur utilisation trop lourde et/ou trop maladroite...

Les Enfants du Temps est donc avant tout une claque graphique. Les personnages et le scénario ne sont qu’un bon prétexte pour mettre en scène certaines images, et côté réalisation, rien à dire, c’est splendide. Il s’agit donc ici davantage de s’en prendre plein les yeux que de réfléchir au message éventuelle de l’histoire (les images, par contre, vu le contexte de notre monde, ont peut-être un message à transmettre) ; ce qui est également une démarche sympathique à avoir lorsqu’on va au cinéma (je déconseille un peu plus le visionnage sur petit écran, par contre).

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